Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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" La guerre qui m'a fait quitter mon poste en Afghanistan pour trouver à Pondichéry un moyen de rejoindre mon lieu de démobilisation : Versailles... Il n'y avait plus de bateaux assurant des services avec l'Europe (et pas encore d'avions) et l'Indochine, consultée sur la possibilité de me recevoir, s'y refusait. Très naturellement l'Ashram où vivait ma mère, devint le centre de ma vie. J'y avais été confié, en quelque sorte, par la Mère, à un ingénieur français, polytechnicien, Philippe Barbier-Saint-Hilaire, qui était chargé des relations avec la France et les Français et de diriger toute la vie technique de l'Ashram. Un commun amour de la Science nous rapprochait et personne n'aurait pu, comme lui, me guider en donnant au message de Sri Aurobindo et de la Mère une expression qui me soit accessible. Mais il était bien plus que cela: j'ai vite vu en lui le parfait disciple, et c'est là ce qui faisait sa véritable valeur. Sa consécration au yoga de Sri Aurobindo était totale: chaque geste de sa vie en était pénétré ; mais aussi son dévouement à son gourou, à Sri Aurobindo et à la Mère, était total. Ce n'était pas de la docilité, mais une communion d'âme profonde, réelle au-delà de toutes les apparences visibles. Sa vie quotidienne était la manifestation directe, constante, de son aspiration spirituelle. Parmi tout ce qu'il a créé, organisé, inspiré à l'Ashram, l'œuvre la plus importante est probablement le Centre International d'Education. L'avance japonaise vers le Bengale, les bombardements de Calcutta, nous avaient amené, en 1943, de nombreuses familles de réfugiés, disciples ou sympathisants de Sri Aurobindo et, avec eux, près de quatre-vingts enfants. Jusqu'alors aucun ashram n'avait accueilli des enfants, qui n'ont pas une maturité suffisante pour pouvoir s'engager dans la voie d'un yoga : l'âge d'entrée dans un ashram est, en général, voisin de trente ans. Mais alors la situation était différente: c'était une épreuve, donc une possibilité, que le Divin nous envoyait, et Sri Aurobindo accepta la charge de tous ces enfants, non pas en marge, mais dans son Ashram, en sachant parfaitement que cela allait profondément modifier la vie des disciples. C'est Philippe Barbier-Saint-Hilaire - à l' Ashram : Pavitra - qui fut chargé de créer, pour cette jeunesse, une école. Une école... Certes, des problèmes difficiles allaient se poser, mais aussi quelles merveilleuses espérances apparaissaient ! Trente ans plus tôt, Sri Aurobindo avait esquissé ce que devait être une éducation nationale indienne (33), en posant comme base de toute éducation, en tous temps et tous pays, trois principes essentiels dont nos réformateurs actuels auraient grand intérêt à s'inspirer, et qu'il est utile de répéter ici.

... Je ne suivrai pas l'ordre imposé par le temps: j'ai connu Sri Krishna Prem trois ans après être devenu disciple de Sri Aurobindo ; mais ce que j'ai reçu de lui trouve sa place naturelle entre la tradition du Maître Nakamura et la prophétie vivante de mon gourou, comme le présent s'insère entre le passé et l’avenir.
C'était au début de 1942. Singapour était tombée aux mains des Japonais. J'y secondais François Baron, qui représentait le Général de Gaulle en Extrême-Orient. Réfugiés d'abord à Java, nous fûmes bientôt obligés d'en partir , et c'est la merveilleuse efficacité de nos amis hollandais qui nous a sauvés, et ramenés à notre point de départ: Pondichéry. Mais nous ne pouvions pas y rester, ayant commis la grave imprudence de rallier la France Libre bien avant le Gouverneur. François Baron est parti pour Londres en me demandant d'attendre « quelque part dans l’Inde » une nouvelle affectation... Mais où aller ? Les villes et leur a atmosphère de guerre m'étaient insupportables : il me fallait un ashram, ou bien une école: j'ai eu les deux. Mon ami, le musicien Dilip Roy, qui vivait à l'Ashram de Sri Aurobindo depuis de nombreuses années, m'a donné deux lettres d'introduction : l'une pour le célèbre danseur Uday Shankar, qui dirigeait une école de danse à Almora, sur les premières pentes de l'Himalaya, l'autre pour Sri Krishna Prem, qui vivait avec son gourou et un petit nombre de disciples, un peu plus loin, un peu plus haut, à Mirtola. ..."

Laurent Laloup le jeudi 31 décembre 2020

Contribution au livre ouvert de Gabriel Edmond Mathieu Monod Herzen

Montrée dans le livre ouvert de 2 Philippe Barbier Saint Hilaire | 3 Charles François Baron

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