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Ni Passy (Dewavrin) ni Paillole ne pouvaient connaître les activités de Claude Arnould, de Philippe Keun et de Claude Lamirault pendant la guerre pour la simple et bonne raison que ces trois-là travaillaient pour l’IS.
Passy était chef des services spéciaux gaullistes (communément appelé BCRA). L’IS ne l’informait pas des dispositifs mis en place en France. La réciproque n’est pas vraie, puisque le BCRA avait besoin de la logistique et du financement fournis par les Britanniques.
Paillole était chef des services spéciaux pétainistes jusqu’en novembre 1942. A ce titre, il faisait la chasse aux gaullistes, communistes et tous les ennemis allégués de la France vichyste. Il a d’ailleurs sollicité la DST pour qu’elle procède à l’arrestation de Jean Moulin, arrestation qui n’a pu se faire par les agents français. En novembre 1942, il a rejoint l’Afrique du Nord et, pas plus que Passy, n’a été informé des activités de l’IS.
C’est après la guerre que Passy et Paillole ont commencé à avoir des bribes d’informations, le plus souvent orales, sur l’activité de Lamirault, Arnould et Keun. N’oublions pas Pierre Hentic, responsable des opérations aériennes et maritimes du réseau JADE
Jusqu’aux années 1990 Paillole ne possédait aucune information précise, et seulement de vagues rumeurs (ragots) sur les activités de Claude Arnould. Ce qui est étrange, au demeurant, c’est qu’il contestait à Arnould son grade (assimilé) de lieutenant-colonel, alors qu’il a bel et bien été reconnu comme tel, à la Libération, par les services français de validation des services rendus. C’est également le cas de Claude Lamirault. Il portait même son uniforme de Lt Colonel au moment de son accident
René Le Bars ne pouvait pas avoir une mauvaise opinion d’Arnould. Tous les documents signés de cet ancien du réseau sont au contraire élogieux.
Alya Aglan émet une opinion pour le moins étrange quand elle présente Arnould ainsi : « colonel Claude Ollivier, un jésuite, de son vrai nom père Arnould, dit colonel » (p. 24-25 de son livre Mémoires Résistantes). Arnould, marié, père de trois filles, n’a jamais appartenu à quelque ordre religieux que ce soit.
Henri Amouroux, à ma connaissance, n’a jamais émis un jugement négatif à l’encontre d’Arnould. Dans quel ouvrage ou quel article l’aurait-il fait ?
Pour ce qui concerne l’accident mortel de Lamirault, les gendarmes ne signalent pas de pneus lisses sur le véhicule. Extrait du PV : « Les témoins de l’accident nous déclarent spontanément que l’excès de vitesse du conducteur et l’état glissant de la chaussée sont les causes de l’accident puisqu’il avait aucun obstacle ou autre véhicule sur les lieux, au moment même. » KeERVELLA André le lundi 08 mars 2021 Contribution au livre ouvert de Claude Maurice Jean Lamirault | |