Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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LE BATAILLON DES GUITARISTES , de BROCHE Francois

"Témoignage du lieutenant Henri Payonne
Ce qui m'a frappé, chez Broche, c'est son sens de l'humour et aussi l'adoration que lui vouent ses hommes, spécialement les Tahitiens.
Sur le Queen Elisabeth, les Australiens demandaient parfois, pour les corvées, 24 hommes, avec deux caporaux parlant anglais. Ça le mettait dans des rognes épouvantables, mais, chez lui, jamais l'humour ne perd ses droits. Il me disait : « Demain, c'est eux qui sont de service; vous allez leur dire que je veux une corvée de 24 hommes, avec deux caporaux parlant français » ! Très sou­vent, il disait aux Australiens des choses très dures, j'étais obligé d'atténuer la traduction. Il avait lui-même imaginé un système de traduction à trois degrés. Il me demandait : « Comment avez-vous traduit? » Si je disais : « Numéro un », ça voulait dire un peu édulcoré. D'autres fois, je disais : « J'ai traduit Numéro trois, tant pis! » Mais souvent, quand il était en colère, il prenait le temps de me préciser, avant la traduction : « Numéro un... >
II semble avoir pour moi une sympathie admirative. Il me présente toujours : He is thé teacher — avec un accent épou­vantable! Ça ne me plaît pas tellement, parce qu'en Angle­terre le teacher, c'est le brave bougre de professeur, le crève-la-faim, le pauvre type. Il a toujours pensé que je n'étais pas fait pour être un guerrier. Il faut dire que j'ai vingt-huit ans, que je suis marié et père de famille, très littéraire, du genre plutôt intellectuel. Il m'avait dit : « Tu vas être au Grand Sérail, à Beyrouth, avec le général de Larminat. » J'ai été nommé officier d'ordonnance du général de Larminat, mais ça ne m'a pas plu. Un jour, j'ai dit à de Larminat : « Je n'ai pas quitté ma femme et mes enfants pour ouvrir les portières et porter les ser­viettes. » II m'a demandé si je voulais vraiment aller au baroud, j'ai répondu oui.
J'ai rejoint le bataillon à Bir Hakim et j'ai eu mon baptême du feu..."

Laurent Laloup le samedi 07 mars 2009

Contribution au livre ouvert de Henri Gabriel Payonne

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