Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Le Pacha, par Jacques Bauche...

L’un de ses camarades, officier à l’état-major avait fait de lui ce savoureux portrait : Amyot d’Inville était grand et maigre, avec de longs membres noués aux jointures. Il avait une figure en lame de couteau, longue, mince et triangulaire, que contredisait un front très haut et très large. Il avait le teint roux, le poil blond, des yeux jaunes et de curieuses oreilles, dressées en pointe.
Il ressemblait à un renard. Il était d’ordinaire calme et froid, avec un air mi-ironique, mi-étonné, et un perpétuel sourire rentré. Quand il se mettait en colère, il devenait insolent et insultant à l’extrême. Il était tenace, prudent, minutieux, organisé... A ses proches, il donnait l’impression d’un joueur de bonneteau qui brouille ses cartes à dessein, mais sait fort bien celle qu’il sortira tout à l’heure. C’est lui qui avait choisi les hommes de moins de trente ans qui l’entouraient. Il les soutenait sans réserve, mais sans faiblesse. Ses hommes l’appelaient avec affection et respect « l’Astuce ». Pour le reste de la brigade, il était « l’Amiral ».
Mille détails concouraient à en faire un personnage singulier : sa démarche lente et rythmée, le corps en avant, qu’accentuait la blessure reçue en Syrie, sa casquette devenue violette sous le soleil du désert, son énorme chien Bob qui était, dans la brigade, aussi connu que son maître.
Sa voiture l’annonçait de loin, tant il en avait modifié l’aspect initial, reconnaissable entre mille par toutes les transformations et aménagements accumulés au cours des campagnes du désert. Avec ses planches perforées et ses rouleaux de toile contre l’ensablement, le bidon placé à l’avant pour récupérer l’eau évaporée du radiateur, les prises d’air agrandies en forme de naseau de cheval, les galeries portant les jerrycans d’huile, d’essence et d’eau, le toit qu’il avait fait ouvrir et dont il émergeait à mi-corps pour suivre la route au compas solaire, la tente qu’il dépliait sur le côté, les outils usuels et les armes soigneusement fixés sur la carrosserie… sa voiture semblait avoir été abandonnée à l’imagination des inventeurs du concours Lépine.
Et par-dessus-tout, frémissant au vent de la course et se déployant sur cinq mètres, la flamme tricolore des bâtiments de guerre...
Enseigne de vaisseau Jacques Bauche, 1er Bataillon de Fusiliers Marins

Florence Roumeguere le vendredi 29 avril 2022

Contribution au livre ouvert de Hubert Marie Edouard Amyot d'Inville

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