Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Il est normal que les questions sans objet soient sans réponse. Donc, procédons par étapes.

1°) « Personne n'a jamais mis en doute le rôle de Claude Lamirault. » Bizarre ! Plusieurs anciens de sa branche ont exprimé des doutes. On en a la preuve dans des témoignes écrits et dans des ouvrages ou des articles. Voir, entre autres, l’étude de Alya Aglan. Pierre Hentic lui-même, adjoint de Lamirault pendant la guerre, s’en est fait l’écho dans une des conversation que j’aie eues avec lui.

2°) « L'hypothèse qui a été avancée n'est pas celle d'un voyage à Londres, mais celle d'un éventuel sabotage de la voiture prêtée ou offerte à Lamirault par Outhenin-Chalendre. » Bizarre ! J’ai fourni une citation de Robert Terres qui avance cette hypothèse londonienne, à tort bien sûr.

3°) « C'est Outhenon qui est mis en cause dans la mort de Lamirault, et non Arnould. » Dans quel témoignage trouve-t-on cette mise en cause ? Pour discuter la question, il faut désigner la source. En tout cas, Arnould, en effet, n’a rien à voir avec cette affaire qui n’en est pas une, car l’accident, selon tous les témoins qui en ont fait le constat, ne résulte d’aucun sabotage.

4°) « D'ailleurs, le personnage d'Outhenin-Chalandre, ses activités de financement politique, son appartenance aux "crocodiles", ce groupe qui se réunissait toutes les semaines à la Maison de l'Amérique latine autour de Jacques Chaban-Delmas qui n'est nullement en cause, naturellement, dans la mort de Lamirault, mériteraient une étude que je n'ai pas menée. » Dont acte ! On peut rien affirmer et encore moins rien insinuer quand une recherche documentée n’a pas été réalisée.

5°) « Doit-on considérer comme période de résistance la période où il a travaillé pour d'Hoffelize ? » Question pertinente qui est à double volet. Arnould rentre au TR 117 pour le compte des Services Spéciaux clandestins couverts officieusement par Vichy. Arnould a en charge la surveillance du littoral atlantique, entre autres les activités portuaires de Bordeaux. Les consignes émanant de Paillole (eh oui !) sont aussi de traquer tous les adversaires du régime collaborationnistes de Vichy : autrement dit, les communistes, les gaullistes, et tous les réfractaires à la soumission allemande. Robert Terres le dit très clairement dans « Double jeu pour la France », en conformité avec les archives autographes de Paillole et de ses subordonnés directs, d'une part, ainsi que celles de la DST, d'autre part. Quant à lui, Arnould se limite à fournir des renseignements sur les structures militaires de la Kriegsmarine. La chasse aux agents désignés par Paillole lui répugne. D’où son absence de rentabilité sur ce plan. D’où, quand Terres et d’Hoffelize s’en irritent, son transfert dans la branche des services de la Marine. Cela au commencement de 1942. Faut-il reprocher à Arnould de ne pas entrer dans la spirale des dénonciations ? C’est dans les semaines suivantes qu’il fait la connaissance de Philippe Keun, et que les deux hommes se lient pour travailler au compte de l’IS exclusivement.

6°) « Les documents anglais qu'il a produits sont-ils vrais ou faux comme le sous-entend Paillole? » L’histoire ne s’écrit pas en tenant compte de sous-entendus. Deux réponses possibles. La première est que Paillole n’est pas qualifié pour émettre un jugement sur les services rendus par Arnould, ne l’ayant jamais rencontré pendant la guerre, et ayant pris le parti de chasser tous les agents réputés hostiles, selon les critères de Vichy (voir ci-dessus). C’est ainsi qu’il a conçu le projet de faire arrêter Jean Moulin (preuve à l’appui), et que la DST l’a manqué. La seconde est qu’il existe dans le dossier de JADE deux documents soumis à Paillole par Florence Mothe. À savoir les reconnaissances des services rendus par celui-ci, reconnaissances établies par Wilfred Dunderdale et de Stewart Graham Menzies. Or, aux yeux de Paillole, les deux signatures semblent authentiques (sic). Il faut une rhétorique captieuse pour en déduire que Paillole y suspecte une falsification. – Mais cela n’est qu’une partie de la question. En fait, il existe d’autres documents établis par les autorités britanniques et qu’Arnould n’a jamais eus entre les mains, si bien qu’on ne peut l’accuser de mentir. Un, au hasard : il s’agit de la réponse à un courrier adressée en 1947 à l’ambassade d’Angleterre par un avocat souhaitant être éclairé sur le rôle d’Arnould et de certains de ses agents : « Monsieur, en réponse à votre demande en date d’aujourd’hui, je vous écris pour vous informer qu’en 1942 M. Claude Arnould forma une organisation de résistance qui travailla sous contrôle britanniques jusqu’à la libération de la France. Les autorités britanniques responsables confirment que M. Paul Baudouin était un membre de cette organisation et considèrent que M. Arnould est compétent pour donner sur son compte un rapport détaillé sur ses activités pendant cette période. » Ce document a été produit et examiné par les magistrats lors d’un procès devant la Haute Cour de Justice. Son authenticité n’a pas été contestée. À toutes fins utiles, plusieurs membres de JADE ont reçu aussi, et séparément, des attestations analogues à celles délivrées à Arnould. Faut-il y voir d’autres faussaires ?

7° « Pourquoi a-t-il prétendu avoir été anobli par la Reine, ce qui est faux, comme j'en ai donné la preuve ? » Il n’existe aucune déclaration orale ou écrite d’Arnould à ce sujet. Pour donner la preuve d’un mensonge, il faut en faire la démonstration à partir d’une source caractérisée. Où est cette source ? Mystère…

8°) « Pourquoi a-t-il accepté de porter sur l'effectif de son réseau des gens qui n'avaient rien fait ? » Qui sont ces gens qui n’ont rien fait ? Tant qu’aucun nom n’est donné, et tant que la démonstration de leur non-résistance n’est pas faite, il s’agit là d’une question gratuite.

9°) « Comment se fait-il que les gens qui ont effectivement fait quelque chose et qu'il annexe à ses troupes aient tous appartenu à d'autres réseaux ? » Des noms, une démonstration, des arguments. Cette question est aussi gratuite que la précédente. J’ajoute que les circulaires administratives de l’époque précisent dans quelles conditions une homologation doit être formalisée. Notamment, des Résistants ayant appartenu à plusieurs réseaux doivent se faire homologuer dans un seul. Ce sont eux qui demandent et choisissent. Ce n’est pas le chef de réseau, lequel ne fait que valider après coup. Donc, aucun Résistant n’a pu être enregistré sans sa demande préalable, ni a fortiori son assentiment.

10°) « Cela fait beaucoup de questions sans réponse qui se résument à une seule : Arnould était-il mythomane ? » Quand quelqu’un n’a pas la réponse aux questions qu’il se pose, cela ne signifie pas automatiquement que ces réponses sont absentes ailleurs. Elles sont dans les archives, ni plus ni moins. Distinguons les jugements ad hominem et ceux sur les actes.

KERVELLA André le jeudi 18 mars 2021

Contribution au livre ouvert de Claude Maurice Jean Lamirault

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