| | | | | | Enfin, juillet 1939. Mon groupe d’adolescents, filles et garçons (une quinzaine) encadré par un couple d’instituteurs, part à Pau en chemin de fer via Dunkerque. Traversée de la Belgique à vélo, avec tente et matériel de camping chargés sur une petite remorque fabriquée avec mon père.
Un peu plus tard, nous allons parcourir, à pied, en compagnie d’un groupe de jeunes belges, les forets et collines des Ardennes (pendant deux semaines)
C’est là que tout bascule. A deux pas d’Aix la Chapelle, je vois des chars belges qui manœuvrent. Les coupoles en acier des forts qui défendent Liège semblent invulnérables. |
| | A Liège se déroule l’Exposition Internationale de l’eau. Se faisant face, de grands bâtiments, immenses, carrés arborent l’un le Drapeau Rouge Soviétique, l’autre le Drapeau Rouge à Croix gammée noire Hitlérien.
Je visite celui-ci. Dès l’entrée ; le choc ! Sur un mur, une immense carte de l’Europe. Une tache sombre sort des frontières allemandes et s’étend vers l’Est, vers la Pologne et à l’ouest, déborde les Flandres belges et françaises. Une ligne part du Nord de la France et s’en va vers la frontière Suisse. Elle englobe l’Alsace et la Lorraine (Territoires interdits).
Là, je ne doute plus. Les choses deviennent claires et ce que j’ai entendu de la bouche des réfugiés autrichiens prend la forme de la réalité.
Quand le dimanche je rentre chez moi, de la lecture m’attend. Un de mes camarades reçoit toutes les semaines, d’une tante employée à Bordeaux dans une maison bourgeoise, des journaux très orientés mais à l’opposé de mes enthousiasmes et convictions..
Ce sont Gringoire, L’Émancipation Nationale de Doriot, Le Flambeau de l’Action Française, un hebdomadaire des croix de Feu et un autre Royaliste dont j’ai oublié le nom (peut être ).
Et je découvre le nom du maréchal Pétain, ambassadeur à Madrid et l’opinion de ceux qui veulent remettre la nation dans la voie du devoir, ce qui deviendra sans doute Travail, Famille, Patrie. |
| | | |
|