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Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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Monsabert, le Romain.

Armée d’Afrique ! À ces seuls mots se lèvent des sables les silhouettes des Sénégalais, Zouaves, Spahis, Tabors, Goumiers, Méharistes et autres Légionnaires, chèches, képis blancs, turbans, burnous, dromadaires… Le rêve passe.

En ces années 1943-1944, il passe surtout par l’Afrique du Nord et par l’Italie, et pour se réaliser en participant magistralement à la libération de la France.

Le décor ? Il est bien planté : désert, ruines romaines, villes européennes, Méditerranée. Et le soleil qui submerge tout. En religion qu’il est de nations dominées, l’Islam intéresse encore peu en lui-même. Sauf par exception, et dans ce cas souvent avec passion, n’est-ce pas, cher Père de Foucault ? À ce décor, les officiers de l’Armée d’Afrique ne sont pas restés insensibles et nous savons combien certains, tels Jean-Luc Carbuccia, Ernest Psichari, Henry Laperrine (pour ne citer que les plus connus), ont pu s’en enivrer – du désert, surtout -, et jusqu’au mysticisme.

Mysticisme qui est aussi archéologique, et serviteur de la politique coloniale. Il importe en effet au plus haut point de restituer à l’Afrique du Nord colonisée sa romanité, dans le but de la relier intimement à la romanité de la France colonisatrice. De fait, la richesse archéologique de l’Afrique du Nord est considérable. Au général Joseph de Goislard de Monsabert (1) vient tout naturellement l’idée d’en imprégner ses troupes afin de leur donner une énergie et une « classe » tout droit héritées du légionnaire romain.

Pour Monsabert, l’Afrique du Nord est terre intensément latine . Lisait-il Louis Bertrand (2) ? Je ne sais, mais comment n’aurait-il pas été d’accord avec l’auteur de Le sang des races, Saint Augustin, Les villes d’or : Algérie et Tunisie romaines et tant d’autres oeuvres où se déploient latinité et christianisme nord-africains ? De ces racines, le général vit moralement et militairement.

Romain, Monsabert l’est avant tout par sa culture latine, vivante et vigoureuse, et qu’il se chargera, le moment venu, d’intégrer à sa mission. Son nom reste essentiellement lié à la Campagne d’Italie à laquelle la 3e DIA prit une part essentielle, en son « Anabase » dans les Abruzzes, et surtout par le rôle décisif qu’elle eut dans les âpres combats de Monte Cassino. Toutefois, les observations et analyses historiques nous montrent bien que l’Armée d’Afrique des années 1943-1944 était, au départ, une armée humiliée. À cet égard, des « vichystes » aux « gaullistes » en passant par toutes les mouvances intermédiaires, les témoignages sont unanimes : les Britanniques avec Churchill, et plus encore les Américains avec Roosevelt, commencèrent par être réticents, sinon hostiles, à l’entrée en scène des troupes françaises d’AFN et, longtemps, traînèrent les pieds pour leur donner une place dans les divers théâtres d’opérations, en cours ou en projets. Vue de Londres, et à plus forte raison de Washington, la France était devenue une entité pour le moins incertaine. À qui, au juste, les Alliés devaient-ils et pouvaient-ils clairement se fier ? À un vieux maréchal Pétain, certes profondément ancré dans la nation et même dans l’Histoire, mais dominé et contrôlé par les Allemands ? À un radiophonique général de brigade, Charles de Gaulle, se proclamant « la France », et perçu – en tout cas par Roosevelt – comme un dangereux apprenti-dictateur, sinon un énergumène ? À un amiral Darlan, passant subitement du versant vichyste au versant allié ? Quant aux généraux Weygand et Juin, l’un cheville ouvrière de l’armistice, exigeant des soldats de l’Armée d’Afrique qu’ils prêtent serment au Maréchal, l’autre ayant parlementé avec Gœring quant à l’utilisation de Bizerte par les Allemands, puis s’étant opposé aux Alliés lors du débarquement en AFN, ils ne se présentent pas comme dignes de la confiance anglo-saxonne. Seul le général Giraud, prestigieux soldat allergique à la politique, ne leur inspire pas d’inquiétude.

On peut dès lors comprendre que, jusqu’à ce qu’elles aient fait leurs preuves dans les Abruzzes et surtout à Monte Cassino, en des faits d’armes qui retourneront complètement l’opinion (à commencer par celle des Allemands de la Ligne Gustav), les chefs et les troupes du Corps Expéditionnaire Français (CEF), néanmoins substantiellement équipés par les Alliés, ne soient pas au premier rang de leurs préoccupations stratégiques. La plus probante référence étant à cet égard Winston Churchill en personne, qui, dans ses Mémoires, évoque à peine le CEF et ne nomme même pas Monsabert.

Celui-ci, réagissant contre cette forme de disgrâce, a aussitôt puisé en ses propres ressources morales, étayées par sa vaste culture humaniste. C’est un créneau inattendu que, face à des généraux alliés fort peu gréco-latins (et pour cause !), il impose avec un louable souci de continuité historique, donnant de ce fait à sa 3e DIA une densité et un panache tout droit venus des anciennes légions romaines. Lui qui pense – à si juste titre ! – que « la plus grande bataille, c’est celle du moral (3) » va reconstruire et même théâtraliser ce moral pour en faire l’armature de la victoire. En Monsabert habite un talentueux metteur en scène qui décore la 3e DIA – soin assez exceptionnel à l’égard d’une troupe – d’histoire, de culture et de rêve.

C’est d’abord Constantine, la romaine Cirta, qui lui donne l’idée d’un insigne original, où s’entremêlent fort adroitement les symboles de Rome, de l’Islam et de la France.

La statuette de bronze d’une Victoire ailée avait été découverte en 1855 par des militaires dans une cour de la Casbah de Constantine. Sculptée et grandie en statue, elle surmonte un arc de triomphe : le monument aux morts de la ville. La statuette, elle, demeure conservée au musée municipal. Brochant trois croissants –bleu, blanc et rouge – elle devient l’insigne de la 3e DIA. Officiers et soldats se trouvent ainsi dûment « romanisés » et, de ce fait, moralement obligés de s’incorporer la force et la gloire des légions. « Nous sommes, vis-à-vis des Alliés, ce que nos indigènes sont vis-à-vis de nous. Ah, quand la France reprendra-t-elle sa place (4) ? » Cette remarque, écrite le 31 décembre 1943, dit bien son état d’esprit du moment. C’est aussi, certainement, en pensant à des Alliés riches en argent, armes et puissance, mais pauvres en passé et culture historiques, que Monsabert tient à rappeler ce que sont les « Africains » et de quelle Africa ils viennent. En ce sens les paroles « C’est nous les Africains/ Qui revenons du loin ! (5) » peuvent être tout aussi bien interprétées dans l’aura de ce passé de lumière et d’aventure : « Nous ne sommes pas nés d’hier », en quelque sorte.

Dans l’imaginaire de Monsabert, la 3e DIA a même une grand-mère, qui n’est autre que la IIIe Legio Augusta. Le général Juin, qui commande le CEF, partage d’ailleurs avec son subordonné le mirage romain : « C'était, écrira-t-il dans ses Mémoires, la division chère à mon cœur, celle de Constantine, composée de gens de chez moi, et de Tunisiens, leurs voisins. Or, elle venait de révéler en quatre jours de bataille que, sous l'insigne tricolore des trois croissants qu'elle arborait fièrement, elle était la digne héritière de la IIIe Augusta, la glorieuse légion de Numidie au temps de l'occupation romaine (6). »

Il ne fait en tout cas pas de doute que, vue par Monsabert, la Campagne d’Italie s’assimile à la reconquête d’une Rome rêvée, et très opportunément vivifiée par les résurgences romaines d’Africa. On mesure alors de quel acier sa mission était trempée. Ses officiers ne pouvaient qu’en être animés, eux aussi, et en transmettre la virtus à leurs hommes.

Dès lors, un équilibre se rétablit avec les alliés anglo-saxons, grâce à cet antique et radical armement moral, qui vient compenser l’humiliation de leur devoir, à ces alliés, quasiment tout le reste.

Il faut dire qu’en conquérant (ou reconquérant) littéraire et culturel qu’il était, Monsabert avait su se faire fort bien entourer. Et d’abord par un universitaire, Jacques Heurgon, chargé de relater en historiographe la geste de la 3e DIA. Selon ses propres paroles, Jacques Heurgon, de son état professeur à l’université d’Alger, « rongeait son frein dans un vague "Bureau d’Études Africaines" en préparant des émissions clandestines pour miner le moral italien (7). »

Heurgon , lui aussi archéologue et historien, était néanmoins « libéré » de l’université. « J’ai toujours pensé, écrit-il, que l’intelligence n’a jamais été mieux servie que par ceux qui, professionnellement, ne sont pas des "intellectuels", mais des hommes d’action qui ont une large expérience humaine, et des loisirs (8). » Attitude typiquement romaine !

S’étant engagé dans la 3e DIA, il y effectue quelques missions puis, comprend-il très vite, « en tant que professeur, mon rôle était de m’occuper du "moral" de la division , de rédiger des articles pour le journal du C.E.F. "Patrie", et de prendre des notes en vue de l’histoire de la vie, des peines et des gloires de la 3e D.I.A. en Italie (9). » Ces notes, jointes à celles du capitaine Moreau, donneront naissance à un splendide ouvrage, richement documenté : La Victoire sous le signe des Trois Croissants (10). Magnifiquement illustrée par le peintre aux armées Roger Jouanneau-Irriera (11), l’œuvre est à mettre au rang des grandes chroniques guerrières. Noblement, elle témoigne aussi du besoin qu’avait Monsabert de consacrer, au plan littéraire comme au plan esthétique, la part prise par les Français, à travers la 3e DIA, à la Campagne d’Italie, et de montrer qu’ils n’en avaient pas été, par rapport aux Alliés, les « parents pauvres ». Infiniment loin de là.

Jacques Heurgon est probablement celui qui a le mieux connu l’humaniste qui vivait en Monsabert. À Rome, déclarée « ville ouverte » et de ce fait épargnée par les combats, et autour, il fait visiter au général le Forum, le Palatin (en compagnie de l’archéologue Alfonso Bartoli (12) ) Ostia antica, Tivoli, Pœstum et tant d’autres lieux où parlent les pierres, les peuples et les dieux. Ce qui conduit Jacques Heurgon à observer, à propos du chef, que « dans les rares périodes où la division fut au repos, nos promenades ont peut-être contribué à le détendre. D’ailleurs il était de tout temps passionné d’histoire, et il ne fut pas sans conséquence pour la division et pour l’Italie, de Pompéi à Sienne, que le général de Monsabert eût le sens de l’art et du passé (13). »

Lors de la Campagne d’Italie, Monsabert eut certes – et comment ! - le sens du présent. Mais aussi celui du passage à l’Histoire. Amplement filmées et photographiées, les opérations menées par la 3e DIA sont également suivies de près par l’archéologue, égyptologue et grand reporter Pierre Ichac (14), devenu en la circonstance correspondant de guerre. Il en tirera un livre : Nous marchions vers la France.

Laissons le parler de la parade que Monsabert organisa, le 22 avril 1944, pour sa division, dans l’amphithéâtre de Pompéi : « C’est lui qui a eu l’idée de choisir Pompéi pour la prise d’armes de sa division. Le cadre convient parfaitement à ces deux grands traits si français de son caractère : le goût du panache et celui de l’histoire classique. Il y retrouve avec ivresse le souvenir de la grandeur romaine (13). »

La vedette de la journée est incontestablement la Victoire de Constantine en personne. En la personne, plutôt, d’une jeune femme des Formations Féminines, qui, costumée à la façon de la statuette, libère « la France » (une autre jeune femme des mêmes Formations) du voile de deuil recouvrant sa tunique tricolore.

Parmi les généraux alliés invités par Juin, le chef de la 36e division américaine, Fred Walker, commente : « Ils sont affûtés, bien tenus, fiers. Ils sont passés en revue à travers l'amphithéâtre aux sons d'une musique martiale. La cadence est de 120 pas par minute. Ils marchent par sections, formant chacune un rectangle de six colonnes sur neuf rangs, d'un seul pas, donnant l'impression qu'ils vont quelque part, par contraste avec les soldats américains qui semblent souvent marcher sur des œufs (14). »

« Grâce à la présence d'une dizaine de caméras, la fête aura un beau retentissement dans les pays alliés, mais un des gouvernements, regrette Pierre Ichac, devait pourtant interdire la publication des reportages -dont le mien – que les journalistes lui avaient consacrés.

Paradoxalement, ce fut le gouvernement français d'Alger.

En Italie, nous n'avons jamais bien su pourquoi (15) ».

Ne peut-on aujourd’hui avoir, sinon une réponse, du moins une idée sur les causes de ce silence délibéré ? Il n’est pas impensable que le général de Gaulle (grand absent de la fête…), et bien d’autres, n’aient rapproché cette parade de celles – assez ressemblantes, convenons-en - organisées par l’Italie fasciste. En cette époque, la romanité pouvait être aussi un terrain glissant.

Sans compter le « gaullisme » pour le moins frisquet de Monsabert (16). et de l’ensemble de sa DIA. Ce que le Général ne pouvait ignorer !

On le voit, à la fois d’envergure autant que méticuleux fut le souci de l’équipement moral et culturel de la 3e DIA. Monsabert gérait, en habile stratège, le présent de la lutte. Mais il en concevait aussi la postérité et, scrupuleusement, la confectionnait en scénariste accompli, aidé par la magie de l’antériorité romaine. D’où l’étonnante densité que revêtent les faits d’armes, immédiatement historiques, de la 3e DIA.
* * *

Romain, Monsabert le fut aussi par la religion. En ce sens, la complète dénomination « catholique romain » (par opposition à « catholique orthodoxe », c’est–à-dire issu de la tradition byzantine), s’applique intimement à la foi qui l’imprégnait, donc à l’essence même de sa vie et de son action. Ce qui pourra faire l’objet d’une autre réflexion.


Notes.

1 Joseph de Goislard de Monsabert est né le 30 septembre 1887 à Libourne (Gironde). Admis à Saint-Cyr en 1907, il fait ses classes au 50e Régiment d'infanterie de Périgueux, puis rejoint en 1908 l'Ecole spéciale militaire. Appartenant à la promotion Maroc, il demande aussitôt à servir dans l’Armée d’Afrique. Il y accomplit toute sa carrière, y compris durant la Grande Guerre où il s’illustre au sein de régiments de Zouaves. Il prend part à la guerre du Rif. Par la suite, il continue à servir en AFN. Durant la 2e guerre mondiale, il combat victorieusement contre les Allemands en Tunisie avant de faire connaître la gloire à la 3e DIA, au cours de la Campagne d’Italie, le Débarquement en Provence, la libération de Marseille et la montée vers l’Allemagne. Il meurt à Dax le 13 juin 1981.

La 3e DIA fut créée le 1er mai 1943, par transformation de la 3e Division de marche de Constantine, commandée jusque là par le général Welvert. Qui devait sauter sur une mine, lors de la campagne de Tunisie, le 10 avril 1943.

2 Louis Bertrand, de l’Académie Française (1866-1941), fut d’abord professeur mais préféra se consacrer à l’écriture. Son séjour en Algérie, de 1891 à 1900, a nourri l'inspiration de son œuvre abondante, où la romanité tient une place essentielle.

3 MONSABERT, Joseph (Général de). - Notes de guerre. - Présenté par Jacques de
Monsabert. – Hélette : Curutchet, 2000 (P.47).

4 Ibid (P. 194).

5 In : Le Chant des Africains.

6 Juin, Alphonse. – Mémoires. - Fayard, 1959 ( P. 264).

7 HEURGON, Jacques (Capitaine). – Promenades avec le général de Monsabert en Italie in : Hommages au général de Goislard de Monsabert. _ Paris ; Limoges : Charles-Lavauzelle, 1978 (P. 115).

8 Ibid. (P. 116).

9 Ibid. (P. 115)

10 HEURGON, Jacques (Capitaine) et MOREAU, Guillaume (Capitaine). – La Victoire sous le signe des Trois Croissants. – Préf. des généraux Juin et de Lattre de Tassigny ; ill de Roger Jouanneau-Irriera. – Alger : P. Vrillon, 1946-1948. 2 vols.

11 Roger Jouanneau-Irriera (1884-1957) a peint et dessiné dès la Grande Guerre, avant de se faire connaître comme peintre orientaliste. En 1943-44, devenu officiellement peintre de l’armée, il participe aux campagnes de la 3e DIA. Il en ramènera, en quantité et qualité, peintures et dessins.

12 Alfonso Bartoli (1874-1956) fut archéologue et sénateur. Il dirigea les fouilles du Forum romain.

13 ICHAC, Pierre. – Nous marchions vers la France. – Paris : Amiot-Dumont, 1954 (P.166).

14 Cité par NOTIN, Jean-Christophe . – La campagne d’Italie : 1943-1945 : les victoires oubliées de la France. - Paris : Perrin, 2007 (P. 341).

15 ICHAC, Pierre. – Op. cit. (P. 168).

16 N’écrit-il pas dans ses Notes de guerre : […] De Gaulle, c’est un Parti, quoiqu’il puisse en penser – lui ! » (P. 92) et : « Il faut faire bloc contre l’ennemi, il faut refaire la France, c’est ce que je m’acharne à dire à tous mes hommes et à tous mes cadres ! Vous voulez faire de la politique ? De Gaulle, c’est de la politique. » (Ibid. P. 93).


Robert Maumet est né à Marseille en 1941. Docteur ès lettres. Conservateur des bibliothèques publiques. Auteur notamment de Au midi des livres ou l’histoire d’une liberté : Paul Ruat, 1862-1938 : Tacussel, 2004. (Prix de l’Académie de Marseille). A collaboré à Histoire de la Librairie française  : Cercle de la Librairie, 2008, ainsi qu’aux revues Sud, Marseille, Études Drômoises, Papilles.

Maumet Robert le lundi 06 août 2012

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