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Mémoire d'un agent secret de la France libre. Tome III de Rémy " Le 11 décembre au matin, un inconnu, qui s'exprime en langue bretonne, se présente chez le beau-frère de notre ami Raymond Vaurette, dit Dingo, à Saint-Brieuc, porteur d'un mot de passe. Sans méfiance, le frère de Mme Vaurette accepte de l'accompagner. Il est jeté dans une voiture qui l'emmène à la Gestapo du boulevard Lamartine. Battu et torturé pendant de longues heures, il se tait obstinément. Notre amie est arrêtée dans la soirée. Un officier SS s'écarte d'une baie : elle peut voir son frère, couvert de sang. Mais elle ne bronche pas. Le frère et la sœur sont incarcérés à la prison de la ville. Dans sa cellule, déjà pleine de jeunes briochins, le nouveau venu a une crise de désespoir : « Je suis un misérable ! Ils m'ont dit que j'avais parlé au cours d'un évanouissement ! »
Le 13, il faut le mettre sur un brancard pour le transporter jusqu'au train. Tandis que sa sœur étend sur lui une couverture, il lui dit : « Ils savent tout ce que je faisais et ce que faisait Raymond, mais rien de plus. Si tu peux, tais-toi. Moi, je suis sûr à présent de ne rien dire ». En arrivant à Rennes, il s'évanouit. On le porte à dos d'homme jusqu'à la prison. Mme Vaurette est avisée qu'il ne passera pas la nuit...
Ils se trompaient encore sur sa résistance ! Il devait se relever, être encore battu, et, de guerre lasse, être déporté par ses bourreaux. Il partit pour Compiègne le 10 mai, si les renseignements obtenus sont exacts. Puis, de là, il fut déporté en Allemagne d'où il ne devait plus revenir." Jacques Ghémard le lundi 25 septembre 2017 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |