|
"Presse Océan Dominique Bloyet Publié le 25/10/2020 à 12h00
À la fin novembre 1940, Rémy arrive à Nantes où il rend visite aux parents de Marc de Saint-Denis, un jeune Nantais rencontré six mois plus tôt sur le bateau lors de son passage en Angleterre
Arrivé à Londres le 22 juin 1940, Rémy est engagé par le service de renseignements naissant de la France libre, le futur BCRA. Il est envoyé en mission en France, via l’Espagne, pour prendre lien avec un groupe de résistants de la région bordelaise créé le 22 juin 1940 autour de Louis de la Bardonnie, alias Isabelle, et former un réseau de renseignements sur les mouvements ennemis le long de la côte atlantique.
Le réseau prend le nom de Raymond, le pseudo du moment de Gilbert Renaud, puis Confrérie Notre-Dame. Il sera, selon les propres mots du colonel Dewavrin, alias Passy, commandant du BCRA, le réseau le plus durable et le plus utile. En dix-huit mois, il couvre un territoire allant de l’embouchure de la Seine à la frontière espagnole.
Des rencontres décisives
À Nantes, dans leur appartement du boulevard Delorme, le colonel en retraite Ernest de Saint-Denis et son épouse Madeleine lui présentent un marchand de vin, Alphonse Lavédrine, alias Octave, que son métier amène à de fréquents déplacements à Saint-Nazaire. Très rapidement, Lavédrine informera Rémy de la réalisation d’importants travaux allemands à Saint-Nazaire.
Chez les Saint-Denis, Rémy, qui se déplace beaucoup pour étendre son réseau, fait également la connaissance de leur fille, Nicole de Hauteclocque, épouse de Pierre, officier et cousin du colonel Leclerc. En mai 1941, cette dernière introduit auprès de Rémy un jeune garçon de 18 ans, Paul Mauger, alias Pierre. Malgré un échec et deux mois d’emprisonnement en Espagne, le bachelier a toujours espoir de rejoindre Londres. Mais Rémy le convainc de travailler pour lui. Il en fait son agent de liaison personnel et le charge des contacts avec les différentes agences de la zone occupée.
Par souci d’efficacité, Rémy a installé à Nantes (quartier République), à mi-chemin entre Bordeaux et Brest, la centrale de son réseau. Mais il la déménagera finalement à Paris à partir de septembre 1941. Tous les quinze jours, les renseignements collectés sont acheminés à Londres par voies aériennes, maritimes ou terrestres (via l’Espagne). À cela s’ajoutent des liaisons radio quasi-quotidiennes.
Paul Mauger est arrêté le 30 mai 1942 à Paris, à la suite des dénonciations d’un agent double, et déporté à Mauthausen (*). Rémy est quant à lui rappelé à Londres en 1943 et y reste jusqu’au lendemain du débarquement allié en Normandie.
(*) Libéré en 1945, après 26 mois de déportation, il sera maire UDR des Sables-d’Olonne de1965 à 1971, et député UDR puis RPR de 1967à 1993.
Le 14 août 1944, deux jours après la libération de Nantes par les FFI, le colonel Rémy arrive à Nantes, tard dans l’après-midi. Parti de Vannes en voiture, il est accompagné de Lucie Aubrac, déléguée du gouvernement, et de Sylvio Borgo, chef d’un groupe de FFI croisés à Antrain. Il est reçu par le préfet de Vichy, Georges Gaudard, qui se dit « terrorisé à l’idée d’un retour offensif des Allemands du fait qu’il a fait afficher sur les murs de la ville une déclaration en l’honneur des libérateurs ». Rentré à Vannes le 15 août, il revient à Nantes avec une quarantaine de parachutistes de la France libre et participe à une cérémonie aux tables mémoriales présidée par le commissaire de la République de la Région d’Angers, Michel Debré."
GR 16 P 177759| DE SAINT DENIS ( Ernest )| 1877-10-31| Paris| Seine| FRANCE| FFc
GR 16 P 177760| DE SAINT DENIS ( Madeleine )| 1882-09-01| Bréhal| Manche| FRANCE| FFc
GR 16 P 344098| LAVEDRINE ( Alphonse )| 1881-07-16| Montvicq| Allier| FRANCE| FFc Laurent Laloup le dimanche 25 octobre 2020 Contribution au livre ouvert de Paul Albert Pierre Mauger Montrée dans le livre ouvert de 2 Nicole Marie Bernadette de Saint Denis épouse de Hauteclocque | |