Ernest Pierre Célestin Massip - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Ernest Pierre Célestin Massip



Naissance : 19 mai 1890 - Saint-Igest (12)

Point de départ vers la France Libre : Metropole

Engagement dans la France Libre : en octobre 1940

Affectation principale : Résistance intérieure / Musée de l'Homme

Grade atteint pendant la guerre et spécialité : P2

Décès à 54 ans - 14 mars 1945 - Buchenwald, Allemagne

Mort pour la France

Epoux de Suzanne Lhuillier 

Dossier administratif de résistant : GR 16 P 401860

Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 34818


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Ernest Pierre Célestin Massip - son Livre ouvert !
 

" Parmi les principaux membres du groupe, nous pouvons mentionner : Roland Coqueugniot ("Roncevaux"), commerçant à Paris ; Raymond Guet ("Jean Bart"), administrateur principal de la Marine en disponibilité ; le vicomte Paul de Launoy ; Ernest Massip, commis principal de comptabilité à l'administration centrale des Finances et Jean Willoughby. Ces personnes sont, pour la plupart, d'anciens combattants de la Grande Guerre, officiers de réserve et titulaires de la Légion d'honneur.
[...]
Le 25 novembre 1941, au moment où les Allemands pensent ne plus rien ignorer de l'organisation, 80 arrestations sont opérées tant à Paris qu'à Soissons. A Paris, Jehan et Paul de Launoy, M. et Mme Willoughby, Ernest, Thérèse et Marie-José Massip, Roland Coqueugniot, Louis Mandin, Pierre Stumm, et Raymond Guet sont appréhendés. La police allemande effectue également une descente au couvent Saint-Jacques, 35 rue de la Glacière où elle interpelle les RP Guihaire, Chenault, Desobry (prieur) et Chevignard (maître des novices). Julien Lafaye est arrêté à Versailles le même jour. Quelques jours plus tard, c'est au tour de Michel Dujardin, Maurice Moreau et Roger Pincet d'être arrêtés. Georges Holstein, assistant du Dr Lafaye à Versailles, est interpellé à son tour le 22 décembre 1941.
Les inculpés sont transférés à Fresnes et quelques-uns sont relaxés, parmi lesquels le révérend père Chevignard, le 18 décembre 1941 et Paul de Launoy le 16 janvier 1942. Les autres personnes appréhendées sont maintenues à Fresnes.

Leur procès, dont l'instruction a été continuellement secrète, se déroule du 15 avril au 30 mai 1942 au tribunal militaire allemand de la rue Boissy-d'Anglas. A l'issue du procès, Roland Coqueugniot, Daniel Douay, Jehan de Launoy , Emile Louys, Pierre Stumm et Jean Vogel sont condamnés à mort et fusillés le 27 octobre 1942. Les autres condamnés à mort, à savoir le capitaine Descamps, le père Guihaire, le Dr Lafaye, Louis Mandin, André Meurgue et Maurice Moreau voient l'exécution de la sentence suspendue. Massip est condamné à huit ans de prison pour détention d'armes et de tracts, Mme Vogel à deux ans, Roger Pincet à six ans, Louis Leseigneur à sept ans, le père Henri Chenault à quinze mois et Holstein à cinq ans. Trente-trois inculpés avaient comparu à l'audience du 30 mai mais nous ignorons les peines infligées aux autres prévenus et les acquittements qui ont pu éventuellement intervenir dans cette affaire. Les avocats français n'eurent pas le droit de plaider et des défenseurs allemands furent désignés d'office. Il est à noter que le dossier des condamnés à mort fut soumis à Hitler car celui-ci se réservait l'examen et la confirmation des jugements dans lesquels étaient impliqués des officiers de l'Armée française.
Les résistants dont la sentence de mort fut suspendue et ceux condamnés à des peines de réclusion furent tous déportés dans le cadre du décret "Nuit et Brouillard", la plupart à Karlsruhe, Reinbach et Sonnenburg.

Le 29 octobre 1942, le procureur principal Wutzdorff reçoit du commandant du tribunal du Gross-Paris une lettre lui demandant d'exécuter la sentence de mort à l'égard de quatre ressortissants français condamnés à mort par le tribunal supérieur de guerre à Paris, et qui se trouvent incarcérés à Sonnenburg, à savoir les nommés Guihaire, Meurghe, Descamps et Moreau. Ce courrier stipule en outre que "le commandant en chef de l'armée de Terre a suspendu le jugement contre Mandin et Lafaye" et que ceux-ci "doivent être traités comme des prisonniers en réclusion. Toute communication avec le monde extérieur leur est strictement interdite". Le magistrat se déclare en désaccord avec cette décision car son rôle n'est pas d'exécuter les sentences de mort. Il doit finalement s'incliner puisque les quatre individus nommés dans la lettre sont exécutés. On peut supposer qu'étant donné la notoriété de plusieurs de ces condamnés, la commutation de peine n'était qu'un simulacre, destiné à permettre leur suppression loin de tout regard indiscret et sous le couvert du secret absolu qui était la stipulation essentielle du décret Nuit et Brouillard.

Le révérend père Guihaire, déporté au camp de Brandenbourg à la fin d'août 1942, y est exécuté le 5 décembre de la même année, en même temps que Henri Descamps, André Meurghe et Maurice Moreau. Maurice Dutheil de la Rochère, déporté d'abord à la prison de Rheinbach, décède au pénitencier de Sonnenburg (Pologne) en janvier 1944 à l'âge de 74 ans. Julien Lafaye décède au même endroit le 15 mai 1944 après avoir subi de multiples mauvais traitements. Le père Chenault, M. et Mme Mandin, M. Pincet, Georges Holstein, du groupe de Paris, et MM. Leseigneur, Pluche, Delhaye et Dufour du groupe de Soissons meurent également en déportation.

Quant à Jacques Desoubrie, impliqué dans plusieurs affaires de dénonciations (Comète, La France continue), il fut jugé en 1947 par la cour de justice de la Seine qui le condamna à mort."

Jacques Ghémard le mercredi 03 décembre 2025 - Demander un contact

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" Marie-Josette Massip (épouse Petit), fille d'Ernest Massip, engagée volontaire en septembre 1940 à l'âge de 18 ans. Arrêtée par la Gestapo, torturée puis relâchée.
Thérèse Massip (ép. de Launoy puis de Liniers), fille d'Ernest Massip, épouse de Jehan de Launoy."

Laurent Laloup le dimanche 26 juillet 2020 - Demander un contact

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Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme 1940-1941: Du ...De Julien Blanc



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Laurent Laloup le samedi 06 juin 2020 - Demander un contact

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Parcours du prisonnier Ernest Pierre Massip

"Ernest, Pierre, Célestin MASSIP, born May 18, 1890, in Saint ­Igest, France, was deported to Germany on September 14, 1942, after having been arrested on August 28, 1942.

Via the Karlsruhe, Rheinbach and Sonnenburg prisons, he was transferred to the Sachsenhausen concentration camp on November 14, 1944. (See 

According to his Sachsenhausen "Haftlings-Personal-Karte", he was registered with the Sachsenhausen inmate number 117135, and was put to forced labour in a DAW factory ("Deutsche Ausrüstungswerke", an arms manufacturer) from December 8, 1944.

On February 4, 1945, Ernest MASSIP was transferred to Buchenwald, where the SS registered him with the inmate number 28753 two days later.

Ernest MASSIP was housed in block 65 of the so-called Little Camp. Unfortunately, on his labour card there is no information concerning any labour detachments that he was assigned to.

On March 12, 1945, Ernest MASSIP died in block 65. The officially stated cause of death was "lnfektiëser Magen- und Darmkatarrh".

The original documents concerning Ernest MASSIP's incarceration in Sachsenhausen and Buchenwald are hold by the International Tracing Service in Bad Arolsen, Germany."

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"In response to your inquiry concerning Ernest, Pierre, Célestin MASSIP, born 19/5/1890, I would like to inform you about the following.

Most of the files of the administration of concentration camp Sachsenhausen were destroyed by the SS before the evacuation of the camp. Among those were nearly all of prisoners' files with exact personal data and photographs of the prisoners. Those records which have survived are kept in various archives. As far as these containing information on individual prisoners, they have been incorporated into a database.

In this database, I have found one entry about Ernest MASSIP. The record says that he was registered at the concentration camp Buchenwald on 6/2/1945. The transport came from the concentration camp Sachsenhausen. About his time in Sachsenhausen unfortunately, we have no information. We can only say, that the prisoner with the number 117135 came ca. in November 1944 to Sachsenhausen. I am sending to you the information and a copy from the Memorial Book of Amicale d'Oranienburg-Sachsenhausen as an attachment."

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Sources: Communications personnelles de la Fondation des Mémoriaux de Buchenwald et Mittelbau-Dora, et du département des archives du Camp de Sachsenhausen.
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Xavier le jeudi 06 décembre 2018 - Demander un contact

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Affaire de Soissons dite encore Affaire de Launoy

"Affaire de Soissons
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Dite encore Affaire Launoy (verdict du 30 mai 1942)
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Arrestations à Soissons
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Le 25 novembre 1941 des policiers allemands de la Gestapo arrêtaient à Soissons les personnes suivantes :

1) Dufour, secrétaire général de la Mairie de Soissons
2) Descamps, capitaine de gendarmerie, commandant la section de Soissons
3) Regnier, adjoint au Maire de Villers-Cotterets
4) Louys, comis principal des contributions indirectes
5) Jordana, représentant de commerce
6) Douay, entrepreneur de transport
7) Moreau Pierre, mécanicien
8) Suray, employé du bureau départemental des transports
9) Debruyère Paul
10) Debruyère Pierre
11) Debruyère Robert, minotiers
12) Coquelle, employé à l’usine Piat à Villeneuve-saint-Germain
13) Leseigneur, ùarchand d’instruments de musique
14) Meurgue, agent d’assurances
15) Vogel, fourreur
16) Pluche, garagiste
17) Delahaye, ouvrier
18) Couverchon, gérant de coopérative
19) Pierre (Mme), bouchère
20) Douay (Mme)
21) Vogel (Mme)
22) Descamps (Mme)

Ces arrestations furent opérées à partir de 7h30 du matin. Un rapport du Préfet de l’Aisne relate qu’elles furent faites par des agents de la Gestapo venus de Paris accompagnés de Feldgendarmes et de 4 agents de police français requis à cet effet.

Le Capitaine Descamps fut surpris par les Allemands à son domicile à 7h30 du matin en pyjama. Dès qu’il vit les policiers il tenta de fuir et essuya une dizaine de coups de pistolet avant d’être rattrapé. Mme Descamps fut également emmenée et ses trois jeunes enfants restèrent seuls. Dans la soirée, Mme Descamps a été relâchée.


Arrestations à Paris
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A la même date la Gestapo arrêtait à Paris et dans la région parisienne les personnes suivantes :

23) R.P. Guihaire
24) R.P. Chenault
25) R.P. Desobry, prieur
26) R.P. Chevignard, Maître des Novices

L’arrestation de ces quatre religieux eut lieu à la suite d’une descente de la police allemande au couvent Saint-Jacques, 35 rue de la Glacière, Noviciat des Dominicains de la Province de France.

27) de Launoy Jean
28) de Launoy Paul
29) Willoughby Jean
30) Willoughby (Mme)
31) Massip Ernest
32) Massip Thérèse
33) Massip Marie José
34) Coqueugniot
35) Mandin Louis
36) Stumm Pierre
37) Guet Raymond
38) Lafaye, docteur vétérinaire
39) Holstein, docteur vétérinaire

Ces deux dernières arrestations ont été opérées à Versailles.

En outre furent arrêtés ultérieurement :

40) Dujardin Michel
41) Moreau Maurice
42) Pincet

Toutes ces personnes étaient soupçonnés d’appartenir à une organisation gaulliste.

Une pièce manuscrite d’origine inconnue figurant au dossier attribue l’initiative de l’affaire à une dénonciation émanant d’un certain Jacques Desoubry, âgé de 18 à 19 ans en 1942, originaire de Roubaix ou Tourcoing, agent de la Gestapo.

Les inculpés furent transférés à Fresnes et les relaxes ci-après eurent lieu :

Couverchon Henri, relaxé le 16/01/42
R.P. Chevignard, relaxé le 18/12/41
Debruyère Jean, relaxé le 16/01/42
Debruyère Louis, relaxé le 16/01/42
Douay Mme, libérée le 16/02/42
De Launoy Paul, relaxé le 16/01/42
Pierre Mme, relaxée le 20/12/41
Suray Marcel, relaxé le 16/01/42

L’examen du dossier nous permet de donner sur certains des inculpés les précisions suivantes :

Coquel Jules, né le 2 août 1912 à Fureuil (P. de C.), cultivateur

Coqueugniot Roland, né le 2 mars 1895 à Paris, marié, commerçant. Commandant de réserve, gazé, Officier de la LH, Croix de Guerre, plusieurs citations.

Couverchon Henri, né le 22 novembre 1894 à Jouillat (Creuse), coopérateur, demeurant à Soissons

Delahaye Eugène, né le 3 mars 1893, chef de fonderie, demeurant à Villeneuve-saint-Germain près Soissons, marié, deux enfants.

Descamps Henri, né le 20 avril 1906 à Frémelles (Nord), capitaine de gendarmerie, marié, 3 enfants.

Douay Daniel, né le 21 mai 1891 à Caudry (Nord), entrepreneur de transports à Soissons, 6 enfants.

Dujardin Michel, né le 21 septembre 1904 à Saint-Gilles (Belgique), marié, 4 enfants.

Guihaire Joseph Marc, né le 18 novembre 1895 à Sainte-Anne sur Vilaine (Ille-et-Vilaine), religieux dominicain, bibliothécaire du couvent Saint-Jacques, 23 rue de la Glacière.

Guet Raymond, né en 1898, administrateur principal de la Marine en disponibilité, demeurant à Paris. Légion d’Honneur, Croix de Guerre, Médaille Militaire.

Jordana Gilbert, né le 23 mai 1900 à La rochelle, représentant, demeurant à Soissons.

De Launoy (Comte Jehan), né le 7 août 1900 à Dunkerque, marié, deux enfants, agent d’assurances à Paris. 6 ans de service dans la cavalerie, campagne du Maroc, Croix de guerre, Médaille des Colonies.

De Launoy (Vicomte Paul), né le 19 avril 1906 à Dunkerque, marié, deux enfants, demeurant à Paris.

Lafaye Julien, né le 16 février 1880 à Fursac (Creuse), Docteur Vétérinaire, demeurant à Versailles. Marié, deux enfants.

Louys Emile, né le 14 décembre 1885 à Villemonble (Seine), demeurant à Soissons, commis principal des contributions indirectes. Marié, trois enfants. Officier de réserve, grand blessé 14-18, Légion d’Honneur, Croix de Guerre.

Mandin Louis, né en 1873, homme de lettres, secrétaire de rédaction du « Mercure de France ».

Moreau Maurice, né à Vervins le 26 juin 1910, demeurant à Soissons. Marié, 1 enfant.

Massip Ernest, né le 18 mai 1890 à l’Iges (Aveyron), demeurant à Paris – commis principal d’ordre et de comptabilité à l’Administration centrale des Finances. Ancien lieutenant d’active, grand mutilé, Chevalier de la LH, 2 citations.

Massip Marie José, née à Marseille le 15 juillet 1922.

Massip Thérèse, née le 11 juillet 1917.

Meurgue André, né le 3 mai 1907. Marié, deux enfants, demeurant à Soissons. Agent d’assurances. Officier aviateur de réserve.

Pluche Ludovic, né le 7 mai 1888 à Barenton Bugny, garagiste, demeurant à Soissons.

Regnier Hubert, né le 15 novembre 1895 à Troyes, épicier, demeurant à Villers Cotterets, adjoint au Maire. 5 enfants.

Stumm Pierre, né le 22 octobre 1900 à Paris, industriel. Marié, 3 enfants.

Suray Marcel, né le 12 mai 1893 à Foisches (Ardennes), employé de bureau à Soissons.

Vogel Jean, né à Paris le 26 novembre 1891, demeurant à Soissons. Fourreur. Marié, 1 enfant.

Willoughby Jean, né le 2 janvier 1879 à Londres (Français). Demeurant à Paris. Réformé de guerre, trépané, capitaine de réserve, Chevalier de la LH.

Un certain nombre des inculpés étaient d’ex-militants PSF. La plupart d’entre eux appartenaient aux milieux de droite.

Dans les interventions présentées par les autorités de Vichy, on ne manque pas d’appuyer sur le caractère anticommuniste des prévenus, par exemple la note verbale du 2 juin 1942 s’exprime ainsi : « Il semble cependant que les intéressés n’aient pas eu pour intention définie de porter atteinte à la sécurité des troupes d’occupation. Il s’agit en effet de gens particulièrement inoffensifs, tous recrutés dans la bourgeoisie française et appartenant à des milieux hostiles au communisme. IL apparaît donc plutôt, que ces gens se sont laissés entraînés par des sentiments nationaux dans une action dont il n’a pas compris toute la portée. Ils n’ont rien de commun avec des agitateurs communistes, et le plus clair de leur activité résidait dans des élucubrations sans importance, dans des vantardises d’esprit échauffé par la hantise de la défaite, qui avait comme crainte principale celle du bolchevisme ».

Dans la même note verbale nous apprenons que M. Stumm a été entraîné dans son action imprudente par ses sentiments anti-bolchevistes, « ces mêmes sentiments l’incitent maintenant à demander son départ sur le front de Russie dans la LVF ».

Le capitaine Descamps lui aussi, demanda à combattre ans les rangs de la LVF. D’ailleurs parmi les arguments mis en avant par les personnalités qui intervinrent en sa faveur, postérieurement à sa condamnation à mort, on ne manque pas d’établir que cet officier de gendarmerie a toujours lutté activement contre le communisme, et, notamment, qu’il a procédé à l’arrestation du nommé Baumet, qui avait blessé un officier allemand par coup de feu. On souligne ses notes aux Commandants de Brigade pour l’intensification de la lutte contre le communisme ; on rappelle une perquisition opérée le 22 août 1941, de la propre initiative du Capitaine Descamps, chez un détenteur de tracts communistes ; et, enfin, on dit qu’il a procédé à l’arrestation de 18 communistes le 29 septembre 1941.

Les différents documents auxquels il a été fait allusion en faveur de Descamps et qui figurent au dossier, ne laissent en effet aucun doute sur l’activité de cet officier. Il se semble pas toutefois qu’il ait agi avec beaucoup de discernement pour un gaulliste, car l’affaire du 29 septembre, par exemple, a causé l’arrestation de 18 patriotes à la suite de l’attaque d’un factionnaire allemand posté devant le bureau allemand à Courmelles, et ce genre d’action peut-être aussi bien le fait de gaullistes que de communistes et, de toutes façons, entrait dans le cadre du harcèlement de l’ennemi, ordonné par le Général de Gaulle.

Le procès se déroula le 30 mai 1942 au Tribunal Militaire de la rue Boissy d’Anglas.

Le cour comprenait le Président Schling et le conseiller Kessler. Le dossier portait le numéro 96/42.

Les condamnations suivantes furent prononcées :

Coqueugniot Roland
Douay Daniel, intelligence avec l’ennemi
De Launoy Jean, chef de l’organisation anti-allemande
Louys Emile, aide à l’ennemi
Stumm Pierre
Vogel Jean, aide à l’ennemi par évasion de prisonniers de guerre

Condamnés à mort et exécutés le 27 octobre 1942.

Le Capitaine Descamps, constitution de ligue anti-allemande
Le père Guihaire
Le Dr Lafaye, intelligence avec l’ennemi
Mandin Louis, rédaction du journal clandestin « Vérités »
Meurgue André
Moreau Maurice, intelligence avec l’ennemi.

Condamnés à mort, exécution de la sentence suspendue ; déportés en Allemagne.

Massip – 8 ans de prison, détention d’armes et de tracts
Mme Vogel – 2 ans de prison
Pincet Roger – 6 ans de prison
Leseigneur Louis – 7 ans de prison
R.P. Cheneaux Henri – 15 mois de prison
Holstein – 5 ans de prison

33 inculpés avaient comparu à l’audience du 30 mai mais nous ignorons les peines infligées aux autres prévenus et les acquittements qui ont pu éventuellement intervenir dans cette affaire.

Les avocats français n’eurent pas le droit de plaider et des défenseurs allemands furent désignés d’office, notamment l’oberleutnant Kang pour le Père Chenault, le soldat Stuhmer pour le père Guihaire, et le Lieutenant Weiss pour le Capitaine Descamps.

L’accusation retenue contre les deux religieux était d’avoir eu des relations avec une organisation de propagande gaulliste, on reprochait au père Chenault d’avoir reçu des tracts de Monsieur de Launoy, lequel est présenté comme l’un des chefs de l’organisation. Il aurait d’autre part critiqué les camps de jeunesse allemands. Quant au Père Guihaire il était accusé d’avoir mis à son service son influence de prêtre et aurait recruté des adhérents ; on l’accusait en outre d’avoir publié dans « La Vérité Française », journal de l’organisation, un article sur la législation anti-juive du gouvernement allemand.

Le père Guihaire mourut en déportation à Brambourg Hassel en avril 1943.

Le Capitaine Descamps fut déporté en Allemagne le 14 octobre 1942 et sa femme reçut ses effets personnels le 27 mars 1943.

Meurgue, déporté à Brambourg Hassel, fut exécuté dans ce camp vers février-mas 1943.

Le Dr Lafaye fut déporté en Allemagne en septembre 1942 après avoir été gracié sur intervention de Laval et d’Abetz.

Il est à noter que le dossier des condamnés à mort fut soumis à Hitler car celui-ci se réservait la confirmation des jugements dans lesquels étaient impliqués des militaires de l’armée française.

Le fait saillant de cette affaire réside dans le grand nombre d’interventions faites en faveur des inculpés par des personnalités, soit vichyssoises, soit collaboratrices, ou même allemandes.

En effet, nous relevons les noms suivants au dossier :

En faveur de Descamps : Pétain, De Brinon
Les Allemands : Capitaine Siemsen, Dr Kiel, Lt Klein, Lt Weiss, Koenig, M. Schmit.
Le baron Jacques Rambaud, A. Ballanger.

En faveur des religieux : le député Guernier, le RP Gillet, M. Jacques Fournier de la Délégation, Pétain.

En faveur de Massip : de Brinon, Bouthillier

En faveur de Guet : de Brinon

En faveur de Louys : Terray – Secrétaire général du Travail et de la Main d’œuvre
Le Directeur général des contributions indirectes.

En faveur de Stumm : Georges Prade des « Nouveaux Temps »

En faveur de Meurgue : La Présidence du Conseil

En faveur de Lafaye : Le Préfet de S-O, Le groupe « Collaboration », Pétain, Taittinger ; le Colonel Alerme, Laval.

Il semble que ce soit l’appartenance ou l’apparentement de la plupart des intéressés aux mouvements de droite qui ait causé ces interventions, car c’est dans ces groupements que se sont recrutés les troupes collaboratrices. Ce serait donc à d’anciennes amitiés qu’ils auraient dû d’être défendus. Il faut noter d’ailleurs que ces démarches sont restées à peu près inopérantes puisqu’il y a eu à déplorer 6 exécutions et que le sort de ceux dont la peine a été commuée en déportation n’est pas plus enviable, car c’est à la mort lente qu’ils ont été condamnés.

Sources: communication personnelle de M. Fabrice Bourrée, d'après les archives AN F60/1573

Xavier le jeudi 06 décembre 2018 - Demander un contact

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" Le 25 novembre 1941, au moment où les Allemands pensent ne plus rien ignorer de l'organisation, 80 arrestations sont opérées tant à Paris qu'à Soissons. A Paris, Jehan et Paul de Launoy, M. et Mme Willoughby, Ernest, Thérèse et Marie-José Massip, Roland Coqueugniot, Louis Mandin, Pierre Stumm, et Raymond Guet sont appréhendés. La police allemande effectue également une descente au couvent Saint-Jacques, 35 rue de la Glacière où elle interpelle les RP Guihaire, Chenault, Desobry (prieur) et Chevignard (maître des novices). Julien Lafaye est arrêté à Versailles le même jour. Quelques jours plus tard, c'est au tour de Michel Dujardin, Maurice Moreau et Roger Pincet d'être arrêtés. Georges Holstein, assistant du Dr Lafaye à Versailles, est interpellé à son tour le 22 décembre 1941.
Les inculpés sont transférés à Fresnes et quelques-uns sont relaxés, parmi lesquels le révérend père Chevignard, le 18 décembre 1941 et Paul de Launoy le 16 janvier 1942. Les autres personnes appréhendées sont maintenues à Fresnes.

Leur procès, dont l'instruction a été continuellement secrète, se déroule du 15 avril au 30 mai 1942 au tribunal militaire allemand de la rue Boissy-d'Anglas. A l'issue du procès, Roland Coqueugniot, Daniel Douay, Jehan de Launoy , Emile Louys, Pierre Stumm et Jean Vogel sont condamnés à mort et fusillés le 27 octobre 1942. Les autres condamnés à mort, à savoir le capitaine Descamps, le père Guihaire, le Dr Lafaye, Louis Mandin, André Meurgue et Maurice Moreau voient l'exécution de la sentence suspendue. Massip est condamné à huit ans de prison pour détention d'armes et de tracts, Mme Vogel à deux ans, Roger Pincet à six ans, Louis Leseigneur à sept ans, le père Henri Chenault à quinze mois et Holstein à cinq ans. Trente-trois inculpés avaient comparu à l'audience du 30 mai mais nous ignorons les peines infligées aux autres prévenus et les acquittements qui ont pu éventuellement intervenir dans cette affaire. Les avocats français n'eurent pas le droit de plaider et des défenseurs allemands furent désignés d'office. Il est à noter que le dossier des condamnés à mort fut soumis à Hitler car celui-ci se réservait l'examen et la confirmation des jugements dans lesquels étaient impliqués des officiers de l'Armée française.

Les résistants dont la sentence de mort fut suspendue et ceux condamnés à des peines de réclusion furent tous déportés dans le cadre du décret "Nuit et Brouillard", la plupart à Karlsruhe, Reinbach et Sonnenburg."

museedelaresistanceenligne.org 

Laurent Laloup le mercredi 27 septembre 2017 - Demander un contact

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« Ce désir de rester digne »

" Malgré tout, il pouvait y avoir une accoutumance à la mort. Chaque jour, on sortait du Block dix, douze cadavres. Cela se faisait dans l'indifférence. Parfois même, tirer des cadavres dehors était vécu comme une corvée. Nous devions absolument donner plus de respect à ces morts. Nous n'avions pas perdu notre humanité mais la mort était devenue terriblement banale. Après dis­cussion, le décès d'Ernest Massip nous offrait l'occasion de retrouver une attitude respectueuse face à la mort. Ernest Massip était un authentique résistant, dont les idées étaient fort éloignées des miennes. Lié à l'ancienne noblesse rurale et à la vieille tradition militaire, son beau-fils avait été fusillé. Ernest, officier, avait été arrêté en novembre 1941, interné à Fresnes; il sera ensuite déporté à Karlsruhe, Rheinbach, Sonnenburg. C'est en novembre 1944 qu'il arriva à Sachsenhausen. Embarqué dans un convoi, il fut envoyé à Buchenwald en février 1945. Catholique pratiquant, il priait chaque jour, sans ostentation, mais avec fermeté. J'avais à plusieurs reprises longuement discuté avec lui. Nous savions tout ce qui nous différenciait mais l'essentiel nous rapprochait. Il s'était rendu compte de beaucoup de choses et il était toujours prêt à nous aider. Il avait convain­cu des patriotes de sensibilités différentes de rejoindre le combat et de s'intégrer à « la brigade libératrice. »

Il avait 55 ans, de jour en jour, nous le voyions décliner. Bien sûr, la solidarité avait joué : s'il tenait encore quelques semaines, il s'en sortirait. Deux jours avant sa mort, il ne pouvait plus faire que quelques pas. Il m'avait exprimé son refus, sa répulsion contre toute disparition anonyme, dans la laideur et la crasse. Lorsqu'il s'éteignit, le 14 mars 1945 nous décidâmes d'étendre sa dépouille sur la table centrale du Block. Nous organisâmes une garde d'honneur. Je pris la parole pour évo­quer sa personnalité.

D'ordinaire, chaque fois qu'un homme pleurait, il ne vivait plus longtemps... Ce jour-là, dans l'ombre, il y eut quelques sanglots et des larmes. Mais il ne s'agissait pas de larmes d'abandon, les camarades pleuraient un ami disparu, un ami qu'ils ne verraient plus. Les nazis voulaient ré­duire Ernest à un numéro de matricule. Tous ceux du Block se souviendraient d'un homme et ils voudraient, plus que jamais, rester eux-mêmes des humains. Cette volonté, ce désir de rester digne était une victoire sur le nazisme.

Cette cérémonie inhabituelle, peut-être unique, eut un effet considérable sur l'ensemble des dé­portés, en particulier sur ceux du Block. Pour plus d'un, c'était la flamme intérieure qui s'était rallumée plus vivement. Les SS ne voulaient pas que nous soyons des hommes, et bien, nous l'étions restés"

Jean-Marie Fossier, Nous sommes restés des hommes. Mes combats 1933-1945,
Geai bleu Editions, 2011, pages 200-201"

Laurent Laloup le mercredi 27 septembre 2017 - Demander un contact

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Résistance

Mon grand père militaire de carrière (capitaine) résistant de la 1ere heure (Vérite Française de Jehan de Launoy) malgré son invalidité (un oeil et un bras perdus lors de la 1ere guerre mondiale) reclassé comme fonctionnaire au ministère des finances a été arrêté le 25/11/1941. Condamné après avoir été incarcéré à Fresnes par le tribunal militaire allemand sis 11 bis rue Boissy d'Anglas Paris 8e le 30/5/1942 il a été déporte le 14/9/1942 à Buchenwald ou il est mort le 14/03/1945.
Il est à noter que suite à la libération des camps en avril 1945 ses collègues de détention ont remis à sa femme son oeil de verre.
Helas un des heros meconnus de la guerre

hugues PETIT le samedi 21 février 2015 - Demander un contact

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