|
" Isaac Ben Kemmoun n’est plus. Les obsèques de cet ancien combattant des forces de la France libre, membre du souvenir français, ont lieu ce mardi. Il avait 95 ans."
Cliquez pour agrandir
Laurent Laloup le mardi 30 avril 2019 Réponse : " Isaac Ben Kemmoun a 19 ans quand il s’engage dans les Corps francs d’Oranie, le 14 décembre 1942. Ces corps francs, pas forcément bien vus par des troupes régulières françaises ayant rejoint les armées américaines qui ont posé les pieds sur la terre d’Algérie, sont formés de républicains espagnols et de juifs « déchus de la nationalité française » après octobre 1940.
Le jeune Isaac Ben Kemmoun est de ceux-là. Sa famille est en Algérie depuis des générations. Son père a été un héros de la Première Guerre mondiale, des Dardanelles et de Champagne.
Isaac Ben Kemmoun, dans ce corps franc, participe à la libération de Tunis et de Bizerte. Le 14 mai 1943, il s’engage dans les Forces françaises libres. Pendant deux ans, il va alors participer à de nombreux combats, en Italie dans le secteur de Monte Cassino, où il est blessé par l’éclat d’un obus. Après son hospitalisation où il reconnaîtra qu’il a « savouré le luxe des hôpitaux américains », il retrouve son bataillon (le BM15), voit avec douleur que beaucoup de ses camarades ont péri.
Le BM15 participe à la libération du Mont Redon, près d’Hyères, combat à Toulon, Avignon, Lyon, en Bourgogne, et dans les Vosges. Affecté à la conduite d’une Jeep, il demande alors à combattre les armes à la main, souvent dans la neige. Blessé, en décembre 1944, Isaac Ben Kemmoun est muté au Centre d’instruction divisionnaire où, parlant bien l’arabe, il participe à l’accueil des combattants africains.
Il est démobilisé en 1945. Encouragé à rester militaire, il préfère réintégrer la vie civile. Pendant trente huit ans, il est comptable dans de grandes entreprises, en Algérie, puis en métropole, après avoir quitté en 1962 son Algérie natale, comme la grande majorité des pieds-noirs."
Contribution au livre ouvert de Isaac Ben Kemmoun | |