Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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"C'est à partir de juin 1943 que la vraie résistance vit le jour en forêt d'Othe. Avec l'arrivée d'Edouard Baudiot, né en 1893 et cultivateur à Torvilliers. Il avait été blessé à la guerre de 1914-18. Il avait été profondément antigermanique et choqué par la défaite de 1940. Il fait de sa ferme un lieu où il dissimule des armes abandonnées en 1940. En 1940, il avait intégré la Résistance et organisé le réseau Hector crée à Paris avec le Colonel Heurteaux en liaison avec les FFL à Londres. Le réseau Hectot fut détruit et le Colonel Heurteaux avait été arrêté et c'est Baudiot qui le remplace. Celui-ci intègre alors les CDLL et c'est alors que fut crée les BOA (Bureau des Opérations aériennes) à Londres qui dépend des BCRA du Colonel Rémy et Brossolette. Les responsables des BOA de l'Aube sont arrêtés et c'est Baudiot qui en prend la direction dans l'Aube. Il est très surveillé et adopte le prénom de MARIUS et il se réfugie en forêt d'Othe d'où il est natif. Il reçoit des ordres de Paris pour rechercher de nouveaux terrains de parachutages car les terrains autour de Troyes ont été "grillé" avec l'arrestation des responsables. Il effectue un parachutage le 23 juin 1943 à Villery. Celui-ci se passe très mal car les containers sont dispersés sur 1500 Mètres. Ils sont planqués sous des tas de foin mais découvert et dénoncé à la gendarmerie de Bouilly dont le Chef prévient le capitaine Barthélemy de la gendarmerie de Troyes qui donne l'ordre de laisser enlever le matériel que Baudiot avait réussi à ramener dans sa ferme avec un camion de l'entreprise Forclum de Troyes dont Joly le chauffeur est un ami de Marius. Baudiot installe définitivement le QG en Forêt d'Othe où il avait plusieurs planques à Nogent en Othe, aux Cornées, aux Vaucourt et à la Lisière des bois chez mes parents, où il juge que c'est là qu'il peut le mieux réussir. Il faut reconnaître qu'à cette époque, il fallait un contexte familial et de voisinage en harmonie avec les évènements de cette époque. C'est ainsi qu'une partie des parachutages planquée à la ferme Baudiot à Torvilliers fut transporté par Mossot, maréchal ferrant à Maraye en Othe, au clocher de Nogent en Othe et qu'il y restera plusieurs mois. Toutes ces armes furent planquées au clocher de Nogent en Othe par Baudiot, Lazare Gilbert, mon Père et Mossot. Pour que le clocher ne soit plus accessible les marches qui formaient l'escalier furent démontées et planquées dans un caveau.
En juin 1943, on vit dans notre ferme des personnes qui nous étaient inconnues et étaient très peu loquaces et se rassemblaient dans les pièces du fond de la cour. On n'était pas dans le secret des discussions et on savait pas ce qui se passait. Quoique… !
Vers Juillet 1943, on découvrit dans la cave des paquets de tabacs, cigarettes et des tickets d'alimentation qui avait été saisi dans les mairies. C'est alors que mon père avertit toute la famille qu'il ne fallait rien dire et surtout si on était arrêté par la gendarmerie où les Allemands, il ne fallait jamais donner de noms et ne pas croire en cas d'interrogatoires, si on nous disait- mais ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère, nous ont dit ceci ou cela, alors tu peux nous le dire… -
On fit connaissance des personnes qui nous étaient inconnues. On surveillait la nuit les agents de la 5ème colonne qui faisaient des réunions avec des ofFiciers allemands. On inversait les plaques des poteaux indicateurs, ou on faisait les agents de liaison. Il y avait aussi le sabotage des batteuses, des presses à paille et la destruction des sacs pour transporter le grain. Il y avait aussi l'interception des véhicules transportant des marchandises comme de l'essence. On sabotait aussi les moyens de communications ferroviaires, routiers, téléphoniques. On détruisait les lignes électriques et tout ce qui était indispensable à l'effort de guerre allemand. Puis ce fut l'abattage clandestin, les stocks de denrées récupérées avec les tickets d'alimentation qui étaient planqués à la ferme avant d'être livré dan les maquis. Le premier maquis qui fut formé en avril 44 au pommiers d'argent avec 30 à 40 hommes. Les premiers maquisards venaient du Barséquanais (Chuchu, Fendlais, Joseph), puis de la région d'Aix en Othe, Chennegy, Vauchassis, Estissac (Larcher, Madurel, Berthaux, Carpentier) qui étaient en général réfractaire au STO ou des personnes qui avaient des ennuis avec les Allemands. (Les STO étaient non seulement des personnes désignées pour aller travailler en Allemagne, mais aussi requise pour l'entreprise TODT, c'est à dire la construction de fortification du mur de l'Atlantique afin de protéger nos côtes d'un débarquement allié. Tous ces hommes étaient hébergés dans un premier temps dans les fermes amies ou en forêt (comme bûcheron) mais ils étaient toujours en contact ave la Résistance. Avec cette arrivée massive des STO, il y avait aussi 16 aviateurs alliés abattus un peu partout dans l'Yonne, dans la Marne, dans l'Aisne et aux alentours de Troyes. Ils rejoignaient les BOA par des filières diverses voir par le bouche à oreille. Ainsi Lebrun d'Estissac, qui assurait le service de la Poste, a amené, en courant des risques, les aviateurs dont le lieutenant Manoriot qui fut tué le 20 juin 44 au maquis de St Mards, mais aussi le docteur Mazure qui découvrit en forêt communal de St Mards en mai 44 Robert Haynes, un aviateur abattu près de Sens et qui regagnait la Suisse comme prévu. La population a joué un rôle important dans la Résistance et il aurait été difficile à la Résistance de survivre sans elle.

laugier le jeudi 19 juillet 2007

Contribution au livre ouvert de Edouard Jules Baudiot

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