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 " VAN GEIT Gilbert
Né le 10 Octobre 1923 à Paris (IVe arr.), exécuté d’une balle dans la nuque le 19 août 1944 à Dompremy (Marne) ; dessinateur industriel ; résistant de l’Armée Secrète, à Rive de Gier (Loire).
Venue de Paris, la famille Van Geit était installée depuis quelques années seulement à Rive de Gier lorsque la guerre éclata. André, le père, était responsable du service électrique au Duralumin, usine de haute technologie qui produit des alliages pour l’aviation ; ses deux fils, Gilbert et Jacques y furent tous deux dessinateurs industriels et pratiquent l’aéromodélisme dans la toute nouvelle Maison des Jeunes. Tous trois résistants de la première heure, ils furent dès 1942 à la création de l’Armée Secrète dans la Vallée du Gier et étaient plus particulièrement chargés de la réception des parachutages.
Dans la nuit du 21 au 22 mai 1944, un sabotage détruisit le laminoir du Duralumin. Les coupables furent très activement recherchés et la police française met beaucoup de zèle à les retrouver. Le 31 mai 1944, à 4 heures du matin, la Feldgendarmerie de Saint-Étienne perquisitionne et pille le domicile familial des Van Geit. Soupçonnés d’avoir hébergé des officiers gaullistes et britanniques et d’avoir réceptionné des parachutages d’armes, les trois hommes furent également accusés du sabotage. En fait, les véritables responsables, résistants de Buckmaster-Ange lié au Special Operations Executive, furent arrêtés quelques heures plus tard et connaîtront également prison et déportation.
Incarcérés à la caserne Grouchy à Saint-Étienne, les Van Geit furent déportés vers l’Allemagne en août 1944. André Van Geit écrivitt après la guerre : « nous étions entassés, les uns sur les autres, sans air sans eau, en pleine chaleur d’août … Dans la nuit du 18 au 19, entre Reims et Chalons, il y eut de nombreuses évasions. Par représailles, les wagons où eurent lieu les évasions furent vidés… Le lendemain matin, cinq camarades, parmi les plus jeunes, furent désignés par les Allemands comme victimes. Ils durent creuser leur tombe, s’y étendre à plat ventre, côte à côte et furent lâchement assassinés d’une balle dans la nuque… ». Gilbert, son fils aîné était un des otages.
Gilbert Van Geit fait partie des 4 (sur les 5) déportés identifiés du convoi parti le 18 août 1944 de Compiègne vers Buchenwald exécutés le 19 août à Dompremy dans la Marne, nom qui figurent dans le « Dossier de Brinon » avec les mentions « renseignements communiqués par la mairie de Dompremy » et « fusillés le 19 août 1944 à Dompremy » Il s’agit de
- Daniel Lebreton, né le 21 mai 1924 à Alençon, imprimeur monotypiste
- Albert Ledoux, originaire de l’Aisne
- Raymond Maire, né le 31 juillet 1911 à Paris, domicilié à La Celle Saint-Cloud.
et
- Gilbert Van Geit, né en 1923 ; adresse de ses parents 34 Vallée de Couzon à Rive-de-Gier, ( Loire ).
Leur nom ne figure pas sur la liste I.265, sauf celui de Raymond Maire. Aucun arrêté n’a encore été pris pour autoriser la mention « mort en déportation » sur les actes les concernant.
Déportés à Bucbenwald, seul le père rentra ; Jacques, le cadet, disparut le 19 avril 1945 entre Raitzen et Reimsdorf lors de l’évacuation du camp.
Gilbert (qui ne semble pas avoir été homologué résistant) et Jacques Van Geit figurent sur le monument aux morts de Rive de Gier.
Sources
SOURCES : Témoignages manuscrits de André Van Geit et de sa fille ; transcription. — État civil de Rive de Gier. — Archives personnelles du capitaine Marcel Arnaud, responsable l’Armée secrète – secteur Gier. — Notes de Jocelyne et Jean-Pierre Husson et Frédéric Stévenot.
Michelle Destour"
Jacques Ghémard le dimanche 21 octobre 2018 Contribution au livre ouvert de Gilbert André Van Geit | |
