Raymond Pierre Louis Roques - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
Accueil
 
Presentation
Liste des Français Libres
Recherche même nom
Recherche déces même jour
Ajout d'un Français libre
Liste du SHD
Liste Chaline
Liste Ecochard
 
Contact
 
 

Un Français Libre parmi 62956
 


Cliquez !


Cliquez !

Raymond Pierre Louis Roques



Naissance : 15 juin 1914 - Dijon (21)

Activité antérieure : liberal / cadre

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : Londres en juillet 1940

Affectation principale : FAFL /

Matricules : 30.548

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : capitaine

Décès à 28 ans - 23 avril 1943 - à 8 km des côtes de Ben Gardane, Méditerranée

Mort pour la France

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 520056

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 45068


Contribuez à son livre ouvert !

Ouvert à tous pour exprimer vos sentiments, évoquer vos souvenirs, préciser son parcours, sa vie, poser des questions, citer des livres, des articles, des sites, déposer des documents, photographies, ...

Votre nom Votre e-mail il restera caché

Titre de la contribution

Texte de la contribution

Une image (gif ou jpg) sur votre ordinateur

Et pour prouver que vous n'êtes pas un robot : 8 multiplié par 5 =  ?


Raymond Pierre Louis Roques - son Livre ouvert !
 

Lt. Raymond Roques, Lt. André Jacob, Sgt. Marcel Morel, au No.149 Squadron - Bomber Command.

Le 22 juin 1940, depuis la base de Toulouse-Francazals, le lieutenant Raymond Roques, en compagnie des aspirants Ricard-Cordingley, Casparius et Schloesing décolle à bord du Caudron Goéland du sergent Didier Béguin à destination de l'Angleterre.

Le lieutenant André Jacob et le sergent Marcel Morel décollent de Bergerac le 24 juin 1940 à bord d'un Potez 63-11 piloté par le sous-lieutenant Neumann pour rejoindre l'Angleterre.

Arrivés en Angleterre, André Jacob (observateur), Marcel Morel (radio-mitrailleur) et Raymond Roques (pilote), s'engagent dans les Forces Aériennes Françaises Libres.

Moins d'un mois après leur évasion, les trois hommes sont à Mildenhall, base du No.149 Squadron du Bomber Command au sein duquel ils vont effectuer quelques missions de bombardement sur l'Allemagne, au poste de mitrailleur.

L'ORB du No.149 Squadron ne fait pas mention de leur affectation et je reste interrogatif quant aux circonstances exceptionnelles qui ont permis à ces trois hommes de participer si tôt à des opérations au sein d'un squadron de la RAF.
Yves Morieult leur a consacré un article dans le n° 20 (juin 2006) de la Revue de la Fondation de la France Libre.

Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1940, des aviateurs français libres volent dans le ciel de l'Allemagne…

21/07/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 9 Wellington à l'attaque d'aérodromes sur Rottenburg. Sgt. Marcel Morel (FAFL 30.358), mitrailleur Wellington Ic P9247 OJ-N (21.51 - 03.59). Lt. Raymond Roques (FAFL 30.548), poste non précisé sur la F541 de l'ORB du squadron mais très probablement mitrailleur à bord du Wellington Ic R3174 OJ-Y (21.53 - 02.58). Mission accomplie, tous les avions sont rentrés à la base (AIR 27/1000-20 149 Sqn).

25/07/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 3 Wellington à l'attaque de la gare de triage de Schwerte et largage de tracts. Lt. Raymond Roques (FAFL 30.548), mitrailleur Wellington Ic R3174 OJ-Y (22.52 - 05.50). Lt. André Jacob (FAFL 30.254), mitrailleur Wellington Ic P9273 OJ-N (22.55 - 02.52). Mission accomplie, tous les avions sont rentrés à la base (AIR 27/1000-20 149 Sqn).

29/07/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 2 Wellington à l'attaque d'objectifs industriels et de la gare de triage à Cologne. Lt. Raymond Roques (FAFL 30.548), mitrailleur Wellington Ic R3174 OJ-Y (22.23 - 02.25). Sgt. Marcel Morel (FAFL 30.358), mitrailleur Wellington Ic R3206 OJ-M (22.16 - 02.16). Lt. André Jacob (FAFL 30.254), mitrailleur Wellington Ic P9245 OJ-W (22.25 - 23.50). Mission accomplie, tous les avions sont rentrés à la base (AIR 27/1000-20 149 Sqn).

01/08/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 10 Wellington à l'attaque d'objectifs industriels sur Kamen. Lt. André Jacob (FAFL 30.254), mitrailleur Wellington Ic R3212 OJ-T (21.58 - 01.40). Lt. Raymond Roques (FAFL 30.548), mitrailleur Wellington Ic L7812 OJ-R (22.05 - 03.08). Sgt. Marcel Morel (FAFL 30.358), mitrailleur Wellington Ic L7846 OJ-U (22.07 - 03.13). Mission accomplie, tous les avions sont rentrés à la base (AIR 27/1000-22 149 Sqn).

07/08/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 10 Wellington à l'attaque d'objectifs industriels sur Homburg. Lt. André Jacob (FAFL 30.254), mitrailleur Wellington Ic L7812 OJ-R (22.00 - 02.40). Lt. Raymond Roques (FAFL 30.548), mitrailleur Wellington Ic R3212 OJ-T (22.05 - 02.25). Sgt. Marcel Morel (FAFL 30.358), mitrailleur Wellington Ic L7846 OJ-U (22.08 - 03.22). Mission accomplie, tous les avions sont rentrés à la base (AIR 27/1000-22 149 Sqn).

13/08/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 8 Wellington à l'attaque d'objectifs industriels sur Franckurt, Soeste et Hamm. Lt. Raymond Roques (FAFL 30.548), mitrailleur Wellington Ic R3212 OJ-T (21.40-01.30 deux Wellington sur Soeste). Lt. André Jacob (FAFL 30.254), mitrailleur Wellington Ic R3206 OJ-M (21.45 - 003.24 un Wellington sur Hamm). Mission accomplie, tous les avions sont rentrés à la base (AIR 27/1000-22 149 Sqn).

16/08/1940 - No.149 Squadron, Mildenhall. 8 Wellington à l'attaque d'objectifs industriels sur Koleda, 2 autres sur la gare de triage de Soeste. Sgt. Marcel Morel (FAFL 30.358), mitrailleur Wellington Ic L7846 OJ-U (21.11- 01.23 8 avions sur Koleda). Mission accomplie, Un appareil porté manquant et un autre fait un atterrissage forcé sur la base (équipage indemne) (AIR 27/1000-22 149 Sqn).

A la fin du mois d'août, André Jacob, Marcel Morel et Raymond Roques rejoignent Odiham d'où ils vont poursuivre leur odyssée de français libres.

Photo: Vickers Wellington Ic du No.143 squadron: R3206 OJ-M. P9245 OJ-W. P9247 OJ-N. Ces trois appareils ont reçu un français libre à un poste de mitrailleur.



Cliquez pour agrandir

Jacques Brisset le jeudi 30 mars 2023 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


Septembre 42



Cliquez pour agrandir

Laurent Laloup le dimanche 06 février 2022 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


Photographies Guerre 1939-45



Cliquez pour agrandir

LE BRETON Thierry le mardi 28 avril 2020 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


Dossier pour l'Armée de l'air

Roques Raymond Pierre Louis grade capitaine naissance 15/06/1914 deces 23/04/1943 fin service 23/04/1943 N. Dossier DE 2014 ZL 170 1018

Cristina le samedi 04 novembre 2017

Recherche sur cette contribution


Romain Gary, Les promesses de l'aube

Roman autobiographique publié en 1960, « les promesses de l’aube » de Romain Gary est sans doute un beau livre (j’avoue ne l’avoir jamais lu) mais l’auteur bien des années après la guerre a fait quelques confusions sur les circonstances de la mort de certains de ses camarades de combat, confusions sans doute involontaires dans ses souvenirs. Je me permets ici de compléter, voire corriger, ce qu’il a écrit. Certains de ces « morts pour la France », ayant été distingués dans l’Ordre de la libération, l’information est facilement accessible aux lecteurs de ce site. Mais pour les autres c’est plus difficile. Ce site des «Français Libres », véritable « monument informatique », mérite ces corrections, c’est du moins mon humble avis. J’espère qu’il sera partagé.

Roque tombé en Egypte : le capitaine pilote Raymond ROQUES, né le 15 juin 1914, fut tué au cours d’un vol d’entraînement de nuit au groupe de bombardement FAFL « Bretagne », le 23 avril 1943, le bombardier Blenheim à bord duquel il avait pris place, étant tombé en mer au nord de Ben Gardane en Tunisie. Compagnon de la libération à titre posthume par décret du 26 septembre 1945. Le capitaine pilote Marcel FINANCE, né le 26 août 1918, qui l’accompagnait fut tué dans l’accident et fut aussi nommé Compagnon de la libération dans le même décret. Les corps des deux aviateurs furent rejetés à la mer environ une semaine après et inhumés dans le cimetière local. Après guerre les corps furent rapatriés et transférés dans des cimetières désignaient par les familles.

MORIEULT Yves le mercredi 03 février 2016

Recherche sur cette contribution


J.O. de l'AFL et de l'AEF (15 mars 1941), p. 176.

Promotions.- Par décret nº 84, en date du 3 mars 1941, est promu à titre temporaire pour compter du 15 février 1941 :
Forces aériennes
Cadre navigant
Au grade de lieutenant
ROQUES (Raymond), lieutenant des Forces aériennes de l'Afrique Française Libre.

Juan Fandos-Rius le lundi 21 avril 2014

Recherche sur cette contribution


halifax346et347.canalblog.com  :

"PERSONNEL DE L'ESCADRILLE "TOPIC" EN AOUT 1940

CAPITAINE:
Astier de VILLATTE, Observateur
Louis FLURY-HERARD, Observateur

LIEUTENANT:
Maurice de BOISROUVRAY- Observateur, Henri de la MAISONNEUVE- Observateur, Jean MICHEL- Observateur, Raymond ROQUES - Pilote, Paul ROQUERE - Observateur, Pierre de SAINT-PEREUSE - Observateur, Pierre BERMANN - Médecin.

SOUS-LIEUTENANT:
Gérard CLARON - Observateur, Jean HIRLEMANN - Pilote, Claude de la ROCHE SOUVESTRE - Pilote, Pierre ROMAINS-DESFOSSES - Chiffre.

ASPIRANT:
Bernard BARBERON - Observateur, Guy BECQUART - Observateur, Robert BIMONT - Observateur.

ADJUDANT-CHEF:
Georges MITAINE - Artificier.

PREMIER-MAÏTRE
Albert BLENVEN - Chef-mécanicien, Jean DIDIER - Radio, Jean HAIE - Chef-mécanicien.

ADJUDANT:
Auguste GUILLOU - Pilote, Françis MELVILLE LYNCH - Pilote, Marcel MOREL - Radio-mitrailleur

SERGENT-CHEF:
Paul BERNARD - Service-administratif, Noêl CASTELAIN - Pilote, André DEBURE - Radio, Xavier de SCITIVAUX - Pilote, Raymond JABIN - Pilote, Jean PERBOST - Radio-mitrailleur, Jean GRAVOUIL - Mitrailleur.

SERGENT:
Léon BOURDARIAS - Radio, Marcel CHERFILS - Météo, Romain GARY de KACEW - Mitrailleur, Alphonse DENIS - Instructeur, Paul FREMAUX - Conducteur, André DEVOS - Radio, Lucien JOUBERT - Mitrailleur, André LEMONNIER - Mitrailleur, Maurice SEGUINEAU - Pilote, Marcel VIDAL - Mitrailleur, Jean HUSSAR - Secrétaire-interprète, Alfred COPPENS - Secrétaire.

CAPORAL-CHEF:
François GANDIE - Photographe, Henri HENNEQUIN - Canonnier, Marc LEPEL-COINTET - Elève-Pilote, Roger TRUFFERT - Secrétaire.

CAPORAL:
Arsène BOMME - Mitrailleur, Raymond DUFFOUR - Mécanicien aéro, Paul EVRARD - Secretaire, Jean KERAUDEL - Mécanicien aréo, Jean LEJEUNE - Radio, Pierre GRASSET - Radio, Joseph KOLB - CUISINIER.

1er CLASSE:
Jean AUVRAY - Mécanicien, Octave BIGORGNE - Mécanicien, Boleslaw CIECALSKI - Mécanicien, Auguste LEGRAND - Gabier, André SAILLARD - Mécanicien, Victor MAHE - Mécanicien, Gabriel SOUM - Conducteur, Michel TOMCZAK - Intendance.

2e CLASSE:
Maurice BARAT - Radio, Alexandre BARRAUX - Conducteur, Robert BEDUIN - Mitrailleur, André BRIAND - Radio, Ernest DURLER - Conducteur, Werner DURLER - Mitrailleur, Jean FLEURY - Conducteur, Jean DEGENISSIEUX - Divers, Joseph GOLEBIOWSKI - Infirmier, René LANNUZEL - Divers, Raphaêl KLEIN-WEKSLER - Infirmier, Harry LEIGHTON - Divers, Paul LUNKE - Divers, Georges MOSTINECKX - Divers, Roger MICHENAUD - Mécanicien, Gabriel MOUILLAUX - Secrétaire, Maurice PERRON - Mécanicien, Joseph RENAULT - Mécanicien aréo, Françis SMITH - Secrétaire, Frédéric SPIELMAN - Conducteur, Elias VAN de PUTTE - Divers, Moîse VANSPEYBROECK - Conducteur, René VAN WINCKEL - Divers, Pierre VARNEY - Divers. "

laurent le jeudi 13 août 2009 - Demander un contact

La page d'origine de cette contribution

Recherche sur cette contribution

Réponse :

pas trouvé François GANDIE, Paul EVRARD, André SAILLARD


Evasions en juin 1940

Un grand bravo pour ce site qui est un véritable travail de bénédictin. En qualité de membre d’honneur et du comité historique de l’amicale des F.A.F.L., je voudrais apporter quelques informations supplémentaires concernant l’intervention signée - Steph - transmise par monsieur Laurent Laloup, le mardi 16 octobre 2007, car le détail des évasions recencées n’est pas correct. Voici ce qu’il en fut en réalité :

22 juin 1940 : décollage de Toulouse à destination de l’Angleterre, d’un bimoteur Caudron Goéland. Pilote : sergent Didier BEGUIN (+). Passagers : capitaine Raymond ROQUES (+), polytechnicien, accompagné de trois ou quatre sous-officiers réservistes observateurs élèves de l’école de l’air dont l’aspirant René CASPARIUS (+), l’aspirant Louis RICARD-CORDINGLEY (+) et l’aspirant Jacques SCHLOESING (+). Malgré mes recherches je n’ai pu identifier le quatrième sous-officier observateur au point que je doute parfois de son existence.

24 juin 1940 : décollage de Bergerac à destination de l’Angleterre, du bimoteur Potez 63-11 n° 838 du groupe de reconnaissance I/14. Equipage : pilote : sous-lieutenant Daniel NEUMANN (+), école de l’air, active, observateur : lieutenant André JACOB (+), polytechnicien puis séminariste et radio-mitrailleur : sergent Marcel MOREL.

25 juin 1940 : décollage de Toulouse de trois Dewoitine D520 du groupe de chasse III/7 avec aux commandes le sous-lieutenant André FEUILLERAT (+), l’adjudant Albert LITTOLF (+) et le sergent-chef Adonis MOULENES.

CHORON (+) et REILHAC (+) ont embarqué sur le cargo Apappa à Port-Vendres le 24 juin et SANDRé (+) est parti d’Oran à destination de Gibraltar le 28 juin, à bord d’un Glenn Martin 167, en compagnie de plusieurs camarades. Sa biographie dans « Aviateurs de la liberté » est malheureusement erronée en ce qui concerne son évasion. Voir la biographie de son camarade Guy BECQUART, tué le 19 juin 1941.
(+) : tués pendant la guerre.

Après leur arrivée en Angleterre :
JACOB, MOREL et ROQUES furent affectés en opération au 149 Bomber Squadron, du 15 juillet au 15 août 1940, unité avec laquelle ils effectuèrent chacun une demi-douzaine de missions de nuit sur l’Allemagne, en qualité de mitrailleur. Cf. mon article publié dans le numéro 20 de juin 2006 de la revue de la Fondation de la France libre.

FEUILLERAT et NEUMANN furent affectés avec quelques camarades officiers au 7 OTU à Hawarden du 27 juillet au 7 août 1940 pour un stage sur Spitfire.
LITTOLF et MOULENES furent mutés avec quelques camarades sous-officiers au 6 OTU à Sutton-Bridge, du 21 juillet au 10 août 1940.
CHORON rejoignit aussi le 6 OTU mais pour un stage qui commencera dans la deuxième quinzaine d’août.
BEGUIN, après un stage sur Hurricane à partir de la fin septembre 1940, encore au 6 OTU, est envoyé au 245 Squadron qu’il rejoint le 16 octobre. Il n’aura pas le temps de voler en opération pendant la fameuse Battle of Britain. Cf. mon article LES FRANÇAIS DANS LA BATAILLE D’ANGLETERRE in Aéro-Journal n° 48 - avril-mai 2006.

Je lis avec surprise que « Huit sur dix des Compagnons de la libération aviateurs le furent à titre posthume » Ces chiffres sont complètement fantaisistes et je me demande qui en est l’auteur ?
J’apporte depuis plusieurs années mon aide au conservateur du musée de l’Ordre de la libération pour modifier ou compléter les biographies des Compagnons de la libération appartenant aux FAFL. Je n’ai pas mes chiffres exacts sous la main mais, en gros, les FAFL furent environ 140 à être nommés Compagnon dont une soixantaine furent tués ou disparurent pendant la guerre. Parmi ceux-ci, seuls 37 furent nommés après leur mort, à titre posthume, ce qui n’est pas la même chose.
Bien cordialement et encore bravo, très sincèrement.
Yves MORIEULT
Metz, le 27 juillet 2009

Yves MORIEULT le lundi 27 juillet 2009

La page d'origine de cette contribution

Recherche sur cette contribution


Romain Gary, Les promesses de l'aube

" La vie était jeune, alors, et bien que nous soyons aujourd'hui morts, pour la plupart — Roque tombé en Egypte, La Maison-neuve disparu en mer, Castelain tué en Russie, Crouzet tué dans le Gabon, Goumenc en Crète, Caneppa tombé en Algérie, Maltcharski tué en Libye, Delaroche tombé à El Fâcher avec Flury-Hérard et Coguen, Saint-Péreuse toujours vivant, mais avec une jambe en moins, Sandre tombé en Afrique, Grasset tombé à Tobrouk, Perbost tué en Libye, Clariond disparu dans le désert — bien que nous soyons aujourd'hui presque tous morts, notre gaieté demeure et nous nous retrouvons souvent tous vivants dans le regard des jeunes gens autour de nous. La vie est jeune. En vieillissant, elle se fait durée, elle se fait temps, elle se fait adieu. Elle vous a tout pris, et elle n'a plus rien à vous donner. Je vais souvent dans les endroits fréquentés par la jeunesse pour essayer de retrouver ce que j'ai perdu. Parfois, je reconnais le visage d'un camarade tué à vingt ans. Souvent, ce sont les mêmes gestes, le même rire, les mêmes yeux. Quelque chose, toujours, demeure. Il m'arrive alors de croire presque — presque — qu'il est resté en moi quelque chose de celui que j'étais il y a vingt ans, que je n'ai pas entièrement disparu. Je me redresse alors un peu, je saisis mon fleuret, je vais à pas énergiques dans le jardin, je regarde le ciel et je croise le fer. Parfois, aussi, je monte sur ma colline et je jongle avec trois, quatre balles, pour leur montrer que je n'ai pas encore perdu la main et qu'ils doivent encore compter avec moi."

Laurent Laloup le dimanche 31 août 2008 - Demander un contact

Recherche sur cette contribution


Source : Une légère fumée blanche qui monte doucement, de Robert H. Bimont

Laurent Laloup le mardi 16 octobre 2007 - Demander un contact

La page d'origine de cette contribution

Recherche sur cette contribution


musee.delaresistance.free.fr 

Raymond Tournier (FFL- Compagnon de la Libération)

" La vie en Angleterre n’a rien de comparable avec la vie du désert de Libye où nous battions certes, contre l’Afrika-Korps, mais aussi contre le sable, la chaleur, la soif, le manque d’eau. Là, le « luxe » ! Réveil charmant par une waaf qui nous apporte la « nice-cup of tea » et qui prend nos vêtements pour les brosser, nos chaussures pour les cirer, pendant que nous prenons notre douche. L’entraînement ne se fait pas sans quelques accrochages. Le capitaine Roques, affecté au « Groupe Bretagne » destination Tunisie, se tue en Tripolitaine. Le Lieutenant de Grammont se tue à son 1er lâché. Ducors et Armfield, à l’entraînement en rase mottes percutent la planète et se tuent.
Enfin prêt, nous effectuons la première mission opérationnelle sur les côtes de France, le 12 juin 1943, par le bombardement des docks de Rouen.

Que c’est beau de revoir les côtes de France ! Et pourtant, à chaque passage, nous recevons un violent mitraillage de la DCA. Le 3 juillet, au cours d’une mission « Cloud Cover », Pineau et Raymond Pétain, son navigateur, sont descendus et tués. Les objectifs se succèdent : Flushing, les usines Dornier, Meaule, les usines Potez, la gare d’Abreville. Leur avion sérieusement touché, De Brette et Hetigin se tuent au retour d’une mission… Lucchesi et Barulier se crashent sur une plage anglaise. Le dimanche 3 octobre à 13 heures 45 précises, nous lâchons nos bombes, en rase mottes sur la centrale électrique de Chevilly la Rue. Un « bombing » particulièrement précis, pas une bavure, mais une DCA meurtrière. Deux équipages au tapis : Lamy, dont le Boston est sérieusement endommagé, se crashe volontairement dans la Seine, se sacrifiant, pour éviter les maisons de Paris, son équipage et lui-même sont tués.

L’équipage Lucchesy se crashe dans une clairière de la forêt de Fontainebleau, rien n’est plus déchirant que d’entendre, dans la radio, ce camarade, d’ont l’avion est touché à mort, appeler le colonel de Rancourt « Attendez-moi, attendez-moi, mon moteur droit m’a lâché ! »
Ce que nous avons toujours apprécié chez nos camarades de la RAF, c’est la préparation de chaque mission avec minutie et précision, que nous connaissions, avant le décollage, le nombre et le type des pièces de DCA allemandes que nous allions rencontrer, le type et l’altitude des nuages, qui, éventuellement pouvaient nous être utiles pour nous camoufler, nous avions les photos verticales et horizontales de l’objectif, ses dimensions précises et nous partions confiants certain que s’il nous arrivait malheur, nous avions les moyens de nous en sortir.
Ezanno, ayant quitté le Lorraine pour un groupe de chasseurs bombardiers, je continue mes missions comme observateur bombardier de remplacement. En volant avec de nombreux différents pilotes, je constate que je n’avais plus la même précision qu’en équipage constitué. Ezanno avait un pilotage d’une finesse rare, et nous avions ensemble effectué un tel entraînement avec 54 missions qu’il me semblait que notre équipe était invulnérable.

Courcelle – Charleroi, mission du 22 octobre 1943, catastrophique ! Le Uring entier en law level rentre dans un vol d’oies sauvages, plusieurs Boston sont endommagés. L’équipage Stolof – Lang est abattu par la DCA, le capitaine Ladousse est grièvement blessé. Roussellot blessé au visage rentre de justesse. Mon pilote Ratisbonne me signale que le moteur droit flanche, il faut choisir, où se cracher sur la côte française ou tenter la traversée de la Manche, nous réussissons à rejoindre la côte anglaise. En rentrant au terrain d’Hartford-Bridge nous trouvons le lit de notre cher camarade Colcanad qui couchait dans notre chambre, enveloppé en « paquet de tabac ». Ceci est significatif. Il s’est tué accidentellement au cours d’une mission d’entraînement, avec Laurent son pilote. Comme il doit être malheureux de ne pas être mort au combat !

Un nouveau genre d’objectif nous est confié : les rampes de lancement des V1. Ces objectifs sont particulièrement bien camouflés et difficilement repérables. Nous y arrivons cependant, en rase mottes, quand la Flack se déclenche, découvrant ainsi leur position. Ces missions ne sont pas sans pertes. Le 23 décembre 1943 à Mesnil-Allard, l’avion de Lynch-Goychman se crashe, Prandi-Ginestal sont tués. Le Boston de Petit-Ghigliotti descendu en flammes sur la côte française… Rien de plus triste que de voir un ami quitter le vol du groupe, en feu, seul avec lui-même et de rester impuissant devant le drame qui l’attend, sans pouvoir lui tendre la main… Heureusement, apprenions quelques jours plus tard, que Petit était prisonnier, hospitalisé, grièvement brûlé.

Tous les trois mois, la RAF nous octroie un petit repos. Londres est un lieu de prédilection pour un célibataire de la France Libre en permission. Je loge dans un petit hôtel, près de Kessington. Mais les nuits londoniennes ne sont pas de tout repos, toutes les ½ heures un V1 tombe sur la ville, et ce soir là, un de ces engins explose à une si courte distance de nous, qu’une partie des cloisons séparant les chambres s’effondre, et c’est ainsi que je fis la connaissance de ma voisine. Mon troisième tour d’opération se termine – devant retourner en OTU pour reconstruire un équipage. Le colonel de Rancourt obtient de m’expédier à l’école de pilotage. Je quitte, bien triste, le « Groupe Lorraine », mais sachant que j’y reviendrai comme pilote.

Mes connaissances techniques me permirent de passer, rapidement toutes les écoles d’instruction au sol, car dès mon arrivée, je subissais l’examen final avec succès. Je prends ma première leçon de pilotage le 5 juin 1944, pour être breveté « above avérage » le 4 avril 1945, soit en 10 mois. Un record de vitesse ! Mais cependant, pas encore assez vite ! Le Boston, équipant le « Groupe Lorraine » avait été remplacé par le Mitchell. C’est alors que j’effectuais mon solo sur ce type d’avion le 16 mai 1945, que la tour de contrôle me donna l’ordre de me poser d’urgence, la guerre étant finie.

Une profonde joie se mêlait au regret de ne pouvoir faire mes preuves comme pilote avec mes camarades du « Groupe Lorraine ». Il m’a permis de me justifier dans cette spécialité en Tunisie, au Maroc, en Indochine et en Algérie, terminant ma carrière avec un total de plus de 500 heures de vol, dans près de 1000 heures de guerre en 280 missions.

Il faut donc tourner cette belle page d’histoire, en laissant derrière elle ses précieux souvenirs et cette fraternelle camaraderie dans le combat. Nous avons subi de cruelles pertes, mais la guerre est enfin terminée… et il faudra se séparer, dans la médiocrité de la paix retrouvée.
De tous mes camarades morts pour la France, je garde en mémoire leur silhouette éclatante de jeunesse, ceux qui ne vieilliraient jamais, et je leur demande pardon de ma chance qui n’a pas voulu que je reste jeune avec eux. "

Laloup laurent le jeudi 23 août 2007 - Demander un contact

La page d'origine de cette contribution

Recherche sur cette contribution

Dernière mise à jour le jeudi 30 mars 2023

 

Vous pouvez à tout moment obtenir la rectification des données, vous concernant, inscrites dans cette base qui est déclarée sous le n° 1137942 auprès de la Commission Nationale Informatique et Liberté





fiche.php PHPisé et MySQLisé par Jacques Ghémard le 28 1 2024  Hébergé par Nuxit  Temps entre début et fin du script : 0.75 s  8 requêtes