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Georges Chenet - son Livre ouvert !
 " LE 9 JANVIER - LA CÉRÉMONIE DES VOEUX DU MAIRE LE 24 AVRIL - LA CÉRÉMONIE DU SOUVENIR DES DEPORTÉS“Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?”Ces premières paroles du Chant des Partisans que relayait chaque jour la radio de la France Libre à Londres, ces paroles résonnent en Touraine alors que la chape de plomb de l'occupation ennemie s'est étendue sur la France.Mais l'armée de l'ombre s'organise. Dès 1943 deux habitants des Hermites rejoignent le réseau des résistants du Groupe Rabelais.Ce sont Marcel Cartier et Georges Chenet. Chargés de constituer un dépôt clandestin d'armes parachutées par l'aviation anglaise ; la cache choisie sera une cave de la famille Chenet.Mais au petit matin du 5 octobre 1943, cernés par des soldats de l'armée d'occupation, Marcel Cartier et Georges Chenet sont arrêtés et immédiatement transférés au camp d'internement de Compiègne sans avoir pu avertir leurs proches.Trois mois d'angoisse s'écoulent avec de rares échanges de cartes postales sévèrement censurées avant leur départ le 24 janvier 1944 pour le grand trou noir de Buchenwald. Désormais ils ne seront plus des hommes mais de simples numéros sans autre identité que les matricules 44527 et 44528.L'intense rigueur de l'hiver 1944, toutes les privations et les conditions inhumaines de l'univers concentrationnaire auront raison de la résistance de Georges Chenet qui expire le 2 avril 1944.Le martyr de Marcel Cartier durera jusqu'au 30 janvier 1945. Transféré de Buchenwald au camp de Dora-Mittelbau pour y être affecté au travail forcé dans les usines souterraines du Kommando d'Ellrich il y succombera avec près de 3500 autres français dont seulement 38 survivront.Nous honorons ce matin, en présence des membres de leurs familles, comme tous les ans, la mémoire de ces deux héros et martyrs auxquels la République Française a justement conféré les titres de “Morts pour la France” et de “Morts en Déportation” en ce jour qui leur est dédié.La République a voulu, pour Georges Chenet, lui décerner à titre posthume le grade de Sous-Lieutenant le 27 octobre 1947 et le 2 juillet 1955 lui attribuer dans l'Ordre de la Légion d'Honneur celui de Chevalier et la Croix de Guerre avec Palme.Alors que présentement de jeunes insensés, indignes de la République, passent “la nuit debout” en détruisant tout sur leur passage en réponse à une proposition de loi destinée, sans doute de façon bien maladroite, à trouver des solutions pour qu'ils puissent enfin accéder à un monde du travail envers lequel ils n'en manifestent pas moins un incroyable mépris, souvenons-nous,souvenons-nous de Marcel Cartier, de Georges Chenet, et de tous ceux qui d'une bien autre façon ont su rester debout, mais devant l'envahisseur, au sacrifice de leur vie, et à l'aune d'une bien différente échelle de valeurs.Faisons en sorte que leur sacrifice, leur exemple, inspirent le vrai peuple de France, celui qui le matin se lève pour accomplir son devoir, pour apporter sa pierre à l'édifice de notre société, contribuer au bien commun et partager les sentiments qui nous réunissent ce matin.Pour conclure sur cette dernière strophe du Chant des Partisans :“Chantez, Compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute...”Nous honorons aujourd'hui Marcel Cartier, Georges Chenet à la mémoire desquels je vous demande d'observer une longue minute de silence.Vive la France !"
" Marcel CARTIER - Georges CHENET Deux destins hors du commun, deux hommes confrontés à l'impensable, une France occupée, une autorité militaire étrangère privant de liberté tout un peuple.Mais l'impensable sera bientôt leur quotidien.Marcel Cartier renvoyé dans son foyer après la mobilisation générale en 1939, les autorités militaires françaises ne jugeant pas utile qu'il réintègre le régiment dont il était sorti Maréchal des Logis à l'issue de son service militaire, souffre de ne pas avoir pu contribuer à la défense de la Patrie même vaincue et plus encore de la voir asservie par l'armée d'occupation.Dans nos campagnes comme dans le reste de la France nombreux sont ceux qui ne se résignent pas à la défaite et ont entendu l'appel venant de Londres d'un général alors inconnu, Charles de Gaulle.Nombreux sont ceux qui désormais dans l'ombre de la clandestinité vont chercher à prendre les armes et reprendre le combat. Alors s'organise, de régions en régions, ce mouvement glorieux, la Résistance.Du plus humble citoyen aux plus hauts responsables de l'ancien ordre de l'État se constituent des réseaux rassemblant civils et militaires. Parmi eux en Indre et Loire, le réseau du Groupe Rabelais et plus largement aussi dans toute la France l'Organisation de Résistance de l'Armée, l'ORA .Marcel Cartier avec Georges Chenet, de près de vingt ans son aîné, feront très vite partie de ces résistants. Mais l'engagement de Marcel Cartier se fera aussi dans les rangs de l'armée de l'ombre dont il revêtira clandestinement l'uniforme,le Maréchal des Logis Cartier est de retour “sous les drapeaux”. En Indre-et-Loire sous le commandement du Colonel Chomel, une des plus grandes figures de l'ORA, la Résistance s'organise. Il faut s'approvisionner en armes, prévoir des caches,aux Hermites ce sera la cave de Georges Chenet.Encerclés, capturés un matin d'octobre 1943 c'est d'abord l'emprisonnement à Tours sous l'impensable garde d'intraitables geôliers français asservis à l'occupant, mais les courriers s'échangent et les colis arrivent pour soulager l'ordinaire jusqu'au départ pour Compiègne, puis Buchenwald en novembre 1943.Là, l'impensable devient le quotidien.Désormais privés de leur identité les numéros 44527, Marcel Cartier, 44528, Georges Chenet disparaissent dans l'univers concentrationnaire.Dans les tout premiers mois de rares courriers arrivent aux familles au travers de cartes correspondance obligatoirement transcrites en allemand,puis tombe le silence.Le martyr aura été de courte durée pour le Numéro 44528 qui succombe quelques mois à peine plus tard le 2 avril1944. Le Numéro 44527 subira un plus long calvaire, transféré dans l'enfer de Dora-Mittelbau, il s'éteindra le 30janvier 1945 accompagné dans ses derniers moments par le médecin français rescapé qui en témoignera, seul lien conservé avec une humanité systématiquement et volontairement combattue par le système concentrationnaire.Mais arrive, à Dora comme à Buchenwald, l'impensable, la totale destruction programmée des corps par la crémation et la dispersion des cendresavec l'objectif avéré d'oblitérer toute trace de leur humanité.A CELA NOTRE RÉPONSE EST :NON!De ces funestes chiffres réduits en cendres les Numéros 44527 et 44528 ont accompli ici, par ces Cérémonies du Souvenir,un juste et immortel retour parmi nous.En mémoire de Georges Chenet, du Sous-Lieutenant Marcel Cartier, Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur, je vous demande d'observer une minute de silence. Guy SAUVAGE de BRANTES"
Laurent Laloup le jeudi 05 décembre 2019 - Demander un contact La page d'origine de cette contribution Recherche sur cette contribution | |
