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Marguerite Renel épouse Pradel - son Livre ouvert ! " Bien qu’originaire d’Epernay, Marguerite Pradel fut une véritable figure tulliste. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle accueillait des rencontres entre résistants dans sa librairie, rue Jean-Jaurès. Portrait historique et secrets d’une femme au caractère bien trempé.
«Je me souviens d'une grande dame, un peu costaud, impressionnante, toujours une cigarette à la main. Si vous entriez dans la librairie sans dire bonjour ou sans enlever votre béret, elle vous le faisait savoir ! », se remémore Michel Tresallet, les yeux tournés vers le passé. « J'avais 6 ans en 1944, donc je vous décris mes impressions d'enfant », précise-t-il.
Ce Tulliste se rappelle de la rue Jean-Jaurès à l'époque. Son père était horloger-bijoutier et tenait boutique là où se trouve aujourd'hui le bar le Molière. Un peu plus loin, au numéro 10, Marguerite Pradel accueillait les clients dans sa « Maison du livre ». « Le magasin était profond, sombre, avec des livres partout », décrit-il. Avant qu'elle soit arrêtée par la Gestapo et déportée à Ravensbrück en 1944 à l'âge de 56 ans, Marguerite Pradel, née Renel et surnommée « Popo » par son mari, avait posé fièrement une tirelire pour les résistants sur le comptoir.
Fausses pièces d'identité
« Elle n'hésitait pas à afficher ses opinions ouvertement, c'était une femme de caractère avec du franc-parler », poursuit Michel. Paulette, une Tulliste de 81 ans, a travaillé avec elle pendant une dizaine d'années (dans les années cinquante) et fait également état d'une femme engagée. « Il se disait qu'elle avait sauvé un jeune qui allait être arrêté en le faisant entrer dans sa boutique et en le laissant ressortir par l'arrière. Il avait pu s'enfuir par la rue Saint-Clair. Elle connaissait du beau monde et grâce à ses contacts, elle a sauvé énormément de personnes en leur fournissant de fausses pièces d'identités. Dans une trappe, dans la boutique, elle avait un tampon officiel de la préfecture », dit-elle, toujours fascinée par le souvenir de cette femme malgré le temps qui passe.
À la Libération en 1945, Marguerite, atteinte du typhus, se repose quelque temps en Suisse chez des amis. Elle revient ensuite à Tulle pour reprendre sa librairie et entrer dans la loge maçonnique des femmes. « À son retour de déportation, elle n'aimait pas parler de ce qui était arrivé », commente Paulette à propos de son amie, décédée en 1961.
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Ses cendres ramenées à Tulle
Son mari (supposé Tulliste) avait été journaliste à La Dépêche, avant son décès en 1944. Les circonstances de sa mort restent mystérieuses mais l'histoire dit qu'il était chez des amis à Mulatet à ce moment-là. Il avait eu des enfants d'un premier mariage. Plus tard, sa fille avait épousé un radiologue marocain nommé Lévy. Marguerite était restée proche d'eux. Incinérée en 1961 en Suisse, ses cendres furent ramenées dans le caveau familial au Puy Saint-Clair à Tulle. ...
Elise Bonneval" Jacques Ghémard le mercredi 22 mai 2019 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |