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"Les sans culottes de l'air" Du Général Valin et de François Sommer "... Plus d'avion! Ses bombes ont explosé. Un grand cratère s'est creusé dans le sol. Au fond, un moteur achève de se consumer avec des flammes rougeâtres et sombres.
Le Français est plus loin, écrasé, à demi coupé en deux, le fuselage arraché.
Quelqu'un hurle un nom : c'est l'avion de Fifre, un sergent. Un corps est étendu près de l'appareil retourné. On l'emporte. C'est de Maismont, l'observateur, le Frégoli de la France Libre.
L'essence coule par petites cascades le long du plan et grésille sur un des moteurs encore brûlant. Il y a plusieurs milliers de litres dans les réservoirs et les bombes sont là, béantes, à demi arrachées de leur logement.
Les mécaniciens s'affairent autour de l'avion. Il va falloir l'emmener, le traîner au tracteur pour dégager la piste.
Un des mécanos appelle. Il a entendu quelque chose comme une voix qui gémissait. Oui, on entend des cris, des appels à l'intérieur du fuselage.
C'est Soulat. Il est roulé en boule, recroquevillé entre ses deux mitrailleuses qui, elles-mêmes, sont allées se loger dans le fuselage cassé.
Gatissou accourt, c'est le chef-mécanicien. Il porte une hache pour couper les tôles tordues.
On entaille la carcasse de l'avion. Soulat est toujours tourné en boule entre ses mitrailleuses, la tête en bas. Il appelle, il entend le claquement de la hache sur le duralumin. Les autres le réconfortent, mais il prend peur ..." Laurent le dimanche 28 juin 2009 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |