Voici les Libérateurs de la France. Les chevaliers qui l'ont reconquise mais n'en ont pas pris possession. Ils se battaient seulement pour votre liberté. Et quelques-uns se sont battus cinq ans.
Le récit de Joseph Laborde est le récit de son engagement, de sa prise de conscience, et de ses incompréhensions. Ce n'est pas l'histoire de sa guerre.
Ne lui demandez pas le récit de ses combats, il vous dirait simplement : "Si nous n'avions pas gardé le sens de l'humour nous serions tous devenus fous" ou "On ne s'est pas battu souvent, heureusement, sinon, on y passait tous" ou encore "Le café à haute dose nous tenait éveillé et nous mettait dans un état second".
Non, raconter la guerre dans sa banalité et son horreur ne l'intéresse pas. Ce n'est qu'une longue descente vers l'inhumanité. Ce qui n'est pas banal, c'est le choix initial de JJ Laborde, à contre courant du renoncement général, à un age ou on est encore qu'un gamin. Un choix qui le mettra à part pour toujours, admiré mais haï.
L'armée allemande vaincue reste toujours le vainqueur dans nos esprits. Elle a mis à genoux l'armée française avant de n'être écrasée que par trop de chars sortant sans gloire des usines américaines. A l'Est, elle semble n'avoir perdu que par trop d'ambition, confrontée à une trop grande multitude jetée contre elle par un autre dictateur du même acabit.
Pourtant nous pouvons trouver de meilleurs modèles de courage, d'autres exemples de fière détermination : les Français Libres de Koufra, de Bir Hakeim, d'El Alamein.