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"Parmi les rares fidèles qui ont pu être là, deux qui furent des réticents de 1943, avant que de devenir des inconditionnels de leur chef de guerre, de leur maître dans l'action. Le plus qualifié des deux, Paul Repiton-Préneuf, de toute son intelligence, de tout son cœur, lança leur dernier adieu. Le même vent de sable qui venait de vaincre une si forte volonté humaine s'était levé. Il criblait les visages et tentait d'arracher une à une des mains de Paul les pages griffonnées à la hâte quelques instants plus tôt. Ces phrases: «Mon général, vous nous haussiez au-dessus de nous-mêmes [...] Voilà le chemin visible que vous nous aviez ouvert. Vous nous y avez entraînés par une vertu intérieure qui nous a appris une autre leçon. Chez vous, la claire conscience de ce qui devait être fait était l'aspect d'une adhésion plus totale, d'une impulsion qui s'identifiait à votre essence profonde. A l'origine, elle avait déjà décidé de la marche, pour la marche même, parce que la marche seule est créatrice. Bousculant les logiques raisonneuses [...], elle forçait et révélait chez nous l'imprévisible avenir.»
Le garde-à-vous se dégageait du formel, prenait une intense gravité devant ces cercueils entourant celui d'un chef qui n'avait eu qu'un seul but dans sa vie publique: l'avenir de ce qu'il appelait «le Pays». "
Georges Buis
Le Nouvel Observateur Laurent Laloup le samedi 16 février 2008 Contribution au livre ouvert de Paul Hippolyte Repiton Preneuf | |