|
"Les Rochambelles suivent donc la 2e db sans aucune information précise. Comme le gros des troupes, moins elles en savent, mieux c’est. Dès les premiers jours en Normandie, elles passent, comme des bleues leur baptême du feu sous les bombardements allemands. La première d’entre elles est blessée, Polly Wordsmith, une Américaine engagée en Angleterre [Massu, 1969, p. 128]. Afin d’éviter que toutes les Rochambelles ne soient exposées aux mêmes dangers au même moment, elles sont de plus en plus dispersées au sein de la Division. C’est ainsi qu’Edith Vézy et Micheline Grimprel sont désormais avec les Spahis Marocains
Les Rochambelles sont jugées de plus en plus indispensables et ne peuvent donc plus être exclusives au bm 13.
[...]
L’après Deuxième Guerre mondiale sonne aussi l’heure du bilan. Si, dans l’ensemble, État-major et militaires du rang s’accordent pour rendre hommage aux Rochambelles, certaines d’entre elles ont payé cher leur patriotisme. Ces femmes, bien que toujours en première ligne, n’étaient jamais armées. Et nombreuses sont celles qui ont dû improviser quand elles étaient isolées ou face à face avec l’ennemi. Elles étaient exposées aux mêmes risques que les hommes. C’est ainsi qu’à Saint-James en Normandie, Polly Wordsmith a eu les deux jambes brisées sous les bombardements allemands. C’est aussi l’histoire d’Edith Vézy et Crapette Demay, toutes deux blessées en Normandie. Toujours en Normandie, Marie-Louise Charbonnel, engagée dans le Groupe Rochambeau sous le nom de Micheline Garnier [Ou Micheline Grimprel.], disparaissait sans laisser de trace, sinon celle d’un blouson ensanglanté. Depuis plus de cinquante ans, les recherches menées pour savoir et comprendre ce qu’elle est devenue n’ont rien donné. Restée seule [Sa coéquipière ayant été blessée.] au volant de son ambulance aux abords d’Argentan, les enquêtes ont conclu à une arrestation. Identifiée comme « Scarabée » (pseudonyme qu’elle portait lorsqu’elle servait au sein du réseau Alliance), elle aurait été déportée à Ravensbrück [Parthenay-Charbonnel, 1989]. L’avancée vers l’Est apporte aussi son lot de cicatrices : Marie-Anne Glaser à Paris, Lucie Deplancke, blessée deux fois en Alsace-Lorraine, ou encore Antoinette Binoche en Alsace. Et, à Berchtesgaden, Leonora Lindsley, trouve la mort le 6 mai 1945. Elle est la première Rochambelle « morte pour la France » (Fonds « Rochambelles », Mémorial du Maréchal Leclerc)." Jacques Ghémard le dimanche 14 juin 2020 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |