Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
Accueil
 
Presentation
Liste des Français Libres
Ajout d'un Français libre
Liste du SHD
Liste Chaline
Liste Ecochard
 
Contact
 
 

Une contribution parmi 61526
 


Le parcours de celle qui deviendra l'épouse de Raymond Macé

A l’autre bout du monde, dans la colonie française de l’île de la Réunion, de nombreux jeunes ont aussi fait le choix de l’engagement au service de la « Mère Patrie », selon l’expression alors consacrée. Difficile également de parler ici de chacun d’entre eux, de leur courage et de leur sacrifice. Arrêtons-nous sur le cas d’Irène Macé, née Técher, car son exemple permet de ne pas oublier que de nombreuses jeunes filles ont participé à cette épopée. Ce choix est doublement osé : très nombreux sont alors les hommes à ne pas avoir fait de service militaire. Seuls les engagements volontaires conduisent en effet à servir sous les drapeaux et beaucoup, comme le père ou les cousins d’Irène, considèrent que cela n’a aucune utilité. Et puis surtout, Irène est alors une toute jeune fille, qui fête ses 18 ans le 17 juin 1940... Les mentalités n’étaient donc pas forcément prêtes à accepter son choix, d’autant que, contrairement aux jeunes de la métropole, ces adolescents ne pouvaient, du fait de l’isolement, quitter l’île dans la clandestinité sans l’accord de leurs parents. Et même avec cet accord, comment faire, alors que l’île se retrouve sous blocus britannique et donc quasiment sans navire ?

C’est l’arrivée d’un contre-torpilleur de la France Libre, Le Léopard, qui, le 28 novembre 1942, «vient cueillir la marguerite », selon le code utilisé par de Gaulle et diffusé à Radio Londres, et qui permet donc aux jeunes de sauter le pas - ou plus exactement l’océan.

Une mission particulière est d’ailleurs conduite par madame le lieutenant Schildin à l’égard des jeunes filles. Irène Macé se porte volontaire, mais son père tient à être informé avant de laisser sa fille partir: il assiste au discours du lieutenant FFL et interroge directement le nouveau gouverneur Capagorry envoyé par la France Libre.

Un premier contingent de 51 jeunes filles est embarqué le 23 novembre 1943 sur le Gallieni pour rejoindre Madagascar. De Tamatave, Irène Macé rejoint ensuite Tananarive où une formation militaire et administrative lui est donnée. Elle découvre alors une vie quotidienne tout à fait différente de ce qu’elle connaissait à la Réunion. En particulier, elle ne manque de rien dans le domaine de l’alimentation, ce qui lui permet d’ailleurs de ravitailler ses parents dans la petite île voisine. Affectée comme standardiste téléphoniste au Centre d’Organisation des Transmissions de Madagascar (COTM), et après un bref passage en tant que sténodactylo au tribunal militaire de Tananarive, elle est détachée auprès du chef de corps au sein du Centre de Transmissions Coloniales de Madagascar (CTCM). Au-delà du travail de bureau quotidien, Irène Macé se souvient des défilés hebdomadaires, le samedi matin, en compagnie des militaires d’armes différentes, comme d’un moment très convivial. Son seul regret: n’avoir pu participer aux opérations extérieures comme beaucoup de ces « femmes courage» qu’ont été les volontaires féminines. Néanmoins, le service rendu par ces Françaises Libres - à tous les postes - fut essentiel à l’action d’ensemble. Et même sans avoir été sur un théâtre d’opérations militaire, la jeune Irène Técher a vu toute sa vie bouleversée avec cette affectation, puisque c’est à Madagascar qu’elle rencontra son mari, Raymond Macé engagé en 1930 à Madagascar. Ce dernier s’était rengage volontaire le 18 juin 1940 avec le grade de sergent au sein de la 1re division des Forces Françaises Libres avec laquelle il participa à l’épopée, devenue légendaire, qui conduisit ces hommes du désert africain à l’Alsace, en passant par le débarquement de Provence. Raymond Macé termina d’ailleurs la guerre avec le grade d’adjudant chef.

Questionnaire complété par Irène Macé le 20 novembre 2003 et publié par Pierre Poullard, à Eric Alary, Bénédicte Vergez-Chaignon, Gilles Gauvin, auteurs du livre "Les Français au quotidien : 1939-1949", éditions Perrin (collection Tempus), 2009, pp 396-397

Francis Deleu le mercredi 05 août 2009

Contribution au livre ouvert de Raymond Alex Macé

Précédente / Suivante


Trouver d'autres contributions
 

Texte à rechercher

 

Vous pouvez à tout moment obtenir la rectification des données, vous concernant, inscrites dans cette base qui est déclarée sous le n° 1137942 auprès de la Commission Nationale Informatique et Liberté





contrib.php PHPisé et MySQLisé par Jacques Ghémard le 2 6 2024  Hébergé par Nuxit  Temps entre début et fin du script : 0.04 s  6 requêtes