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"Ni chagrin, ni pitié" de F. Flohic " Enfin il y avait Médor, sans conteste la personnalité la plus marquante du bord. Tous les chiens de bord, c'est bien connu sont exceptionnels ; ils acquièrent en compagnie des hommes des talents qui leur sont rendus en affection humaine. Jean Hains, l'armurier du bord qui avait déserté du Terrible à New York et que tout l'équipage appelait « le Gaulliste » lorsque son bâtiment était à Dakar, lui avait confectionné un collier orné d'une belle croix de Lorraine et un bonnet de marin à sa taille. Dans cette tenue Médor descendait à terre après avoir passé l'inspection des permissionnaires qu'il accompagnait dans les pubs de la ville. Là, il avait pris l'habitude de lamper la pinte de bière qu'on lui offrait. Parfois il s'en allait solitaire courir les rues à la recherche de quelque bonne fortune mais il retrouvait toujours le chemin du bord, n'hésitant pas à prendre le bus, toujours le bon, (il était connu des receveurs qui le laissaient prendre passage)." Laurent Laloup le lundi 18 février 2008 Contribution au livre ouvert de Jean Constant Ernest Hains | |