|
PAS DE MOLLESSE DANS LE DESERT (VU D'EN BAS) une oeuvre de CANONNE ETIENNE " Puis ce fut Dakar avec de Gaulle où nous n'avons pas pu briller. A Douala, par contre, j'avais la tripe serrée quand sur le quai du port, au son de la Marseillaise, Leclerc salua de Gaulle, j'étais à côté de lui et me sentais tout fier.
Le tour d'Afrique ensuite en tournant en rond pendant près de trois mois... J'en ai profité pour apprendre encore ma médecine.
Puis la ville morte de Suakin et l'Erythrée. J'étais impressionné par le travail médical qu'on m'avait donné, car on m'avait versé à l'échelon hôpital du G.S.D.
Plus que peur des Italiens, j'ai eu des émotions rétrospectives avec les hyènes qui frôlaient nos lits de camp toute la nuit.
Et puis ce fut l'arrivée du BM 2. Premiers contacts du commandant de Roux deux fois plus petit que moi, mais quel ascendant...
Le père Michel qui m'emmène bien vite prier à Jérusalem et Bethléem. Lemoine, champion olympique de fleuret qui me donne mes premières leçons et tous nos tirailleurs dont si peu parlent français qu'il m'a fallu apprendre le Sango pour que la visite médicale ne devienne pas un dialogue de sourds... et, ma foi, si beaucoup y sont restés, ce n'est pas tous de ma faute.
Enfin ce fut les premiers sifflements des balles, les djebels, la chaleur, la soif, le froid nous tenaillaient l'un après l'autre. Après avoir été chercher les blessés dans le no man's land, certains se faisaient tuer ou risquaient la mort pour récupérer un bidon d'eau.
... Les premiers abricots dans les jardins de Damas et dans ces fameux jardins, alors que je m'occupais des blessés, le lieutenant Simon, sérieusement blessé à la face et au crâne me demande ce que je pensais de son état... je ne réponds pas... mais lui fait envoyer l'aumônier. Depuis trente ans, il me le reproche toujours. Sur les pas de Bechtel ce furent les découvertes des délices de Capoue... à Damas après l'amertume des cailloux du djebel Kalaat Hassan. Et le sursaut de Nebeck, puis l'arrivée à Alep où comme « gamin médecin » on avait multiplié mes fonctions, non seulement au BM 2, mais à l'hôpital où j'avais charge d'une compagnie syrienne.
Décidément le BM 2 avait voulu que j'apprenne tout, et la médecine et le reste.
Et puis ce furent les liaisons avec Deir es zor et Abou Kemal pour l'évacuation des blessés de la 5e, avec un vieux Potez sur lequel le rase-motte correspondait à du tape-cul véritable.
Ensuite le contact avec le désert de Libye. Chaque véhicule porte le nom d'une âme chère laissée en Syrie." Laurent Laloup le dimanche 21 décembre 2008 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |