| | | | | | Je suis né en 1922 dans un village du Béarn. Enfance sans histoire mais aussi remplie par les récits des combattants de 14-18 qui parfois, se réunissent et chantent les complaintes de ces années terribles.
L'un d'eux, Valentin, certains soirs d'été, assis devant sa porte, évoquant pour moi et aussi pour lui-même ce que furent ses épreuves, me laisse actionner le mécanisme de sa jambe de bois.
Puis février 1934, Paris, le pont de la Concorde, Les Croix de feu, les chevaux aux jarrets tranchés par les lames de rasoir fixées au bout des cannes des manifestants.
Des gardes républicains, enfants du pays en permission parlent de ces journées. Et j'écoute.
Déjà curieux, je dévore des livres et me plonge souvent dans la lecture de la Bible familiale, au gré ou hasard de ma fantaisie.
Tout doucement, par le journal « la Dépêche de Toulouse » la radio (un seul poste dans le village), l'ambiance du moment, ma voie se dessine.
Rempli d'espérance révolutionnaire par 1936, je milite dans une organisation de jeunes socialistes « les Faucons rouges » qui est née au début des années 30 dans une Autriche au prise avec la Nazisme naissant.
Hélas, la Guerre d'Espagne, et son cortège de misères, les réfugiés, les récits, Guernica, … Munich et l'espoir qui s'estompe de notre volonté à barrer la route au Nazisme. les dessins sont l'oeuvre de J.J. Laborde
|
|
Gurs, une drôle de syllabe, comme un sanglot qui ne sort pas de la gorge... | | 1939. Mort de la République espagnole. Franco est vainqueur et avec lui beaucoup de Français
Argelès-sur-Mer. Les milliers de réfugiés, combattants, civils…
Des jeunes soldats envoyés là-bas pour canaliser cette cohorte de vaincus, misérables, désemparés, racontent ce qu’ils ont vécus. Ce n’est pas toujours très beau.
Les rescapés des Brigades Internationales sont regroupés à Gurs, à quelques kilomètres de ma maison |
| | | |
|