Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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« J’avais quatorze ans et demi en 1939. Mes parents étaient très patriotes et nous avons subi la guerre avec beaucoup de peine ». Jacques Loiselet est collégien à Falaise lorsque les premiers soldats allemands investissent la cité natale de Guillaume le Conquérant. « Notre établissement, qui était à l’époque dans le château, a été récupéré pour être transformé en hôpital militaire. On a pris contact avec la guerre à ce moment là. La débâcle de 1940 est aussi quelque chose qui nous a marqués profondément. Quand les Allemands sont arrivés à Condé-sur-Noireau, le 17 juin 1940, cela m’a complètement renversé. Nous nous sommes posé la question. Est-ce que l’on reste en France ou part-on en Angleterre ? ».
Le 11 novembre 1940, les Allemands interdisent toute manifestation patriotique. Le père de Jacques, membre d’une association d’anciens combattants, écrit au préfet pour lui dire ce qu’il en pense. Deux jours plus tard, la famille Loiselet, qui tient une librairie, reçoit la visite d’un colonel de la gendarmerie allemande. « La rencontre avec mon père ne s’est pas trop mal passée. En 1942, quand la Gestapo a pris les choses en main, ça a changé… »
En 1941, Elisée Loiselet, le père de Jacques, monte un premier réseau. « Il était articulé autour de trois axes : « Le renseignement, l’aide aux aviateurs et les groupes paramilitaires. Les Anglais voulaient estimer les forces en présence de l’armée allemande en France ». A Condé-sur-Noireau, Elisée Loiselet a récupéré sept aviateurs alliés : « trois Anglais et quatre Américains. Malheureusement, deux sont tombés dans un piège tendu par les Allemands ».
« Je n’ai pas parlé »
La première réception d’armes a lieu en 1943 pour le réseau d’Elisée Loiselet. « Hélas un des responsables a été arrêté et torturé. Il a parlé. Mon père a été arrêté le 18 décembre 1943. Il a été pendu par les poignets une partie de la nuit et tabassé à coups de nerf de bœuf ». Après deux mois à la prison de Caen, Elisée Loiselet est emmené à Compiègne. «Je ne l’ai jamais revu. Il est mort en janvier 1945 à Mauthausen ». Avant de partir en déportation, Elisée Loiselet a laissé un message à sa famille, écrit avec une aiguille sur un bout de papier dissimulé dans le col de sa chemise : « Je n’ai pas parlé. Je vous embrasse comme je vous aime ».

« Moins tu en sauras, plus tu seras tranquille »
Jacques Loiselet résistera lui-aussi. Il transmettra des courriers. « J’ai été parfois un peu inconscient. Mon père me disait pourtant : moins tu en sauras, plus tu seras tranquille ».
Un souvenir émouvant revient à la mémoire de Jacques Loiselet : « le 6 juin 1944. Ce fut une journée très longue. J’ai été réveillé par les bombardements à Argentan, on ressentait les bombardements qui touchaient la côte ».
Avec le recul, et devant les apprentis du Cifac de Caen, à la Chambre des métiers, où il a témoigné, Jacques Loiselet estime « que la guerre est cruelle. Tant pour nous que pour les ennemis. Il faut tout faire pour l’éviter. Malheureusement il y a toujours des insensés pour dire le contraire. Il ne faut pas les écouter ».

F. Leterreux

Laurent Laloup le dimanche 21 octobre 2018

Contribution au livre ouvert de Elisée Achille Nicolas Loiselet

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