Histoires de Français Libres - Bataille de Médenine - Annuaire DFL

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Bataille de Médenine

 

Dans l'Annuaire de la 1er DFL

 

Le 10 novembre 1942 tous les Escadrons de Spahis sont rassemblés à Deir El Taffar. Le Premier Régiment de Marche de Spahis Marocains est reconstitué.

La Campagne d'hiver ne fait que commencer. Près de 2 000 kilomètres nous séparent encore de l'Afrique du Nord. Le temps ne se prête pas aux opérations. Sous l'effet de pluies diluviennes le désert se transforme en une immense mer de boue. L'allongement incessant de nos voies de communication transforme en un tour de force permanent le problème du ravitaillement. Pourtant, en dépit de toutes ces difficultés, l'hiver voit se dérouler du Nil à la Tunisie une prodigieuse progression coupée de brèves pauses, pauses qui semblent cependant interminables aux Calots Rouges, hantés par la pensée de fouler le sol français.

Au début du mois de mars 1943 le Régiment est mis à la disposition de la 4e Brigade Blindée anglaise. Il tient position dans le Sud Tunisien face au débouché des vallées qui descendent de la chaîne des Mahtmata aux mains de l'ennemi.

Le 5 mars à l'aube, le contact est pris avec l'infanterie ennemie qui se dérobe.

Le 6 mars au matin, les échos d'un violent combat retentissent au nord. Dans un dernier soubresaut, Rommel traqué de toutes parts, attaque sur Médenine et fait peser sur nos Spahis tout le poids de son aile droite. Un de nos pelotons d'automitrailleuses est anéanti. Un second peloton, manoeuvrant en retraite réussit à briser l'élan de l'adversaire mais ne peut l'empêcher d'atteindre la route Médenine-Foum-Tatahouine.

En dépit d'une contre-attaque de l'un de nos Escadrons renforcé d'un peloton de la 1re Compagnie de Chars  , l'ennemi reprend bientôt son mouvement vers Foum-Tatahouine et attaque notre échelon "A". Les Spahis sont coupés en deux.

Mais l'arrivée d'un fort détachement de Spahis et du plus gros de la 1re Compagnie de Chars va transformer le cours des opérations.

Un peloton d'autocanons et un peloton d'automitrailleuses vont suivre le lit asséché de l'Oued Gragour jusqu'à la route Médenine-Foum-Tatahouine pour essayer de barrer le chemin de l'ennemi qui continue sa progression dans un déluge de feu et d'acier. Plusieurs de ses blindés sont détruits à "bout portant". Au même moment un autre peloton d'Autocanons, sans même avoir eu la possibilité de se soustraire aux vues de l'adversaire, ouvre un feu d'enfer sur la colonne allemande, la prenant à revers et par surprise. Une douzaine de chars et de canons de 88 mm ennemis sont détruits. La riposte allemande est rapide et sévère. L'un de nos autocanons, repéré par les chars de Rommel est touché de deux coups directs. Tout l'équipage est blessé à l'exception du chargeur. Le chef de ce peloton monte en personne sur la tourelle et continue le tir jusqu'à ce qu'un troisième obus mette définitivement le véhicule hors de combat. Le tir est alors repris par un autre autocanon qui subira le mˆme sort : deux fois touché de plein fouet, son moteur arraché, il commence à flamber. Le tir sera cependant poursuivi par ce même officier jusqu'à ce qu'un troisième obus vienne à nouveau détruire le canon lui-même d'une manière définitive et sans appel.

Visiblement, l'ennemi hésite. Aussi est-ce pour l'intimider tout à fait que la 1re Compagnie de Chars intervient à son tour en contre-attaquant en direction de l'éolienne de Bir-El-Hamar. C'est la lutte inégale du canon de 2 livres contre celui de 88 mm de l'adversaire. Nos chars pourtant s'y lancent avec acharnement. Les "Crusaders", en dépit de la modestie de leur armement, infligent de lourdes pertes à l'adversaire.

Cette fois l'ennemi a compris qu'il avait affaire à forte partie. N'osant plus avancer, il s'installe sur la défensive et jusqu'à la nuit tombée, il fait subir un très sévère bombardement aux Spahis. Toutefois il n'essaie plus de les déborder. Le lendemain, dès le lever du jour les Spahis, d'un seul, mais irrésistible bond, automitrailleuses en tête, enlèvent tout le terrain qu'ils avaient dû abandonner la veille.

Plus tard, un Officier de l'Etat-Major de Rommel, fait prisonnier à Gabès, avouera que l'échec de l'Afrika Korps devant Médenine était en grande partie imputable à la magnifique résistance rencontrée à l'aile droite des forces d'attaque allemandes ! Et les Allemands jugeaient en connaisseurs !

A la même époque, de l'autre côté du Mahtmata, combat la Force "L" qui groupe, sous les ordres de Leclerc, toutes les Unités qui, venues du Tchad en combattant, ont traversé le désert du sud au nord et ont conquis le Fezzan. Mal équipées et peu armées, ces troupes ont besoin d'une force blindée sérieuse. Les Spahis connaissent leur splendide épopée.

Aussi, quelle fierté, pour eux, de se joindre à ces Français qui ont, eux aussi, mais dans un autre secteur de l'immense mer de sable et de rochers du Wertern-Desert, étonné le monde entier par leur prodigieuse aventure.

Mais quelle tristesse aussi d'avoir à se séparer de la 1re D.F.L. avec laquelle ils ont partagé tant et tant d'épreuves.

Le 14 mars, le 1er Régiment de Marche de Spahis Marocains est définitivement rattaché à la Force "L". Il s'accroît d'un 4e Escadron d'Automitrailleuses qui a participé de bout en bout au raid de Leclerc.

Et ce sera la fin de la Campagne de Tunisie qui sonnera le glas des forces germano-italiennes et Afrique du Nord, campagne à laquelle les Calots Rouges participeront brillamment, toujours au coude à coude avec leurs compagnons de la 1re DFL, offrant ainsi le spectacle touchant de vieux amis qui, le moment venu de se quitter, n'arrivent pas à se séparer.

L'épopée de la 2e DB suivra: la Normandie, Paris, Strasbourg et, enfin, Berchtesgaden.

Ceci est une autre histoire.


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