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LE BATAILLON DES GUITARISTES , de BROCHE Francois " Un jour, Bernut, un Calédonien qui a fait la guerre de 14 et qui est préposé à la citerne, vient m'apporter la ration journalière d'eau. Il ajoute : « Goûte-moi ça, John, tu vas avoir une belle surprise! » C'était de l'eau vraiment douce... Je lui ai demandé où il l'avait eue. Il me dit : « Nous avons trouvé un puits dans le désert, c'est de l'eau très douce, plus la peine d'aller à Tobrouk, les Anglais peuvent se la garder, leur eau saumâtre! » C'était un légionnaire qui lui avait montré ce puits. Finalement, ça s'est su et tout Bir Hakim a été chercher de l'eau à ce puits; il n'a pas tardé à être à sec. Un jour, Bernut m'apporte à nouveau de l'eau saumâtre, je lui demande s'il a eu la flemme d'aller au fameux puits. Il me répond, d'un air ennuyé : « Ne le raconte pas aux hommes, lorsque nous avons balancé le seau, il y a un bras qui est venu. » C'était un cadavre d'Italien qui marinait là-dedans depuis au moins trois mois. Ce qu'il y a de curieux, c'est qu'on n'a pas enregistré de cas de maladie. ..." Laurent Laloup le samedi 07 mars 2009 Contribution au livre ouvert de Victor Louis Bernut | |