Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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" Bien qu'écrit de mémoire, le récit de Marthe Le Guillerme est des plus précis. Elle reprend jour par jour, à la façon d'un carnet de notes, tous les menus événements de sa vie de détenue et de déportée. C'est sans doute parce que, dès le début, elle s'attache à écouter pour retenir afin de rendre compte. Arrêtée le 18 novembre 1943 pour faits de résistance, Marthe Le Guillerme est rapidement transférée à la prison de Fresnes où, pendant plusieurs mois, elle fera de nombreuses navettes entre la rue des Saussaies où elle est interrogée et sa cellule, qu'elle partage avec quatre camarades. Après une traversée d'un hiver particulièrement rigoureux dans la prison glaciale, l'auteur rejoint le camp de Compiègne où "la vie est belle" (68). A l'aube du 31 janvier 1944, elle fait partie du " convoi spécial, c'est écrit sur le wagon" (87) composé de résistantes politiques (dont Geneviève de Gaulle). Aussi Marthe Le Guillerme, qui ne sait pas très bien où elle part, espère-t-elle un traitement spécial ou un échange d'otages. Le voyage, dans les pires conditions, signe le début d'une vie concentrationnaire où l'auteur tente par l'humour, la dérision, et l'imagination de survivre à l'humiliation et à la violence quotidienne qui s'installent pour de longs mois. Très observatrice, elle raconte par des scènes de vie quotidienne la vie en quarantaine, la nourriture, les activités, les stratégies de préservation. Le récit est riche de très nombreux noms de femmes déportées qu'elle rencontre à Ravensbrück ou plus tard au kommando de Zwodau, dessinant un portrait, une attitude, un bon mot. Les gardiennes du camp, polonaises et allemandes, font, elles aussi, l'objet de nombreuses illustrations de leurs perversités. Les relations homosexuelles, qui semblent régir une bonne partie des relations entre gardiennes, entre déportées et entre gardiennes et déportées, sont évoquées à demi-mot. Transférée au kommando de Zwodau le 16 avril 1944, elle y reste jusqu'à la libération le 8 mai 1945. Son quotidien alterne alors entre le travail forcé (terrassement, déchargement, travail à l'usine) et l'infirmerie qu'elle tente de rejoindre le plus souvent possible tant le travail pour les Allemands la répugne. Elle sera amenée dans ce contexte à travailler au "cimetière Kommando", épreuve ultime, où après avoir creusé les fosses communes, elle déchargera des corps d'enfants déportés venus mourir à Zwodau après l’évacuation du camp d’Auschwitz.

Françoise Passera"

Jacques Ghémard le mardi 01 août 2017

Contribution au livre ouvert de Marcelle Madeleine Poinsignon alias Marc le Guillerme

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