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Rue Charles-Jourde : un grand résistant
Publié le 16 janvier 2006
En mai 1985, le résistant Charles Jourde est enfin honoré. Il l'est bien sûr en tant que tel, mais si les édiles choisissent une nouvelle rue du quartier de Mesmerrien, dans la zone industrielle, pour pérenniser son nom, c'est aussi pour son activité de chef d'entreprise avant-guerre. Gérard Cissé, notre historien maison, retrace sa vie. Il se prénomme Charles, comme tous les premiers garçons de la famille. Son fils lui succédera dans cette lignée. Charles Jean Louis fait ses études au lycée de Brest et, en 1911, part au service militaire, alors d'une durée de trois ans ».
La Savonnerie brestoise
« La Première Guerre mondiale éclate, il se trouve donc maintenu. Il la terminera adjudant chef, avec plusieurs citations et décoration. Démobilisé, après une première expérience d'éleveur, il achète la Savonnerie brestoise, en 1923, en association avec son beau-frère, M. Chandora. L'entreprise est alors sise 168-170, rue de la Vierge. « Passionné de chasse, il assure aussi les fonctions de lieutenant de louveterie. La savonnerie fonctionne normalement jusqu'en 1940, puis ensuite, elle ne produit plus que du savon, mais Charles, le père, refuse de travailler pour les Allemands et commence à résister avant même leur arrivée. C'est ainsi qu'avec son fils, il enterre dans le bois familial de Tréouergat, début juin 1940, deux caisses d'armes et munitions, souvenir de l'entre-deux-guerres ».
Le réseau « Ronsard-Marathon »
« Il entre bientôt au réseau « Ronsard-Marathon » et, s'occupe sous le pseudonyme de résistant « Dauphin », de renseignements. Il héberge, en outre, des aviateurs alliés dans les vastes locaux de la savonnerie. « En juillet 1943, les dirigeants du réseau « Loup de mer », filiale ouest de « Ronsard-Marathon », sont arrêtés. Charles Jourde, père, après une condamnation à la déportation, est dirigé sur le camp de Flossenburg, en Allemagne, où il mourra en janvier 1945, peu de temps avant la libération du camp. Il obtiendra une sixième citation et sera fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume. « Lorsqu'après la guerre, les autorités municipales décident d'honorer des résistants, ils envisagent de donner le nom de Charles Jourde à la portion de la rue de la Vierge, passant par la savonnerie. Mais plusieurs noms ayant été proposés, c'est celui tout aussi méritant de Paul Masson qui est choisi et, Charles Jourde attendra 1985 pour être honoré ».
© Le Télégramme  Laurent Laloup le dimanche 19 novembre 2017 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |
