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DST: Police secrète: de Roger Faligot et Pascal Krop " Quant à Henry Rollin, il se terre, dans l'attente d'un signal de Londres : d'abord à Vichy, puis à Pont-de-Dore et enfin à La Valette, près de Toulon. C'est là qu'il est entré en contact avec Pierre Petitjean, le patron de Henri Xart. Prévenu d'un risque imminent d'arrestation, il est mis en relation avec Pierre Herbinger, responsable du réseau Mithridate tandis que le commissaire Louis Dubois, de la ST de Nice, lui fabrique de «vrais-faux» papiers au nom de Faulint.
C'est enfin un étonnant agent du MI 6 qui mettra une touche finale au départ du couple Rollin sur Londres. Il s'agit du colonel Claude Ollivier (de son vrai nom Arnould), patron du réseau Jade-Amicol et accessoirement agent des services secrets du Vatican, qui assure le départ de l'ex-patron de la ST sur Londres.
L'aventure de Rollin n'est pas terminée pour autant. Si l'on en croit un rapport rédigé par le contre-espionnage de l'Office of Stratégie Services américain, les Britanniques sont circonspects : « Suite à des interrogatoires subis à la Royal Victoria Patriotic School (MI 5 et MI 6), Rollin est considéré avec grande suspicion», écrit le capitaine Justin O'Brien de la Secret Intelligence Branch de l'OSS à Londres.
Spécialiste de littérature française à l'université de Columbia dans le civil, cet Américain poursuit : « II ambitionne d'organiser la police française et le gouvernement local au nom des forces alliées d'occupation en France. On le dit très capable mais motivé par sa seule ambition personnelle. Il est aussi considéré avec extrême suspicion par le Deuxième Bureau français (Paillole) qui lui reproche de l'avoir pourchassé quand il était en service, cela en dépit du fait que Rollin affirme avoir joué un double jeu contre les Allemands. Les Britanniques affirment que Rollin fut responsable de la désorganisation du réseau d'évasion dirigé par Doyen alias Benoît alias Ney. Lors des interrogatoires, Rollin avait tendance à soutenir la politique de Vichy et la plupart de ses protagonistes, mais exprimait une grande hostilité à l'égard de Laval.
« Depuis que les Britanniques ont étudié avec attention le cas Rollin, bien qu'il soit l'objet d'une surveillance générale, ils n'entretiennent plus de relations avec lui.»" laurent le lundi 20 juillet 2009 Contribution au livre ouvert de Pierre Jules Louis Petitjean | |