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Déporté ? "Je l'ai dit, entre Français, la solidarité est de règle. Les plus forts aident les plus faibles, jusqu'au moment où à leur tour, et cela arrive fatalement, les forts deviennent faibles. Un de nos camarades de déportation se trouve au sein de notre groupe depuis que nous avons quitté Compiègne. La Gestapo l'a lui aussi arrêté et torturé pour fait de résistance. Il a quarante cinq ans et malgré cet âge critique pour un homme déporté dans un camp de travail forcé, il a réussi jusqu'à maintenant à tenir le coup. Mais à Mauthausen, après les terribles séances de la montée des marches, ses forces ont commencé à décliner. Quand nous arrivons à Melk, il est exténué et nous voyons bien qu'il ne pourra plus tenir encore bien longtemps. Nous allons l'aider autant que nous le pouvons. Avant tout, il faut lui éviter le Revier et pour cela, qu'il ne se déclare pas malade et qu'il assiste chaque jour aux différents appels. Mais il est bientôt si épuisé qu'il peut à peine se lever et devient incapable de marcher. Avec mon camarade Michel Hacq, nous sommes obligés de le porter plusieurs jours de suite jusqu'à la place d'appel où nous le soutenons pour qu'il se maintienne debout. Ensuite nous l'aidons à marcher jusqu'au camion, puis jusqu'aux galeries, où nous nous efforçons de lui trouver une cachette sûre, car il n'est plus capable de travailler. Nous essayons à tout prix de reculer l'échéance fatale . "
Mauthausen.Mle.63181 Laloup laurent le jeudi 13 mars 2008 Contribution au livre ouvert de Michel Marie Augustin Hacq | |