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Les corvettes de la France Libre, de Pierre de Morsier Le convoi n'a subi aucune attaque. La traversée se termine pour nous à Saint-Pierre le 14 mai. Nous quittons ce port le 16 pour Saint-Jean. J'ai à bord le P. de Bélinay, missionnaire jésuite du Tchad qui, après les premières années de la France Libre, s'était rendu aux Etats-Unis, puis à Saint-Pierre où il devenait aumônier des F.N.F.L. Mais l'évêque, resté fidèle partisan de Vichy, lui avait refusé les pouvoirs et le P. de Bélinay ne pouvait dire la messe et exercer son ministère qu'à bord des différents bateaux. Or, comme la Marine à Saint-Pierre n'avait que quelques très petites unités, le rôle laissé à l'aumônier des F.N.F.L. était extrêmement réduit.
Le P. de Bélinay se rend en Grande-Bretagne. Je me suis un peu lié d'amitié avec lui et je suis heureux de l'avoir à bord de Saint-Pierre à Saint-Jean, d'où il poursuivra son voyage avec l' Aconit.
L'aumônier est un pendulisant expérimenté et pendant le trajet, par brume parfois épaisse, balayant lentement l'espace de son bras étendu, il annonce à l'avance les embarcations de pêche qui se trouvent sur notre parcours.
Au fait, ne pourrait-on pas détecter un sous-marin au pendule? Il serait sans doute possible de le retrouver par ce moyen après avoir perdu le contact, mais il faudrait d'abord qu'un pendulisant de grande expérience soit présent, disponible, et que toute atmosphère de scepticisme soit bannie. D'ailleurs serait-ce là le rôle d'un homme d'Eglise? Laurent le samedi 27 février 2010 Contribution au livre ouvert de Marie Henri Frédéric de Bonafos de Belinay | |