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"Le commandant René Cadier a piloté tous les avions en service sur Air France, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'à la mise en service de Concorde. Inconnu du public, il est une légende vivante parmi les pilotes de ligne. Un grand nombre d'entre eux ont été ses copilotes. C'est un des derniers "seigneurs de l'Atlantique". Sa femme Odile a été une des premières hôtesses de la compagnie, et sa fille Caroline, hôtesse sur Concorde, est aujourd'hui chef de cabine sur long-courrier. À travers les souvenirs de René Cadier, c'est toute l'histoire contemporaine de l'aviation commerciale française qui revit, avec ses triomphes, ses difficultés, ses heures noires aussi. Au moment où le transport aérien traverse une crise, ce témoignage constitue un document exceptionnel. C'est aussi 32 ans de la vie d'Air France racontée par l'un de ses plus fidèles serviteurs : il a passé 23 000 heures de sa vie aux commandes.
Extrait du livre :
PRÊT POUR LA GUERRE...
Octobre 1938. Au 36 bataillon de l'Air à Pau "Pont Long", bandes molletières bleu marine et béret, le soldat de 2e classe René Cadier n'a pas vingt ans. Ayant devancé "l'appel sous les drapeaux", j'ai le droit de choisir mon arme. Pourquoi pas l'Armée de l'Air ? Secrétaire au bureau administratif du 1er groupe de bombardiers bimoteurs "Potez 540", je reçois une note de service à afficher : Stage de l'école de pilotage d'Istres, comprenant :
Un examen de connaissances générales à Toulouse,
Une visite médicale du Personnel Navigant à Bordeaux.
Les candidats reçus signeront un engagement de cinq ans.
Trois jours à Toulouse, trois jours à Bordeaux, deux villes pourvues de piscines de 25 mètres... Amateur de natation, je pose ma candidature. J'ai passé l'examen et la visite médicale. On verra bien pour les cinq ans !
Mai 39. Tous les soirs, ponctuel, le "Goéland d'"Air Bleu" (postale de nuit) arrive de Paris-Le Bourget, via Bordeaux. Par beau temps, il passe très bas au-dessus de nos baraques avant de se poser. Je vais le voir atterrir. Le terrain en herbe est puissamment éclairé par une rampe, comme au théâtre. L'avion surgit de l'obscurité (côté spectateurs) pour se poser dans la lumière. L'équipage sort du "Goéland", je le regarde avec admiration. Avec envie aussi. Tout cela semble tellement hors de ma portée......." 
Laurent Laloup le jeudi 26 septembre 2019 Contribution au livre ouvert de René Emile Albert Cadier | |
