Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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"... La malle des Indes :
En 1943, les hommes jeunes étaient envoyés en Allemagne pour travailler, c’était le STO. Nombreux voulaient s’y soustraire (ces hommes étaient alors considérés comme réfractaires). Il leur fallait donc de faux papiers, des cartes de ravitaillement.
C’est Mme Christiane Chanteraine, institutrice à Moiremont mais aussi chef de réseau qui s’en chargeait. Cartes, tampons, le tout était dans une boîte qu’elle ne pouvait garder à l’école. Cette fameuse boîte était donc cachée chez mes grands- parents qui habitaient en face de l’école.
Mme Chanteraine en avait souvent besoin durant la journée. Il existait un code entre nous. Elle m’appelait « Takiou » et me demandait d’aller chercher « La malle des Indes ». J’y allais donc et je rapportais la fameuse boîte. Pour ne pas trop étonner le reste de la classe, elle avait trouvé cette mise en scène. Tout le monde riait, c’était devenu un amusement.
L’institutrice établissait les cartes, ajoutait les tampons et aussitôt les opérations terminées, Takiou reprenait la malle et la rapportait chez ses grands- parents. Voilà comment de nombreuses personnes ont pu bénéficier de papiers « en règle ».
Les tampons avaient été fabriqués par mon grand-père paternel qui était graveur à Besançon. C’est ma mère qui était allée les chercher par le train et les avait dissimulés dans une boule de gros pain en cas de fouille.
Malheureusement la malle des Indes ne dura qu’un temps car, le 22 janvier 1944, les enfants trouvèrent la porte de l’école fermée. La veille, M. Noizet, chef de la résistance, avait été arrêté. D’où le départ précipité de Mme Chanteraine, elle avait dû s’enfuir pendant la nuit.
N’oublions pas non plus l’abbé Cheutin, curé de Florent, qui délivra des certificats de baptême à des enfants juifs.

Anecdote amusante :
Il fallait nourrir tous les hommes qui étaient dans le maquis. L’épicerie Mourot, située place de l’Hôtel de ville, assurait le ravitaillement. Un jour, ma mère qui transportait cette nourriture dans une petite remorque, croisa un soldat allemand. Celui-ci, très courtois, lui proposa de l’aider. Il fit sa bonne action jusqu’au milieu de la rue Florion. Ce jour-là, ma mère a eu une belle frayeur ! Le soldat ne se doutait pas de ce qu’il transportait et surtout pour qui ! C’est mon père qui ensuite, en vélo et de nuit, emmenait le ravitaillement.
Petite précision au sujet des maquis d’Argonne ; ils ont débuté en février 1943...."

Laurent Laloup le samedi 25 juillet 2020

Contribution au livre ouvert de Christiane Juliette Félicie Lemoine épouse Chantrenne / Noizet

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