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"... Voici quelques-uns des témoignages recueillis. Pierre Soubigou, président du comité du Finistère des FFL : «J'avais 18 ans, en classe de philo au lycée de Brest... Le 18 juin, j'étais à Plougasnou et, là, on recevait bien l'Angleterre sur les grandes ondes. L'Appel, je l'ai entendu deux fois... Mais les Allemands approchaient, j'ai prévenu mes parents que je partais le soir même... A bord du «Meknès» qui quittait le port de commerce, nous étions 320 Brestois ! En Angleterre, j'ai retrouvé six de mes camarades de la classe de philo... La première unité des FFL constituée comportait près de la moitié de Bretons»... Louis Gouriou, trésorier de l'association : «J'avais 19 ans et je travaillais à l'arsenal. Mes parents habitaient près de l'école navale. Le 18 juin, lorsque j'ai vu toute la flotte partir, j'ai su qu'il se passait quelque chose... Mais comme beaucoup, nous n'avions pas de radio et nous ne savions rien. «Près de la porte de l'arsenal, j'ai appris... Avec mon camarade François Arzel, de Saint-Pierre, malheureusement tué plus tard en Alsace, nous sommes montés sur le «Meknès»... Le lendemain matin, lorsque nous avons vu le soleil se lever, nous avons compris que nous allions vers l'Angleterre»... Robert Penhoat, membre des FFL : «Je n'avais pas 18 ans, j'étais aussi au lycée de Brest, qui se trouvait alors à l'emplacement de l'actuel temple protestant, rue Voltaire. Je n'ai pas entendu l'Appel, mais le 18 au soir le «Meknès» était à quai. Je suis monté et je suis parti. En arrivant en Angleterre, j'ai été habillé en soldat... «Mais je regrette que beaucoup de chasseurs alpins qui étaient partis avec nous vers l'Angleterre soient rentrés plus tôt. Avec les moins de 20 ans, nous avons constitué un nouveau bataillon... «Et de l'année scolaire 39-40, nous étions 45 élèves du lycée de Brest (garçons) à être passés en Angleterre...»
© Le Télégramme laurent le mercredi 06 janvier 2016 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |