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Pierre Jean Jouve - son Livre ouvert ! " En 1940, durant l'exode, Jouve fuit Paris. Il entend l'appel du 18 Juin du général De Gaulle, vit quelques mois dans le Sud de la France (Dieulefit), puis c'est l'exil en Suisse où il restera toute la guerre. Il y participera activement aux publications suisses (Cahiers du Rhône, "Le Cri de la France" de la LUF) qui défendent la culture française résistant à l'oppression du régime de Vichy et à l'occupation allemande : son Défense et Illustration de 1943 "défend et illustre" des artistes révolutionnaires français, de Delacroix à Courbet. Un recueil de poèmes comme Gloire est engagé sur un chemin spirituel et sur un terrain politique.
Gloire (1940 et 1942) : les grands poèmes de Gloire sont à l'origine de la considération de Jouve par ses contemporains comme "témoin" et "prophète" annonçant la guerre. En 1947, Jean Paulhan et Dominique Aury ont écrit : "Ses poèmes Kyrie, Résurrection des Morts et À la France ont laissé pressentir la catastrophe". Ses sections, Tancrède, Résurrection des Morts, La Chute du Ciel et Catacombes, ont été écrites juste avant ou juste au début de la Seconde Guerre mondiale.
La Vierge de Paris de 1946 est une cathédrale dont les chapelles (les sections) reprennent les précédents recueils publiés un peu avant la guerre, comme certaines parties de Gloire, puis pendant la guerre : Porche à la Nuit des Saints (1941), Vers majeurs (1942) et La Vierge de Paris, plaquette de 1944 dont le volume de 1946 reprend le titre. Le recueil associe des poèmes sur la réflexion mystique de Jouve (thème du "Nada"), sur ses relations avec les figures féminines et sur la pulsion de mort. Celle-ci est à l'œuvre dans le désastre collectif qu'est la guerre engagée par le nazisme : « Ces poèmes conçus et écrits pendant le temps d'apocalypse, pour libérer l'âme, sont aussi des signes de la résistance française à un accablant ennemi » (prière d'insérer du volume de 1946).
La guerre a aussi été pour Jouve le temps de l'écriture de grands recueils de textes critiques : sur la littérature, voir son Tombeau de Baudelaire, mais aussi sur la peinture et la musique, comme dans Le Don Juan de Mozart (1942). Le grand recueil Défense et Illustration montre l'étendue de ses champs de réflexion éthiques et esthétiques (poésie, peinture, musique)." Jacques Ghémard le mardi 19 février 2019 - Demander un contact Recherche sur cette contribution | |