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Louis Le Digabel

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Laffaiteur le mardi 27 février 2024 - Demander un contact

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CAP SANS RETOUR de Germaine L'HERBIER MONTAGNON

" FEZ 30 juin 1940

Sur le terrain de Fez, huit hommes voulaient s'enfuir en avion et gagner Gibraltar.
L'instigateur de l'évasion projetée est le jeune Robert Raybaudi de la Base Aérienne de Blida, venu à Fez le 10 Juin 1940. Il avait récemment obtenu son brevet de pilote militaire.
Le 12 Mai 1940, jour de l'anniversaire de ses 21 ans, il avait été pris subitement d'une grave malaise qui fit craindre pour sa vie
Remis, il dit à ses camarades : « J'ai failli mourir, et mourir dans un lit. Quelle mort bête pour un aviateur ! La mort qu'il nous faut, c'est en avion ! »

L'armistice signé, il écrivait des lettres empreintes de la plus de tristesse, mais aussi d'espoir : «...courage, on efface tout. On donne un coup de gomme et on recommence. J'irai jusqu'au bout du monde, mais je sauverai l'honneur des anciens combattants. Vous verrez, on parlera de moi, vous serez fiers de moi ! » Le 29 Juin, il envoie ses adieux à ses parents : « ...n'ayez aucune crainte, vous me connaissez suffisamment pour savoir que je ne fais rien à la légère. Oui, nous partons en Angleterre pour le salut de la France. Ne me prenez pas pour quelqu'un qui abandonne son pays ; mais, étant devenu inutile pour lui ici, j'espère pouvoir lui rendre service ailleurs. Je vous jure que je reviendrai victorieux, et bientôt. Que Sainte Thérèse nous protège ! Au revoir, mes petits Parents chéris, vous êtes et je veux que vous soyez fiers de moi, et que vous ne vous mépreniez pas sur mon acte.
« J'obéis à ma devise de scout: "Toujours prêt". « Hip, hip, hurrah ! Vive la France !
Votre robert ».

Huit hommes sur un "Potez-540". A peine ont-ils pris leur envol dans la nuit, que l'appareil s'écrase en flammes non loin du terrain de Ras El Ma.
On dit que la D.C.A. tira sur eux...
Tous sont morts.

Sergent pilote Le Digabel Louis, Bataillon Air 206.
Soldat Raybaudi Robert, élève pilote, Base Air 201.
Soldat Jeunehomme Marcel, élève pilote, Base Air 201
Soldat Renaud Emile, Bataillon Air 208
Caporal-Chef Freuzer Jean, pilote, Base Air 208
Soldat Diacono Jean-Baptiste, élève pilote, Base Air 201
Caporal-Chef Sentenac Paul, mitrailleur, Base Air 113.
Soldat Foisset Jean-Marcel, élève-pilote, Base Air 203.

A cause de leur "tentative de désertion", ils doivent être enterrés [sans] les honneurs militaires ; mais le sergent-pilote Péraux Bernard , lui aussi, a secrètement résolu de rejoindre les Alliés, passe outre avec d'autres patriotes, accompagnent les tués à leur dernière demeure, avec des drapeaux, des couronnes et des fleurs.
Plus tard, au-dessus de leur tombe fut inscrite leur citation à titre posthume, de la 5e Région Aérienne :

"Le 30 Juin ont tenté de s'échapper en avion vers Gibraltar pour rejoindre les Forces qui commençaient à se grouper autour du Général de Gaulle. Ont trouvé une mort glorieuse dans leur appareil qui s'est abattu en flammes près du terrain de Fez. Demeureront dans l'Armée de l'Air et dans le pays, des exemples et des symboles de la jeune France qui ne voulait pas subir l'absurdité et l'ignominie de l'Armistice de trahison.

Général Weiss."

L. Laloup le lundi 09 juin 2008 - Demander un contact

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Louis Le Digabel ?

"Je suis le frère d'un des élèves-pilote (Jean-Baptiste DIACONO - 18 ans 1/2) ayant trouvé la mort dans le crash d'un Potez 540, au départ de la Base de l'Armée de l'Air de FES (Maroc)le 30 juin 1940.
En plus du pilote, le sergent Louis Le Digabel, sept élèves-pilotes se trouvaient à bord. Tous les huit ont péri carbonisés alors qu'ils tentaient de rejoindre Gibraltar, répondant à l'appel du Général de Gaulle pour continuer la lutte contre les nazis.
Des déclarations confuses et non confirmées n'ont pas permis de connaître les causes exactes de ce crash. La proximité de la base aérienne par rapport au lieu de la chute de l'appareil (environ 15 km)tendrait à crédibiliser les témoignages de certains militaires de la base affirmant avoir entendu des tirs de mitrailleuses.
La thèse officielle des officiers supérieurs commandant la base (des félons n'obéissant qu'aux ordres de Vichy) est qu'il s'agirait d'un accident. On sait qu'ils avaient aussi pris la lâche mesure de dérégler les pales des hélices, ce qui a été la cause de la mort d'autres aviateurs cherchant à rejoindre les forces françaises libres. Ils ont été jusqu'à faire retirer les drapeaux tricolores placés sur les cercueils lors des obsèques; heureusement les emblèmes ont été remis après que l'épouse d'un capitaine eut, parait-il, giflé le Colonel Cdt la Base qui s'est honteusement retiré de la cérémonie.
J'ai tenté d'avoir enfin des précisions en m'adressant au Service Historique de l'Armée de l'Air à Vincennes. Voici leur réponse en date du 28 janvier 2003 :"l'exploitation des archives du SHAA n'a pas permis de trouver trace de l'enquête menée à la suite de l'accident survenu le 30 juin 1940 à Fès. En effet les divers inventaires des archives relatives aux accidents aériens montrent que cette collection s'arrête le 20 juin 1940 pour ne reprendre qu'en 1942. D'autre part, les archives de la base de Fès antérieures à 1950 ne nous sont pas parvenues".
Cela sent le mensonge. On protègerait encore ajourd'hui, après 64 ans, les actes lâches et criminels de ces officiers qui ont préféré se coucher devant l'ennemi.
Je précise que ces huit malheureux ont été honorés par la suite par une citation à l'Ordre de l'Armée de l'Air et l'attribution à tître posthume de la Médaille de la Résistance.
Peut-être serez-vous plus heureux que moi si vos recherches vous permettaient de mettre la main sur ces mystérieuses archives "disparues"...
Merci par avance de me tenir éventuellement au courant.

Raymond Diacono"

francaislibres.free.fr 

Laurent Laloup le lundi 09 juin 2008 - Demander un contact

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