| | | | | | Je crois que c'était un dimanche.
Lever de bon matin, petit déjeuner, préparatifs : nous allons défiler cet après-midi à Londres.
Chacun est habillé de neuf et tout irait bien si ce maudit calot voulait rester en place.
Vers 8 heures, départ vers la gare : 2 à 3 kilomètres ?
Un de nos officiers, en tète veut mettre à l'épreuve notre savoir. Il commande : "un deux, un deux, ..." Ca va à peu près. A l'arrière de la colonne, un autre officier, sous prétexte que les gars des chars sont des chasseurs, commande son pas, "un deux, un deux, ..." beaucoup plus rapide.
Si l'avant et l'arrière de la colonne suivent assez bien, vers le milieu, c'est la catastrophe. Les villageois anglais, sortis pour voir passer cette troupe toute neuve seront sûrement déçus et auront une bien mauvaise opinion des jeunes français (pour la marche). Par bonheur quelqu'un lance "Pas de Marche !". Aussitôt tout le monde se met à marcher du même pas.
Arrivés à la gare, embarquement et émerveillement devant la beauté de la campagne anglaise. Le soleil est de la partie.
Descente du train à Londres.
Nous allons défiler. Beaucoup de monde sur les trottoirs, venus applaudir ces très jeunes garçons et l'accueil est émouvant. Ce n'est pas aussi beau que le défilé du matin qui a vu des marins, les légionnaires de Monclar, et autres chasseurs, mais je crois que nous respirons la foi et cela doit se voir et se sentir. |
Cette photographie est postérieure à ce 14 juillet là | | |
| | En fin d'après midi, nous assistons à un film, "Carnet de bal". Le général de Gaulle s'est adressé à nous. Il nous transmet ce qui restera pour la plupart d'entre nous, notre volonté à surmonter l'adversité.
Après la séance de cinéma, nous sommes invités à un goûter. Thé, gâteaux, dames et jeunes filles anglaises très prévenantes.
Bientôt nous retournons à la gare puis nous revenons vers notre camp de Delville.
Il n'est plus question de rythme de marche. Peut être cette journée nous aura-t-elle marqués ?
Maintenant, nous ressemblons à des soldats et nous aurons l'occasion d'aller plusieurs fois à Aldershot ou nous serons reçus dans des familles anglaises pour le thé...
Tout de neuf chaussés, nous terminons notre apprentissage de la marche et du claquage des talons, mais les choses sérieuses vont commencer. Le matériel venu de Narvik est arrivé. 12 chars Hotchkis de 13 tonnes, des camionnettes, des motos, des chenillettes, des engins de dépannage Somua, une voiture tout terrain à 6 roues Laffly, des camions atelier Renault...
L'entraînement commence. |
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