Le Belut, symbole du moral au plus bas
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Le Bataillon de Marche n° 5 a été formé au début de 1941 sur proposition du Commandant Gardet. II n'a été constitué que de volontaires Noirs et Blancs avec une majorité de Sarahs, pour les indigènes. A l'origine une centaine d'Européens, d'active ou de réserve, composèrent les cadres et les spécialistes. A sa tête le Commandant Gardet.
L'instruction eut lieu dans un camp, à 70 km de Yaoundé, sur la rive droite de la Sanaga en un site bien mal choisi : chaleur humide, moustiques, tsé-tsé.
Le camp fut construit par le Capitaine Dronne
, dynamique et rabelaisien, en un temps record. Le 1er mai, le 3' bataillon du Régiment de Tirailleurs Camerounais occupe le camp "Lieutenant-Colonel d'Ornano"
.
Cinq mois d'instruction dans une ambiance de dur travail, de foi ardente, de confiance en le chef de la France Libre. Fin septembre le bataillon est prêt ; il est maintenu au Cameroun pour des raisons supérieures. II s'énerve mais "Patience" telle est la consigne. Pour tromper son attente il est envoyé dans le Nord, à Garoua. Enfin le 1er février 1942 l'ordre de départ arrive: destination, le Levant; le Bataillon prend sa dénomination de guerre: Bataillon de Marche n°5.
Du 15 février au 30 avril, par route, chemin de fer, voie fluviale (le Nil), le BM5 traverse l'AEF, le Nord Congo Belge, le Soudan Egyptien, le Sinaï, la Palestine, pour stopper à Damas en Syrie.
Du 15 mai au 17 juillet il organise un Centre de Résistance au Col de Baïdar à 1 500 m d'altitude dans la ceinture fortifiée de Beyrouth, installation précaire.
Début juillet, ordre de rejoindre la 1ère Division Légère. Elle est dans la banlieue du Caire. Le BM5 est intégré à la 2e Brigade ; l'autre bataillon est le BM11.
Ni armement, ni matériel adéquats ; la Brigade est utilisée à organiser des Centres de Résistance, d'abord du 25 juillet au 25 août sur la route Le Caire-Alexandrie ; puis à 15 km à l'ouest d'Alexandrie elle construit un solide bouchon à cheval sur la route côtière ; on perçoit quelque armement, les antichars en particulier.
Le 31 août et jours suivants Rommel a tenté la percée depuis El Alamein ; il a échoué.
La lassitude réapparaît avec l'inaction ; et brusquement ordre de mouvement vers le Sud-Ouest ; départ le 17 octobre. De position en position, la 2' Brigade intégrée à la 50e Division Britannique s'approche du front.
Le 23 à la nuit le BM5 occupe la croupe de El Helfa, en alerte immédiate ; à 21 h 45 se déclenche l'apocalyptique bombardement qui dure toute la nuit et prélude à la bataille d'El Alamein.
La Brigade n'est pas engagée ; elle fait de la "déception", s'agite derrière le front pour induire l'ennemi en erreur. Du 24 octobre au 2 novembre le BM5 change quatre fois de position : mouvements de nuit en "blackout", pénible et fastidieux.
La 8' Armée a percé au Nord ; l'ennemi décroche ; la Brigade participe au nettoyage ; la section Maylié
débusque quelques salopards ; les pertes, les premières, proviennent surtout des mines : une douzaine de tués ; 20 blessés.
Inaction à nouveau, en dehors du "salvage" dans la zone de combat ; puis début janvier 1943 mouvement sur Tobrouk ; la Brigade récupère le BM4 et est commandée par le Colonel Diègo Brosset
.
Instruction intensive ; visite de Bir-Hakeim ; offensive du "Belut" !