Contributions - Les Français Libres

Les Français Libres, de juin 1940 à juillet 1943

 
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"Claude Le Henaff :
Passage en Grande-Bretagne, 19 juin 1940

L'ennemi atteint Rennes. Rien ne paraît pouvoir maintenant l'arrêter.

A Saint-Brieuc, pour mes deux cousins, Georges et Jean-Charles Royer, dix-neuf et dix-sept ans, et moi-même, dix-huit ans, la décision s'impose : partir s'engager en Grande-Bretagne. Le 18 juin, nous gagnons Paimpol, pensant pouvoir trouver un bateau de pêche. Déception ! Tous sont en mer, sauf ceux hors d'état de naviguer. Le soir, nous entendons l'appel du général de Gaulle. Notre volonté de gagner l'Angleterre s'en trouve encore renforcée. A 5 heures, le lendemain, surprise ! Une superbe goélette, la Manou, est à quai.

A bord, un seul marin, endormi, ayant fui le long de la côte l'avance allemande depuis Le Havre. Il hésite à partir en Angleterre, mais nous prendra s'il s'y décide. Rien à faire en tout cas avant l'ouverture des écluses, à la marée de fin d'après-midi. Nos recherches dans les petits ports environnants ne sont pas plus fructueuses.

Au retour à Paimpol, le quai devant la Manou est plein d'animation. Elle part pour Plymouth mais avec les seuls élèves de l'école d'Hydrographie. Refus de nous
embarquer ! Le marin vu le matin fait heureusement lever l'interdit. A peine le temps d'embrasser nos mères venues aux nouvelles que des cris jaillissent : « Vite... Partez ! Les Allemands viennent de passer en ville filant vers Brest ! » L'écluse vient de s'ouvrir. Moteurs en route, amarres larguées ! Le temps presse, La Manou, marche arrière en panne, est gênée dans sa manoeuvre. La proue heurte violemnient le quai, cassant un peu de bois.

Entre le bord et la foule s'échangent les « au revoir», «bonne chance», « courage ». A la sortie de l'écluse, les passagers, une cinquantaine, entassés sur le pont étroit, masquent les balises. L'échouage est évité d'un cheveu.

A 18 h 30, nous atteignons le large
sans autre incident. Aucune réaction des
forces allemandes, qui avaient de fait atteint la ville au moment de notre départ, apprendrons-nous plus tard. Encore en vue des côtes, un avion suspect nous survole. Tout le monde s'engouffre sous lepont. Les choses en restent là.
Pas de navires en vue. La nuit tombe bientôt. Les moteurs ronronnent. Le ciel est clair. Une bonne brise d'Est creuse larner. Tous feux éteints, la Manou y taille sa route, roulant bord sur bord sous samâture dépourvue de voiles.

Le jour se lève. Vers 8 heures et demie, la rade de Plymouth se dessine, masquée sous un léger voile de brume. Une vedette de port vient bientôt nous reconnaître. Elle nous dirige sur un point de mouillage à proximité d'autres bateaux français échappés de France comme nous. L'ancre est jetée. Le commandant Le Deut qui, au dernier moment à Paimpol, avait pris le commandement de la Manou, nous a menés sans encombre à bon port. L'avenir incertain est maintenant là, devant nous. Quand reverrons-nous la France ? Comment pourrons-nous participer à sa délivrance ? ..."

laurent le mardi 14 juillet 2009

Contribution au livre ouvert de Jean Charles Royer

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