Histoires de Français Libres - Les Bataillons de Marche 1 et 11 - BM1

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Les Bataillons de Marche 1 et 11

 

BM1

 

L'Armistice de juin 1940 est durement ressentie par les populations françaises et africaines de l'A.E.F. et du Cameroun.

Deux renforts d'un millier d'hommes chacun, provenant du Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (Saras), destinés à combattre en France, se trouvent bloqués à Brazzaville, renfort n°4 (Commandant Delange) et à Pointe-Noire, renfort n°3 (Commandant Colonna d'Ornano et Capitaine Garbit), ce dernier en cours de rapatriement sur le Tchad pour démobilisation. Une partie de ce détachement permit de mettre sur pied à Fort-Archambault le BM3 (Commandant Garbay) qui devait s'illustrer en Erythrée.

Le 29 août au matin, à Brazzaville, le renfort n°4 intervient pour neutraliser les chefs militaires et civils, tenants du Gouvernement Pétain et met fin aux hésitations et aux velléités diverses. Au milieu de l'après-midi, le Colonel de Larminat, représentant le Général de Gaulle, hébergé sur un bateau fluvial ancré au large de Léopoldville, et tenu au courant de l'évolution de la situation par une ligne téléphonique privée, traverse 1e Pool et est reçu chaleureusement à l'embarcadère de Brazzaville par les Anciens Combattants, drapeau en tête.

Sans effusion de sang, le ralliement du Congo Français à la France Libre est proclamé. II ne sera pas contesté par la suite.

Le jour même, le Renfort n°4 prend pour nom "Bataillon de Marche n°1 de l'Afrique Equatoriale Française Libre" et il peut espérer dans un bref délai participer à la formation de la Brigade d'Orient décidée par le Général de Gaulle. La situation au Gabon et au Levant retarde cette réalisation.

Des fonctionnaires en affectations spéciales demandent à servir au BM1 ainsi que de jeunes Français forestiers, agents de factoreries et industriels venus d'A.E.F. et du Congo Belge.

La création à Brazzaville d'une école d'aspirants va permettre de former d'excellents chefs de Section.

Grâce à ces apports de valeur, le BM1 se trouve dès septembre correctement encadré et apte à prendre sa place dans les unités combattantes.

Ralliement et maintien de l'ordre au Gabon
Après un dernier ralliement, les autorités civiles et militaires du Gabon se rétractèrent sous la pression des tenants du gouvernement de Vichy et de détachements des Armées de Terre, Mer et Air venus d'A.O.F.

Tandis qu'un groupement de militaires du Cameroun (active et réserve) aux ordres du Colonel Leclerc, et un Bataillon de Légion commandé par le Commandant Koenig s'emparent du terrain d'aviation et de la ville de Libreville, le BM1 renforcé d'éléments prélevés sur Pointe-Noire procède à la pacification du Sud et de l'Ogoué du 10 octobre au 10 novembre 1940 (Lambaréné, Port-Gentil) puis il rejoint Libreville pour permettre aux troupes venues du Cameroun, et au Bataillon de Légion de rentrer à Douala. Le Colonel Parant est alors gouverneur et Commandant Militaire du Gabon.

La lère Compagnie du BM1 (Capitaine de Boissoudy) en précurseur rentre à Brazzaville et est transportée à Port-Soudan et Souakim sur la mer Rouge pour rejoindre la Brigade d'Orient. Elle arrive trop tard pour participer aux opérations d'Erythrée et est regroupée avec le BM1 au Camp de Quastina en Palestine.

Opérations du Moyen-Orient

Après un court séjour à Brazzaville où le gros du BM1 s'équipe en cadres et en matériel et où le Père Houchet devient son Aumônier, il embarque à partir du 15 mars 1941 sur les bateaux fluviaux remontant le Congo et l'Oubangui, pour rejoindre les Forces Françaises Libres du Moyen-Orient.

De Bangui il est transporté par camions des Ponts et Chaussées sur Fort-Archambault où il traverse le Chari et continue sur Ati, Mongo, Abecher et Adre, le dernier poste du Tchad Français. Le Capitaine Xavier Langlois  qui l'attendait dans ce poste prend le commandement de la Compagnie d'accompagnement.

A noter que l'administrateur et Mme Souberville, engagés à la 13e Demi-Brigade de Légion se joignent à ce transport.

Sur un matériel inadapté au sable désertique, le BM1 gagne cahin-caha El Facher puis El Obeid d'où il est transporté par voie ferrée sur Khartoum-Omdurmann et OuadiHalfa, puis par bateaux fluviaux jusqu'à Assouan. II reprend le chemin de fer égyptien jusqu'au Caire.

Le Colonel Monclar (Magrin-Vernerey) commandant la Brigade d'Orient, passant en revue le Bataillon dans la gare du Caire, est très frappé par la belle tenue et la prestance des Saras.

Le Bataillon continue par chemin de fer égyptien jusqu'à Ismailia, traverse le canal, et par voie ferrée palestinienne atteint le camp militaire de Quastina où se regroupent les unités françaises libres venant du Moyen-Orient, de Chypre, d'Erythrée, du Western Desert, d'A.E.F., du Cameroun, d'Angleterre, de Syrie et de Chypre.

Passé en revue le 20 mai 1941 par le Général de Gaulle, le BM1 est engagé dans les opérations de Syrie le 8 juin 1941.

A partir de cette date il fait partie des Unités Combattantes de la 1ère DFL.

Dans la nuit du 14 au 15 juin 1941 il pénètre dans le dispositif adverse couvrant Damas, et après avoir fait prisonnier les défenseurs, il prend la ville le 21 juin.

Pendant les jours qui suivent, il achève la désorganisation des forces vichystes en liaison avec les autres unités. II met ainsi le Général Catroux, plénipotentiaire de la France Libre, en position favorable pour négocier l'Armistice.

Ces dernières opérations ont été très dures moralement et matériellement, elles ont entrainé la mort de 51 gradés et soldats dont le Capitaine Pierre Rouget, le Lieutenant Corentin Prigent, l'Adjudant le Juge de Segrais.

Une période d'accalmie permet au BM1, qui a bénéficié du ralliement de nombreux soldats africains d'A.O.F. de s'entraîner et se réorganiser.


Au début d'octobre 1941, il se dédouble pour former le BM11 confié au capitaine, bientôt Commandant Xavier Langlois, tandis que le BM1 est commandé par le Commandant Allegrini.

Ces deux Bataillons et le B.I.M. (Commandant Savey) forment la 3e Brigade commandée par le Colonel Delange. A la suite d'incidents, il est constaté au cours de l'hiver difficile 1941-1942, que les militaires africains du Tchad ont besoin d'aller se retremper chez eux en permission.

Laissant le BM11 au Commandant Langlois, le Lieutenant-Colonel Delange organise le rapatriement des Tchadiens par la voie du Nil jusqu'à Juba, et de là sur Bangui en traversant le Congo Belge. Le BM1 est alors commandé par le Capitaine Guena.

Après une inspection du Général Leclerc, il est décidé qu'au retour des permissionnaires, le BM1 sera groupé au Nord de Moussoro sous les ordres du Commandant Massu pour faire partie de la Force "L" (Colonne Leclerc).

C'est dans ces conditions que, sans difficulté, les militaires européens et africains du BM1, après un entraînement intensif, repartent volontaires et prennent part aux opérations de la Colonne Leclerc, du 18 novembre 1942 au 20 février 1943, Fezzan, Tripolitaine, et à celle de Tunisie du 21 février au 13 mai 1943

Le Lieutenant-Colonel Delange est nommé Gouverneur et Commandant Militaire du Fezzan et du secteur de Ghadames (Derg-Sinaouën) le 11 janvier 1943.

II fait liaison à Ghat et à Ghadames avec les sahariens du Sud-Algérien et du Sud-Tunisien.

La défense, la police et l'administration de ces anciennes colonies italiennes sont assurées par des éléments du BM1 réduits au minimum par la création de milices fezzanaises. La 1ère Compagnie du Capitaine Soule-Susbielle occupe Ghadames, Derg-Sinaouën, qu'elle quittera en juin 1943 pour rejoindre la Force "L" d'où elle sera versée à la 1ère DFL comme diverses unités du BM1.

Pendant ce temps le médecin Capitaine Coupigny, aidé par l'Aumônier Houchet fait front à une épidémie de fièvre récurrente qui atteint civils et militaires. Ils s'y dépensent sans compter.

Les opérations de Tunisie s'achèvent par les victoires de Ksar-Rhilane, Bir Soltane du 10 au 23 mars 1943 (Force "L"), où tombe le Capitaine d'Abzac (remarquable méhariste qui servait au Tibesti en 1939 avec le Commandant Delange et le Capitaine Langlois), et la victoire de Takrouna le 11 mai 1943 (1ère DFL, Lieutenant-Colonel Gardet).

La reddition des forces allemandes et italiennes permet de réorganiser les troupes françaises combattantes en vue du prochain débarquement en Europe, et de les entraîner dans ce but.

Des militaires européens du BM1 passent à la 2e DB lors de sa création. L'Aumônier Capitaine Houchet, très aimé et respecté de tous, devient Aumônier au Q.G. du Général Leclerc. II sera tué à Strasbourg le 22 novembre 1944 en secourant héroïquement les blessés devant le pont de Kehl.

Les éléments africains du BM1 sont reversés de la Force "L" à la 1ère DFL et participent aux combats du Corps Expéditionnaire d'Italie du 18 avril au 22 juillet 1944. C'est ainsi que le Capitaine Soule-Susbielle, déjà mentionné, du BM1 muté au BM24 conserve la 1ère Compagnie du BM1 qu'il commande depuis les campagnes du Moyen-Orient.

La 1ère DFL débarque dans la région de Cavalaire à partir du 15 août 1944, et dans le cadre de la 1ère Armée Française repousse l'ennemi jusqu'aux Vosges et l'Alsace. Le froid et la neige imposent de ramener les Africains sur la Côte d'Azur ; ils sont remplacés par de jeunes volontaires FFI.

Pratiquement, objet de multiples mutations, le BM1 a participé aux principales campagnes de la reconquête, d'août 1940 à novembre 1944.

C'est pourquoi on retrouve des anciens du BM1 dans la 1ère DFL, la 2e DB et dans les Parachutistes.

Général R. DELANGE.


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Dernière mise à jour le mardi 26 octobre 2004


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