Histoires de Français Libres - Son recit - Périple

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Son recit

 

Début d'un long périple

 

Le général de Gaulle et le Roi Georges V viennent un jour inspecter notre camp. Quelques camarades sont désignés pour participer à la revue.

De plus en plus souvent les avions allemands en route vers Londres, survolent la région, en route vers Londres. Les alertes se succèdent et nous devons descendre dans les abris.

Puis aux alentours du 15 août nous percevons un nouvel équipement. Gilet de sauvetage gonflable, sac marin, moustiquaire, shorts, chemise en toile kaki clair, casque en liège, lunettes, gants et casque de motard pour moi. Séance de vaccination pour la fièvre jaune. C'est un signe.


à Delville Camp

Fin août, une partie de notre équipe s'en va avec les chars et l'équipement lourd de la compagnie. L'autre partie reçoit des mousquetons.

Nous remplissons notre sac marin, notre sac à dos, notre musette et, enfin prêts, en route vers la gare, embarquement. Une nuit passée dans le train, nous arrivons à Liverpool, accueillis par un violent bombardement. Des avions allemands lâchent des bombes, la DCA tire...

Par hasard, nous nous trouvons dans un espèce de tunnel à l'abri des bombes. Miracle, un poste de radio, sorti de je ne sais où, a capté Radio Paris. On entend une marche "la marche militaire" de Schubert. Je m'imagine mon pays sous la botte allemande.

Vers le soir, nous grimpons sur un paquebot, le Penland, bateau hollandais transformé en transport de troupes. A bord, les légionnaires de Monclar s'installent déjà.

Chacun de nous reçoit un hamac et l'accroche au plafond de l'immense cale qui nous est réservée. Personne n'est pressé de dormir et vers minuit, quand le bateau s'éloigne du quai, il y a beaucoup de monde accoudé au bastingage ou regardant par les hublots.

Le matin suivant, ciel gris. Des bateaux de guerre escortent notre bateau. Il y a également le Westerland, le Batory transportant des Polonais, ainsi que quelques cargos. Cela forme une petite flotte dans laquelle se trouve la presque totalité des Forces Françaises Libres, mais c'est un convoi minuscule par rapport aux convois de 1944 qui nous ramèneront du Maroc vers l'Angleterre.

Nous passons près d'un cargo qui a du être torpillé. Coupé en deux, une partie seulement flotte, l'autre a plongé et ne laisse apparaître que la partie de la cassure.

Un peu plus tard, coups de Klaxon rapide. Les bateaux de guerre se mettent à foncer dans tous les sens comme des chiens qui rameutent les troupeaux de moutons.

Jets de grenades anti-sous-marins, explosions de toutes sortes. A chaque explosion, nous avons l'impression que notre bateau racle le fond de la mer.

Alerte terminée, le convoi se reforme, encadré par des bateaux escorteurs.

La vue du bateau détruit, à moitié coulé, l'alerte aux sous-marins. Oui, c'est la guerre et nous sommes vulnérables. Notre mousqueton, les mitrailleuses anti-aériennes, les deux canons anti-chars de 25 placés à l'avant du bateau et servis par des légionnaires ne seront pas d'un grand secours si nous sommes attaqués par des sous-marins...

La journée les bateaux naviguent groupés, changent parfois de position dans l'ordonnancement du convoi. Pendant ces changements de cap ou de route, les bateaux en viennent à presque se frôler. Nous découvrons que le 3e transport est rempli de soldats polonais. Échanges de saluts. Nous les retrouverons plus tard en Égypte ou en Libye. Quatre ou cinq cargos complètent le convoi. L'escorte est assurée par deux ou trois vaisseaux rapides, bas sur l'eau, et par deux gros bâtiments dont l'un est équipé d'un petit hydravion.

La nuit dispersion et au petit matin, on distingue au loin les autres bateaux du convoi.

Puis vient Freetown, Dakar aperçu dans la brume du matin, la venue du général de Gaulle sur le Penland et qui s'adresse à nous tous rassemblés, entassés sur le pont du bateau.

De la, je crois, est venue la conviction que l'épreuve majeure que nous venions de vivre fera de nous des inconditionnels de la France Libre et des adversaires définitifs de tout ce qui servira Vichy.

Long périple qui nous mènera au Cameroun, Congo puis cap sur L'Érythrée en passant par le cap de Bonne Espérance. Escale à Durban. Arrivée trop tard, les Italiens ont capitulé et à Massaoua, tout l'état Major de la marine italienne de ce secteur a été capturé par les motocyclistes de la 13e 1/2 brigade de la Légion.


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