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LE BATAILLON DES GUITARISTES , de BROCHE Francois : " Avant son départ, une inspection du général de Larminat fut annoncée. Dans la section de l'aspirant Bellec se trouvait un volontaire des îles Wallis et Futuna, appelé Victor Brial, qui avait l'habitude, à laquelle il ne voulut point déroger ce jour-là, de se promener en paréo. Bellec lui ordonna de se mettre en short, comme tout le monde. Il s'attira une réponse pratiquement négative, ainsi formulée : « Tu me fais chier! » Brial était un costaud, un homme qui avait un certain tonus. Bellec se demanda comment il allait se sortir de cette situation embarrassante. S'il avait été plus fort, il aurait pu se bagarrer, mais ce n'était pas la peine d'y songer, il dit simplement au rebelle : « Tu viens me voir dans dix minutes! > Et il se retira dignement sous sa tente.
Brial arriva. L'aspirant lui dit : « Assieds-toi », et n'ajouta rien, car il ne savait absolument pas quoi dire. Soudain, le colosse se mit à pleurer, à dire qu'il avait fait le con et qu'il promettait de ne plus le faire. Une question était résolue, mais une autre se posait : Brial avait fait preuve, en public, d'une indiscipline caractérisée. Il fallait que la sanction fût publique. Des jours d'arrêt, à Bir Hakim? Ça ne correspondait à rien. « II faut qu'on trouve quelque chose », répétait le pauvre Bellec, et le silence de Brial, pour être consterné, n'en était pas plus éloquent. Heureusement, l'aspirant eut une bonne idée : « Tu ne viendras pas dans les trois prochaines Jock colonnes! »..." Laurent Laloup le samedi 07 mars 2009 Contribution au livre ouvert de Victor Emmanuel Brial | |