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11-10-2004 - Yves MORIEULT - Mémorial FAFL tués après-guerre - 1948 :
DELFAU André
Né en septembre 1920 à Coufouleux dans le Tarn.
31.057
Compagnon de la Libération.
Est radio dans la marine marchande au début de la guerre et sert sur le cargo la « Reine des Flots ». Ce cargo sera présent en Angleterre en juin 1940 et une partie de son équipage, dont André Delfau, ralliera la France Libre. Sergent, il est présent à Brazzaville, à la formation des
équipages de Glenn Martin de l’escadrille de bombardement n° 2 en février 1941. Il occupe la fonction de radio dans l’équipage du sergent pilote Arnaud Langer (Compagnon de la libération du 20 novembre 1944 - pilote à l’UAT, tué en service aérien le 3 juin 1955) En avril, il fait mouvement avec son unité vers Takoradi, en Gold Coast, pour y prendre en compte des Glenn Martin débarqués en caisses et remontés sur place. Le 10 mai, affecté à un autre équipage, il décolle de Takoradi pour Abu-Sweir, atteint après trois jours de vol.
Le 18 mai 1941, Delfau et ses trois camarades, participent à une mission de reconnaissance sur la Syrie, à bord d’un Martin Maryland du 24 South African Air Force Squadron. La mission consiste à survoler Damas, Homs, Alep et Beyrouth. Vers 12 heures 30, le Maryland est attaqué par quatre chasseurs Morane MS 406 du groupe de chasse 1/7. Le pilote parvient à leur échapper en piquant au ras du sol et ramène son avion et son équipage indemnes à sa base de départ, à Aquir en Palestine. Le lendemain, désorienté par cette attaque, le pilote du sergent Delfau décollera, seul à bord d’un Maryland, « emprunté » aux Sud-africains, pour « se rendre » en Syrie aux troupes de Vichy.
A partir de mi juin 1941, le sergent Delfau fait partie des huit équipages français, à l’entraînement au sein du 39 Squadron à Shandur. Son pilote est le sous-lieutenant Robert Sandré (Disparu en Libye le 6 décembre 1941) L’entraînement terminé fin juillet, l’équipage effectue du convoyage d’avion début août. Dans la nuit du 9 au 10 août, Delfau et son équipage, participent à leur première et unique mission de guerre au sein du 39 Squadron en allant bombarder Bardia.
Pour différentes raisons, les bombardements de nuit sont suspendus et les équipages français surtout utilisés pour effectuer des convoyages d’avions. Puis, à la fin du mois, l’ordre parvient de les mettre en route vers la Syrie où doit se constituer un groupe de bombardement français, le futur groupe Lorraine, créé en septembre.
Le sergent Delfau, affecté comme radio de l’équipage du sergent pilote Paul Licou, effectue plusieurs missions de bombardement sur la Libye en décembre 1941 et janvier 1942. La campagne terminée, il effectue des missions de patrouilles anti-sous-marins pendant l’été 1942, au sein de l’escadrille Nancy, commandée par le capitaine Pol Charbonneaux (Compagnon de la libération du 29 décembre 1944, décédé le 20 juillet 1954, suite à un accident en service aérien commandé)
André Delfau est mis en route sur l’Angleterre avec la quasi-totalité des équipages du groupe Lorraine et embarque en octobre 1942. Fin décembre 1942, il est affecté en OTU puis, en avril 1943, il est muté en qualité de sergent-chef radio mitrailleur au 342 Squadron « Lorraine » qui vient d’être créé sur Boston. Il a participé à plusieurs dizaines d’opérations dont celle du bombardement de Chevilly-Larue le 3 octobre 1943, en qualité de radio mitrailleur de l’équipage du commandant Gorri (de son vrai nom Michel Fourquet (1914-1992) Compagnon de la libération du 12 juin 1945)
Après la guerre, André Delfau, sous-lieutenant de réserve, entre comme radio à la compagnie Aigle Azur. Il est tué en service aérien commandé le 7 juillet 1948, en Indochine, entre Saigon et Dalat.
Chevalier de la Légion d’honneur (rang du 1er juillet 1948 – décret du 31 décembre 1948 – JORF du 13 mars 1949)
Compagnon de la libération (décret du 29 décembre 1944)
Médaille militaire du 30 décembre 1944.
Croix de guerre 1939-45 avec trois citations.
NB : le cargo « La Reine des Flots » sera transformé en patrouilleur en juin 1941, faisant fonction d’escorteur dans la Manche avant d’être basé à Beyrouth à partir de janvier 1942. Son activité sera récompensée par une citation à l’ordre de l’armée et deux à l’ordre du corps d’armée.
NB : curieusement, André DELFAU, qui se serait engagé dans la France Libre en juin 1940 et en Angleterre, porte un numéro FAFL de la série attribuée aux personnels engagés au Moyen-Orient ou en Afrique française libre. Il est possible que, marin du commerce à l’origine, sa situation n’ait été régularisée qu’à son arrivée en Afrique fin 1940
NB : il n’y eut que quatre missions de reconnaissances et de largages de tracts effectuées par des aviateurs de la France Libre au dessus de la Syrie, en mai 1941. En plus de celui du sergent Delfau, un second équipage effectuera une mission le 15 mai, le 16 mai et le 18 mai. Au cours de la mission du 16 mai, l’adjudant-chef André CANTES (1906-1982) mécanicien, futur Compagnon de la libération le 30 mai 1944, sera grièvement blessé à la jambe droite, blessure qui nécessitera une amputation totale de la jambe, quelques semaines plus tard. Laurent le mercredi 07 octobre 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |