| | | | | Un Français Libre parmi 62943 | | | Raoul Bensoussan | |
Naissance : 28 janvier 1913 - Oran, Algérie
Activité antérieure : liberal / cadre
Point de départ vers la France Libre : Metropole
Passage en Espagne : février 1943
Engagement dans la France Libre : Londres en avril 1943
Affectation principale : FAFL /
Grade atteint pendant la guerre et spécialité : Lieutenant
Décès à 91 ans - 31 mai 2004 - Rueil-Malmaison (92)Frère d'Elie Edgar Bensoussan
Dossier administratif de résistant : GR 16 P 48367
Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 4682 / ligne 4708 |
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"...Sans doute, les amateurs de Camus se souviennent-ils de la fameuse scène de l’Etranger où Meursault sort son revolver et descend un Arabe. Camus la situe sur une plage de la banlieue algéroise. Eh bien, Camus ne l’a pas entièrement inventée, elle s’est réellement passée avant la guerre de 1940, non pas à Alger mais à Bouisseville, station balnéaire de la côte oranaise. Camus n’en a pas été témoin, ce sont ses amis oranais qui la lui ont racontée: Edouard, dit Loulou, et Raoul Bensoussan. Ils en ont refait le récit à Olivier Todd en 1992:.
Il faut des bicyclettes ou des voitures pour se rendre sur les plages, éloignées de la ville. Associé à son beau-frère dans une affaire de grains, Pierre Galindo conduit une 10 CV bleu et noir décapotable à “moteur flottant” avec des silencieux de fixation. À l’arrière, un cygne dessiné symbolise le silence et la souplesse. Un dimanche matin, entre onze heures et midi, la «bande à Galindo», une dizaine de personnes en comptant femmes et, fiancées, se trouve sur la plage de Bouisseville. Les hommes jouent au foot avec un ballon Michelin gonflable. Puis ils se baignent. Ils rejouent au foot. Excité, Raoul Bensoussan, qui ne participe pas au jeu, revient vers le groupe, demande à son frère de le suivre. Loulou se précipite. Raoul a eu un accrochage avec deux Arabes sur la plage.. Inadmissible pour un Oranais, ce sufoco, un affront! Il faut réparer sur-le-champ, Les Oranais ont le sang chaud et les deux frères l’habitude de la castagne. On va se battre. Raoul a dit en arabe à l’indigène: qu’est-ce qui te prend, tu es cinglé? Situation anormale sur cette plage populaire un dimanche matin. Des Arabes ne se baigneraient pas avec des Européens. Arabes et Européens, même libéraux comme les membres de cette bande, appartiennent à des mondes séparés. Pourtant les hommes et certaines filles de la bande ont défilé en chantant L’Internationale à l’époque du Front populaire. Edgar n’est pas communiste mais il a assisté aux réunions des Amis de I’URSS.
Arabe ou Européen, quiconque manque à une femme (“me cherche”), on lui rentre dedans. Raoul dit à Loulou qu’il va casser la gueule à un Arabe. Le mien, c’est celui-là, à gauche, tu t’occupes de l’autre. Il sait se battre, Raoul. Il laisse le petit à son frère. Edgar se dirige lentement vers l’homme désigné par son frère, frappe au-dessus de l’oreille, met l’Arabe KO. Ils sont au bord de la mer, le blessé dans l’eau. Raoul se bagarre avec l’autre, lui envoie un coup de tête, prend le dessus, se jette sur l’Arabe au sol, commence à l’étrangler. Tout d’un coup, Pierre Galindo crie de loin: Attention, il a un couteau! Trop tard. Raoul prend deux coups, sur la commissure des lèvres à droite et au bras. Un bond en arrière – Raoul saigne. Des familles pique-niquent aux alentours. La panique fuse. L’Arabe au couteau aide son copain chancelant à se relever. Un cousin des Bensoussan, Henri Kouby, empoigne un parasol fermé, le fait tournoyer au-dessus de sa tête. Les deux Arabes s’éloignent. La bande entoure Raoul. On sort des pansements et de l’alcool. Le docteur Georges Gugenheim fait des points de suture aux lèvres et au bras de Raoul qui, vexé et furieux, veut retrouver ses deux Arabes.
L’après-midi, la bande se rassemble dans une «villa », un cabanon en dur au bord de la mer, et déjeune. Pour Raoul, échauffé et rancunier, l’affaire n’est pas terminée. Il n’a pas cassé la gueule à son Arabe. Il va le massacrer. Je le flingue comme une merde, faut que j’le flingue. À la fin du déjeuner, Raoul et Pierre Galindo s’en vont à la recherche des deux Arabes. D’habitude, ces copains n’ont pas d’arme sur eux. Mais dans le cabanon, il y a un petit 6,35, un automatique à chargeur. Quelquefois, la nuit, les femmes sont seules ici. Raoul a embarqué le 6,35. Pierre le lui reprend. Trop énervé, Raoul. S’ils retrouvent les Arabes, Raoul se battra, à un contre un. Pas question de s’y mettre à deux. Mais si ça tournait mal, si un Arabe ressortait un couteau, ou s’ils étaient plus nombreux, Pierre les menacerait du revolver. Coupant la plage, des rochers avancent vers l’eau. Il fait très chaud. Derrière un rocher: les deux Arabes. L’un joue de la raïta, une flûte sommaire. Si t’es un homme, viens là. Les Arabes se lèvent, filent. Pas de coup de revolver. Retour au cabanon et remue-ménage sur la plage.
Raoul a été blessé, des gendarmes viennent aux nouvelles, dressent un procès-verbal et, vers 4 ou 5 heures, ils arrêtent deux Arabes. Le plus costaud aurait un casier judiciaire: deux paires de menottes, une aux mains derrière le dos, l’autre aux jambes. Raoul ne porte pas plainte. Les Arabes seront poursuivis pour troubles sur la voie publique mais pas pour coups et blessures. Ce n’est qu’une bagarre, on n’est pas un voyou quand on se bat, c’est le climat, le sang espagnol et corse, on pratique la lutte, la boxe, le catch, on vit dehors. Le père des Bensoussan préside la Concorde, club de gymnastique où se côtoient juifs, Espagnols et Arabes. Vraiment, une bagarre, rien de plus. Pierre, en somme, a évité le pire.
Autre détail intéressant révélé par Olivier Todd. En 1940, au moment de la guerre éclair nazie et de la débâcle des forces armées françaises, Camus travaillait comme journaliste à Paris-Soir. La rédaction du journal a quitté précipitamment Paris et s’est retirée à Clermont et de là à Bordeaux. Albert Camus conduisait une des voitures. Dans ses bagages, il y avait le manuscrit de l’Etranger. Tout au long du trajet, les voitures des journalistes étaient continuellement harcelées par l’aviation ennemie. Si la voiture de Camus avait été touchée, Camus aurait sans doute perdu la vie et L’Etranger n’aurait jamais paru..."
siagrius.be Laurent Laloup le jeudi 21 novembre 2019 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |
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Raoul BENSOUSSAN
Né le 28 janvier 1913 - Oran,Algérie
Décédé
Lieutenant dans la RAF
Parents
Abraham BENSOUSSAN 1875-1922
Anna AMOYAL 1881-1926
Frères et sœurs
F Aimée,Hasna BEN SOUSSAN 1906-
H Georges,Jacob BEN SOUSSAN 1907-1910
H Raoul BENSOUSSAN 1908-
F Suzanne BENSOUSSAN 1909-
H Georges,David BENSOUSSAN 1911-1911
F Rolande BENSOUSSAN 1918-1925
H Elie,Edgar BENSOUSSAN 1919-2014
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Notes individuelles
Engagement France Libre à Londres avril 1943. Laurent Laloup le jeudi 21 novembre 2019 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
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"... on supposait déjà, également grâce à Olivier Todd, que l'altercation vécue entre les frères Raoul et Edgar Bensoussan, Juifs d'Oran, et un Arabe sur la plage de Bouisseville, avait pu inspirer la scène où Meursault tire sur l'homme sans nom. L'apport essentiel du livre d'Alice Kaplan est de divulguer un nom, permettant de lever l'anonymat du personnage de l'Arabe..." Laurent Laloup le jeudi 21 novembre 2019 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |
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Scarborough, 10 ITW 10 ITW, 18 juillet - 10 octobre 1943
André Buffet, premier rang, 3eme à partir de la gauche
Aspirant Raoul Bensoussan. 1er rang 5 eme à partir de la droite
Jean Louis TIPHINE, 1er rang à droite. Enregistré FAFL avec n°31516. Breveté pilote en février 1945.
Michel ETLIN, 1er rang, 2eme à partir de la droite
Sergent Edgard Bensoussan, second rang, au milieu avec casquette plate
Edmond Borne, frère de Roger, 2eme rang, 2eme à partir de la droite
René Derenne, 3eme rang, 2eme à partir de la gauche
Albert Labboz, avant-dernier rang, 8eme à partir de la gauche [La légende de la photo dit 6e]
Francis Frappier, avant-dernier rang, 7eme à partir de la gauche
Chaffenet, dernier rang, 1er à gauche
Nicolas VOGEL, dernier rang, 2 eme à partir de la gauche
Claude MARX, dernier rang, 3 eme à partir de la gauche
Victor Frappier, dernier rang, 7eme à partir de la gauche
Ycard, dernier rang, 8eme à partir de la gauche
Henri Chouteau, dernier rang, 3 eme à partir de la droite
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Bertrand H le mardi 29 mai 2012 - Demander un contact Recherche sur cette contribution Réponse : Probablement :
André Geissmann, 1er rang, 1er à gauche
Roger Bonnet alias Bihry, 2e rang, 9e à partir de la gauche
Nehémia Tauirarii, 3e rang, 1er à gauche
Lucien Pinot, 3e rang, 3e à partir de la gauche
Louis Brossette, 3e rang, 2e à partir de la droite
Gabriel Cahouet, 3e rang, 1er à droite
Marcel Louvel, 4e rang, 9e à partir de la gauche
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