Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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"LES TRACES DE MA VIE" de Jean DUPERTUIS

" Un autre jour se leva. Le deuxième guide, celui qui, l'avant veille, n'avait plus voulu bouger de l'en­droit où il s'était affalé d'épuisement, était là, à mes côtés. Il avait dormi pendant deux jours, puis il nous . avait rejoint ! Nous allions repartir quand un vieillard, surgi on ne sait d'où, courut vers moi, et, devinant que j'étais malade de faim, me tendit un bâton de manioc, que je ne pus manger. Ce vieil homme avait été chargé de nous retrouver. Il me montra la moitié de citron que j'avais jetée trois jours plus tôt et un mouchoir que j'avais perdu dans la boue en marchant. Il me proposa de coucher sur place, car le chemin était encore long. Je refusai et l'on se remit en route, péniblement. Je ne parvenais même plus à passer par dessus les troncs
d'arbres couchés en travers de nos pas. J'étais obligé de me laisser rouler de l'autre côté. Mais, sachant que nous n'étions plus perdus, j'eus un sursaut d'énergie. Encore quatre heures de marche harassante, et je retrou­vai enfin les lieutenants Luirette et Schrimpf, mes cama­rades qui s'étaient occupés de me rechercher.
J'étais à bout de forces, ivre de fatigue. Je n'avais rien mangé depuis cinq jours. On m'alimenta un peu, puis un infirmier recouvrit les crevasses de mes che­villes de pommade de Reclus ... Le feu de l'enfer ! Je serais monté aux arbres !
Mon boy, Marcel, m'apprit que tous les jours il était parti en brousse à ma recherche, car il craignait que je sois mort, et que, chaque fois, il faisait cuire un poulet, dans l'espoir de mon retour. Le lieutenant Lui­rette me donna l'explication des coups de fusil sans suite. Il avait envoyé deux petits détachements à mes trousses, l'un à droite de la route, l'autre à gauche. Cha­cun crut que les détonations entendues - mes coups de feu - avaient été tirés par l'autre.
A peine étais-je remis un peu d'aplomb que Lui­rette me prévint qu'il fallait repartir. La chasse au Duper-tuis les avait retardés de vingt quatre heures. Nous rou­lâmes jusqu'à la nuit avant de faire une halte en Guinée Espagnole dans une fonda qui nous servit sept whiskies chacun, et, le lendemain matin, nous étions à Ebolowa. J'y rencontrai le docteur Hostalo, qui m'examina rapi­dement. Il n'en revenait pas de ma forme : ni fièvre, ni dysenterie, ni paludisme ! La Providence, dans sa bonté, m'avait doté d'une solide constitution. "

Laurent Laloup le samedi 22 novembre 2008

Contribution au livre ouvert de Georges André Liurette

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