Histoires de Français Libres - Son recit - Discipline

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Son recit

 

Entraînement et discipline militaire

 

Je voulais être mécanicien de char (pilote) mais je me retrouve motard. Quelques conseils et me voici en école de conduite libre (tout seul) sur les étroites routes anglaises. Je prends de l'assurance mais il m'arrive parfois de rentrer au camp en poussant la moto.

L'instruction porte aussi sur l'armement, la conduite, l'entretien, la connaissance des chars et d'autres véhicules, sur les armes. Nous participons à des patrouilles de nuit dans le camp, nous apprenons à mettre nos masques et à courir masqués, à sauter des camions avant l'arrêt, à des exercices de tir au fusil modèle 36 ou au mousqueton. Nous apprenons la tragédie de Mers El-Kébir mais notre résolution ne change pas.

Pendant cette période, chacun signe son engagement pour la durée de la guerre + 3 mois. Enfin, les forces françaises libres dont les effectifs sont presque confidentiels obligent à des regroupements. (Quand je vois aujourd'hui défiler des troupes, je fais toujours la comparaison avec ce que nous étions.)

La compagnie de Cavalerie Motorisée est dissoute et ses membres répartis dans d'autres unités, soit vers la compagnie de chars, l'artillerie, la formation d'une compagnie de transport auto et vers les chasseurs qui iront plus tard à Camberley. Les aviateurs (ou ceux qui voulaient l'être) se retrouveront chasseurs ou parachutistes. La légion restera la Légion sous le nom de 13e 1/2 brigade.

Pour quelques-uns uns d'entre nous, l'occasion nous est offerte de montrer quel sens nous donnons à la notion de discipline militaire.

Les membres de la compagnie de Cavalerie Motorisée affectés au Chars, amenaient avec eux un sergent chef réserviste (peut être 40ans) qui devenait notre adjudant de compagnie. Il parlait et tonnait comme un sergent major de l'armée anglaise.

Cet adjudant, Boyau de son nom, se met dans la tête de mettre au pas ces jeunes soldats plongés dans le cambouis (La compagnie s'appellera familièrement Royal Cambouis). Au coup de sifflet, il faut quitter sa chambrée, courir, se rassembler en rang par section sur la piste qui court devant la baraque. Dans ses pensées, nous n'allions jamais assez vite. Pour stimuler notre vitesse d'exécution, il colle à notre chambrée une revue de détail pour le soir après le repas, vers 19 heures peut être. Nous sommes 24 jeunes soldats de 17 à 19 ans, peut être 20 ans pour quelques uns. Des Bretons,  Robert Galley devenu plus tard ministre,  Jacques Hébert qui sera chirurgien et maire de Cherbourg, et les autres dont moi. Nous décidons de placer tout notre paquetage sur le bord du lit et de partir au cinéma qui se trouve dans le camp. Retour après le film et, peut être un petit tour au foyer du camp pour siroter un verre de lait ou jus de fruits.

Tout est resté bien en ordre. Nous rangeons de nouveau le tout dans l'armoire et chacun s'endort avec le sentiment du devoir accompli.

Le lendemain matin, rassemblement, alignement, garde à vous , repos. Le lieutenant Volvey qui commande la compagnie nous passe un savon ou il est question du respect de l'ordre donné, de la hiérarchie à ne pas bousculer et autres considérations.

Puis la sentence tombe. Nous devons apprendre par coeur le chapitre du règlement militaire relatif à la discipline : "Tout subordonné doit......... et la réclamation n'est permise qu'après avoir exécuté l'ordre".

Mais jamais personne ne viendra contrôler si nous avons vraiment appris cette prose. Mais, pour nous, cela nous servira de leçon et nous saurons que nous restons des hommes libres et jamais il n'y aura ni indiscipline, ni tentative de nous couler dans un moule sans tête. C'est cela la première compagnie de chars, la seule unité ou des camarades ayant suivi des cours d'officiers reviendront à la même compagnie comme chef de section et à la fin commanderont la compagnie ; cela, peut être grâce à notre réaction contre la bêtise en août 1940 à Delville Camp.

L'instruction sur les chars, le matériel continue.


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