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Le témoigne de son frère Alexis sur leur départ " Vous souvenez-vous précisément de l'appel du 18 juin ?
Je me souviens tout d'abord de la voix chevrotante du Maréchal Pétain, demandant l'armistice la veille à la radio. C'était une cruelle désillusion. Mon frère Jacques, de 18 mois mon aîné, était bouleversé. Le lendemain, le 18 juin, il m'a dit « Viens avec moi moutard, allons voir à Douarnenez, si des bateaux partent pour l'Angleterre ». Ce jour-là, aucun patron ne semblait disposé à faire le voyage. Dépités, nous sommes revenus à Audierne. En rentrant à la maison, notre mère nous a dit : « Un général français a parlé à la TSF. Il y avait un AU dans son nom. Il appelle à continuer le combat ». Nous avons écouté la radio et l'appel du Général de Gaulle est repassé sur la BBC.
Dans quelles conditions avez-vous rejoint l'Angleterre ?
Le 19 juin à Audierne, on surveillait les quais guettant un bateau qui pourrait partir pour l'Angleterre. Finalement, un groupe de Chasseurs alpins a réussi à convaincre le patron de l'Ar Zénith de les prendre à son bord. Les militaires ont accepté que l'on puisse embarquer avec eux. Courageusement, notre mère, qui était veuve, nous a laissés partir, Jacques et moi. Peut-être pour toujours ! Le voyage s'est fait en plusieurs étapes via l'île de Sein puis Ouessant. C'est à bord du chalutier Monique-André, réquisitionné par la Marine, que nous avons abordé Plymouth le 21 juin. 200 personnes étaient entassées sur le bateau dont notre petit groupe de camarades composé de 21 jeunes volontaires originaires du Cap-Sizun."
© Le Télégramme Jacques Ghémard le vendredi 16 juin 2017 Contribution au livre ouvert de Jacques Raphaël Marie Le Gall | |